Forum de rock6070

J'oubliais un truc, qui m'a pourtant frappé. Ce groupe s'amuse. Vous voyez ? Ils s'amusent. Je ne sais pas si ils s'amusent, mais je les écoute et ils s'amusent. Et ils sortent ça, comme disque. Putain.

Ça fait bizarre de lire ce que tu dis quand parallèlement je lis ça ;

Selon la légende ( voilà, ce n'est qu'une légende ), les 28 chansons de l'album ont été écrites d'un trait par Beefheart, en huit heures et demie. Cependant, les répétitions, dans la maison de ce dernier à Los Angeles, durent des semaines. Van Vliet impose à ses compagnons une vie communautaire drastique et un travail intense : ils ne peuvent quitter la maison, se nourrissent peu, et jouent près de quatorze heures par jour ; chacun d'entre eux doit apprendre le saxophone.
Le groupe jamme dans une pièce, Beefheart joue du saxophone et chante, isolé dans une autre pièce, n'entendant ses partenaires qu'à travers la fenêtre du studio.

J'oubliais un truc, qui m'a pourtant frappé. Ce groupe s'amuse. Vous voyez ? Ils s'amusent. Je ne sais pas si ils s'amusent, mais je les écoute et ils s'amusent. Et ils sortent ça, comme disque. Putain.

Ça fait bizarre de lire ce que tu dit quand parallèlement je lis ça ;

Selon la légende ( voilà, ce n'est qu'une légende ), les 28 chansons de l'album ont été écrites d'un trait par Beefheart, en huit heures et demie. Cependant, les répétitions, dans la maison de ce dernier à Los Angeles, durent des semaines. Van Vliet impose à ses compagnons une vie communautaire drastique et un travail intense : ils ne peuvent quitter la maison, se nourrissent peu, et jouent près de quatorze heures par jour ; chacun d'entre eux doit apprendre le saxophone.
Le groupe jamme dans une pièce, Beefheart joue du saxophone et chante, isolé dans une autre pièce, n'entendant ses partenaires qu'à travers la fenêtre du studio.


Oui, je sais ça maintenant, et cependant, quand j'écoute ce disque, ils s'amusent. Je ne sais pas comment le dire autrement.

Peut être qu'ils jubilaient d'en avoir terminé avec les répets, et que du coup ils ont tout donné pendant l'après midi (!) où ils l'ont enregistré ?

Peut être qu'ils jubilaient d'en avoir terminé avec les répets, et que du coup ils ont tout donné pendant l'après midi (!) où ils l'ont enregistré ?

Genre "LA QUILLE !"

Ma tendance naturelle à la provocation (et mon envie de voir les notes pour cet album décrire une jolie courbe de Gauss inversée) m'a fait mettre 0, mais je n'ai sûrement pas les arguments nécessaires pour justifier cette note, surtout que je n'ai même pas tenu jusqu'au bout de la bête. J'aurai essayé, mais ce bordel ambulant ne suscite aucun plaisir chez moi, même avec les paroles sous le nez, même en me concentrant avec le casque vissé sur les oreilles (un traitement que je n'accorde pas même à tous ceux que j'aime bien). N'étant pas masochiste, je préfère m'en tenir là pour le moment.

Je crois que je préfère encore Metal Machine Music, qui passe très bien en musique de fond quand on est occupé à autre chose. Cette histoire de masque de truite (me demande si la pochette a inspiré celle du A Capella de Todd Rundgren, tiens ?), on dirait les râles d'un type à l'agonie, c'est sûrement très intéressant mais ça me met vraiment trop mal à l'aise.

Oui, je sais ça maintenant, et cependant, quand j'écoute ce disque, ils s'amusent. Je ne sais pas comment le dire autrement.Je vois tout-à-fait ce que tu veux dire.
Mais ça peut être travaillé et amusé, contrairement à ce qu'insinuent (involontairement sans doute) Homeward et jorixtc. Mon exemple, c'est IQ (rien à vois je sais). C'est hyper travaillé comme musique, mais alors à mort.
Et une fois que tu connais, tu joues, et tu aimes. Pas dans une réflexion type "mon avenir sera mieux quand j'aurai fini, ouééé !", mais dans le sens, ça y est fini de travailler. Je pense plus à rien. Et là se crée dans ton cerveau la magie : tu surkiffes ce que tes doigts et ta bouche jouent tous seuls, et tu te transcendes, et tu transcendes ta façon de jouer. Ça me paraît très cohérent au niveau psychologique.

@Winsterhand: pas de commentaire. Enfin si : j'adore ce que tu dis.

Au jeu des influences ou communauté d'esprit, je me demande si Ian Anderson n'a pas été bluffé par le disque... Un certain charisme dans la voix. Et peut-être la recherche de racines dans les compositions, folk d'un côté (Thick...), blues de l'autre (Trout...). Peut-être même les artistes se sont-ils innervés réciproquement...
Ont-ils eu des accointances ?

Au jeu des influences ou communauté d'esprit, je me demande si Ian Anderson n'a pas été bluffé par le disque... Un certain charisme dans la voix. Et peut-être la recherche de racines dans les compositions, folk d'un côté (Thick...), blues de l'autre (Trout...). Peut-être même les artistes se sont-ils innervés réciproquement...
Ont-ils eu des accointances ?

Je vais faire la même que pour Screamin Jay Hawkins. :

Je sais pas pour Anderson, mais l'influence de Beefheart a touché un artiste qui ne nous viendrait pas forcément à l'esprit lorsqu'on aborde l'univers du capitaine, et que beaucoup ici (dont moi) estiment au plus haut point : Rory Gallagher.
Jean Noël Coghe, ami du guitariste, le rapporte en ces mots :

"Taste donne son premier concert en Grande Bretagne, à Nottingham, où les musiciens perçoivent (du sheriff) 5 livres. Captain Beefheart, l'ami de Frank Zappa, figure à l'affiche. Pour toute loge, les musiciens disposent d'une pièce unique qu'ils partagent. Rory et Captain Beefheart discutent musique, jazz, improvisation. Beffheart explique :"Je me fiche pas mal de faire des faussent notes. J'en fais autant que je peux !" dit-il. Rory est troublé. En un instant, Beefheart démolit toute sa culture, renforce son malaise. Avec le show band, tout était réglé au millimètre près, il fallait être bien accordé, respecter scrupuleusement toutes les notes. Maintenant, ces habitudes lui pèsent. Un carcan dont il souhaite se soustraire. Pour donner libre cours à ses pulsions, il veut libérer sa musique."

Ceci se passe en 1967. Cette rencontre exacerbera les aspirations de libertés de Rory, qu'il nourrit déjà depuis peu avec l'écoute de Jazz, et provoquera sans doute l'acquisition pour le guitariste d'un saxophone alto, que l'on peut entendre sur les albums de Taste.

Pour mieux comprendre l'univers du Captain, je conseillerais aux "récalcitrants" d'écouter les deux premiers albums qui précèdent celui-ci, c'est à dire:



"Safe as Milk" de 1967
http://www.megaupload.com/?d=DFGBTE7H



et "Strictly Personal" de 1968
http://www.megaupload.com/?d=G4HVLFFK

Il faut, peut-être, passer par-là pour défricher sa musique...
Beefheart a construit au fil du temps un univers musical qui peut, peut-être, mieux s'aprécier chronologiquement!
Un peu comme son pote Zappa qui était parfois assez déroutant dans son parcourt musical!

Au jeu des influences ou communauté d'esprit, je me demande si Ian Anderson n'a pas été bluffé par le disque... Un certain charisme dans la voix. Et peut-être la recherche de racines dans les compositions, folk d'un côté (Thick...), blues de l'autre (Trout...). Peut-être même les artistes se sont-ils innervés réciproquement...
Ont-ils eu des accointances ?

Je vais faire la même que pour Screamin Jay Hawkins. :

Je sais pas pour Anderson, mais l'influence de Beefheart a touché un artiste qui ne nous viendrait pas forcément à l'esprit lorsqu'on aborde l'univers du capitaine, et que beaucoup ici (dont moi) estiment au plus haut point : Rory Gallagher.
Jean Noël Coghe, ami du guitariste, le rapporte en ces mots :

"Taste donne son premier concert en Grande Bretagne, à Nottingham, où les musiciens perçoivent (du sheriff) 5 livres. Captain Beefheart, l'ami de Frank Zappa, figure à l'affiche. Pour toute loge, les musiciens disposent d'une pièce unique qu'ils partagent. Rory et Captain Beefheart discutent musique, jazz, improvisation. Beffheart explique :"Je me fiche pas mal de faire des faussent notes. J'en fais autant que je peux !" dit-il. Rory est troublé. En un instant, Beefheart démolit toute sa culture, renforce son malaise. Avec le show band, tout était réglé au millimètre près, il fallait être bien accordé, respecter scrupuleusement toutes les notes. Maintenant, ces habitudes lui pèsent. Un carcan dont il souhaite se soustraire. Pour donner libre cours à ses pulsions, il veut libérer sa musique."

Ceci se passe en 1967. Cette rencontre exacerbera les aspirations de libertés de Rory, qu'il nourrit déjà depuis peu avec l'écoute de Jazz, et provoquera sans doute l'acquisition pour le guitariste d'un saxophone alto, que l'on peut entendre sur les albums de Taste.




J'avoue que je suis vraiment sceptique devant cette notion de faire autant de fausses notes que possible
L'autre extrème n'est pas plus bandante
Mais la musique c'est quand même un peu autre chose que simplement un enchainement de fausses notes
Comme la peinture c'est autre chose qu'un simple trait sur un support

Ce genre de raisonnement conduit au bout du compte à penser que tout se vaut et c'est pour ça qu'il me gène
Ne pas avoir la phobie des fausses notes ok
En faire un objectif ? J'ose espérer que les mots on dépassé sa pensée ou on été mal traduits

Je ne dis pas qu'il n'y a pas d'expriences à faire à la marge de l harmonie mais ca demande beaucoup de doigté et selon moi du dosage

Je pourrais dire la même chose des derniers albums de coltrane.Ce free jazz qui veut se défaire de tout ressemble beaucoup à mes oreilles à un retour au stade anal pour des musiciens qui avaient pourtant un talent énorme

J'ose espérer que les mots on dépassé sa pensée ou on été mal traduits

Je pense en effet que JNC doit simplifier pas mal les choses, et que la conversation dût être bien plus intéressante que cette simple démonstration d'irrévérence du capitain. Et puis, en 1967, Beefheart est encore bien ancré dans le R'n'B (Safe As Milk), et sa musique tout a fait abordable ...

Ta remarque sur la fin de Coltrane ressemble pas mal a de l'hérésie^^, mais je doit avouer que je ne m'y connais pas assez pour postuler dans le sens contraire. Je sais juste que j'adore Ascension. Voyou va !

Mais moi non plus je ne connais pas bien clotrane, ce qui ne m'empêche pas de critiquer ..Comme tout bon Francais

J'ai eu un prof de musique (plutôt branché jazz-impro) qui considérait que les fausses notes, ça n'existe pas. Un bon musicien est capable de les rattraper par la note suivante, de moduler la gamme.

«N’ayez pas peur des fausses notes... ça n’existe pas !»
Miles Davis.

J'y ai souvent pensé dans mon parcours de musicien, et c'est devenu pour moi la meilleure façon d'appréhender l'instrument, plus...instinctivement...en transformant les "fausses notes" et en faisant en sorte qu'elles s'intègrent parfaitement dans le schéma de l'impro ou du morceau.
Elle peut par exemple devenir une note de transition.
Ou alors, on peut la répeter à outrance pour que cette "dissonnance" finisse par rentrer dans l'oreille et fasse partie intégrante de l'impro.
Elle peut aussi dégager un passage sur un accord 7ème ou 9ème.

J'ai eu un prof de musique (plutôt branché jazz-impro) qui considérait que les fausses notes, ça n'existe pas.

Le meilleur exemple est Thelonious Monk, le "génie" de la fausse note. Il la joue, déjouant toute l'attente de l'auditeur, inattendue, improbable, sans doute fausse... et pourtant tellement à sa place qu'aucune autre note n'aurait pu être jouée à ce moment précis, avec cette intensité là !
La fausse note est belle, sophistiquée, brute, elle vous surprend et en appelle une autre, on pense qu'il va "se casser la gueule" mais non, jamais et on se dit que tout ça est voulu, terriblement maîtrisé...
Cet art là confine chez Thelonious au "génie" qui en fera une sorte de "prophète" ce qui sera d'ailleurs son surnom, il a ouvert des voies par lesquelles des milliers de musiciens se sont engouffrés, et c'est pas fini!
Je suppose que tout ça a été conceptualisé depuis, mais l'écoute de Monk ouvre très simplement une multitude de portes vers les musiques qui s’affranchissent des règles habituelles...

Thelonious Monk: genius of modern Music, ou toute autre édition comportant les enregistrements Blue Note de 47 à 51: 'round midnight, off minor, Ruby my dear, I mean you, Thelonious, Epistrophy, misterioso,mumph, monk's mood etc...

J'ai eu un prof de musique (plutôt branché jazz-impro) qui considérait que les fausses notes, ça n'existe pas. Un bon musicien est capable de les rattraper par la note suivante, de moduler la gamme.

«N’ayez pas peur des fausses notes... ça n’existe pas !»
Miles Davis.

J'y ai souvent pensé dans mon parcours de musicien, et c'est devenu pour moi la meilleure façon d'appréhender l'instrument, plus...instinctivement...en transformant les "fausses notes" et en faisant en sorte qu'elles s'intègrent parfaitement dans le schéma de l'impro ou du morceau.
Elle peut par exemple devenir une note de transition.
Ou alors, on peut la répeter à outrance pour que cette "dissonnance" finisse par rentrer dans l'oreille et fasse partie intégrante de l'impro.
Elle peut aussi dégager un passage sur un accord 7ème ou 9ème.Plussoiement complet, rien à ajouter. Bien dit