Marc Levin a peu enregistré et The Dragon Suite constitue sa première apparition phonographique sous son nom. Comme chez son mentor l’esprit d’ouverture est le même, qui oscille constamment entre rigueur et liberté, composition et improvisation – des compositions dont les thèmes, quand ils sont simples, s’inspirent comme chez Ayler des fanfares, offrant de saisissants contrastes par rapport aux improvisations sans concession. Marc Levin, on l’a dit, aime les cuivres, et il en joue d’une manière que l’on rapprochera de celle de son professeur Bill Dixon, mais aussi d’un de ses autres disciples : Jacques Coursil.
Levin s’exprime aussi à la flûte, avec force scories et effets de souffle, et, à l’instar d’un Don Cherry, il cultive le poly-instrumentisme : tout ce qui peut servir le développement d’une idée musicale est sollicité, sans complexe, comme sur son troisième opus, Social Sketches, où l’on peut entre autres l’entendre au mélodica ou au Mellotron.
L’instrumentarium de The Dragon Suite, quant à lui, est relativement singulier en pareil contexte free : cuivres, flûte, trombone (Jonas Gwanga), violoncelle (Calo Scott), basse (Cecil McBee) et batterie (Frank Clayton). Des alliages offerts naissent des ambiances évoquant par endroits les audaces de la musique contemporaine de l’époque comme ces jeux avec la matière auxquels Marc Levin n’est pas étranger – il a déjà étudié avec Hall Overton et Carmine Caruso, joué avec Alan Silva, Narada Burton Greene et Perry Robinson.
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Marc Levin - The Dragon And The Rainbow - Forum With Modernmen (1969)