
Guillaume de Chassy invite André Minvielle, Géraldine Laurent – Trenet en passant – (2024)
Je n’ai pas de problème avec Trenet que je connais comme un amateur lambda, au travers de ses plus grands succès en gros, pour simplifier. Non, en fait, celui qui me préoccupe le plus ici c’est le chanteur André Minvielle que je n’apprécie pas habituellement, pourtant, autant le dire de suite, ici je le trouve très plaisant, et même parfait dans le rôle d’avant-scène qui lui est proposé.
Il partage les lumières avec la saxophoniste alto Géraldine Laurent qui est également au top, quant à Guillaume de Chassy, la cheville ouvrière indispensable de ce projet, il est celui autour duquel tout repose, à la fois rythmicien, rôle qu’il endosse volontiers, mais aussi créateur de commentaires et de sonorités idoines, qui apportent à l’enregistrement un charme fou, ça tombe bien puisque tout tourne autour de Charles Trenet.
Alors on se régale avec les allitérations et les jeux de mots autour de « Débit de l’Eau, Débit de Lait » de Charles Trénet à la musique et Francis Blanche aux paroles, qui fait remonter le souvenir de Boby Lapointe, grand amateur de ce genre. Il est à noter que Trénet est abordé sur cet album dans son statut d’auteur/compositeur, souvent ici en tant que parolier, créateur de chansons.
On découvre ici les plus grands succès, « Le Soleil et La Lune », « Je Chante » ou « L’âme des Poètes », formidablement interprétés par notre trio, mais également des pièces moins célèbres, mais tout aussi formidables. On prêtera donc une attention plus particulière à ces chansons, comme « L’héritage Infernal » qui fait naître sous nos yeux les images des films muets d’autrefois, avec un Charlot insaisissable qui court, gigote et se débat…
Ou encore la poésie d’« Une Noix » qui dévoile un Trénet plus grave, presque noir. Impossible de ne pas citer « Il y avait des arbres » où Minvielle scat un peu sur la fin, avec sa voix qui rappelle souvent Nougaro. Mais il faut également citer Géraldine Laurent qui apporte une véritable valeur ajoutée, avec toute la délicatesse dont elle est capable, et une certaine discrétion également, déposant sa touche avec beaucoup de finesse et d’élégance.
L’album se termine par un instrumental, « Coin de rue », histoire de dire un dernier « au revoir » nostalgique au fou chantant.
Le soleil et la lune (feat. Géraldine Laurent, André Minvielle)