Avec un peu de retard, les trois journées de la quatrième édition du RIO Festival (rien à voir avec la Samba) est encore une fois une réussite. Je n'ai presque pas du tout été déçu.
Vendredi 16 :
J'arrive vers 17h30. Les portes s'ouvrent au public à 19h00 pour un début à 20h30. Y a déjà du monde, mais globalement c'est le staff, quelques musiciens. Un homme semble me reconnaitre, me salut courtoisement, je lui renvoie la politesse. C'est le directeur de Soleil Zeuhl. On finit par se mettre à la même table et à discuter. Je lui parle de la réédition de Dün. Il ne s'attendait pas à ça. Pour vrai, c'est un projet peu urgent parce que moins vendeur. Il me parle de ses nouveautés et je sais d'ors et déjà que je vais devoir m'amputer le porte-monnaie pour 3 galettes.
Mes potes arrivent, on prend nos places et on s'enfile une petite collation.
20h30 JACK DUPON C'était la première fois que je les voyais sur scène. Pas faute d'avoir essayé. Autant j'avais adoré leurs deux albums, autant le concert était énorme. Le côté Primussien et Gonguien y sont transcendés. Pas facile de démarrer un festival, mais ce fut un départ en fanfare !
23h00 UNIVERS ZERO + PRESENT + ARANIS Là encore, concert énorme. Les trois groupes se sont réunis pour des composition "à trois mains". Les morceaux de Joris Vanvinckenroye et de Kurt Budé sont ceux qui ont eu le plus d'effet chez moi : bien construits et tout en progression. Par contre, trop fatigué, je le suis assoupi sur Promenade Au Fond Du Canal. Pas grave, ils le jouent à chaque fois. Roger Trigaux a difficilement dissimulé ses incapacités à jouer (ou à faire autre chose d'ailleurs), à se demander à quoi sert son synthé et même s'il est branché. Il a même avoué ne pas avoir eu le temps de finir sa composition pour ce soir-là. M'est avis qu'il n'y a pas touché...
Samedi 17
Réveillé à 7h20. J'ai très bien dormi dans ma voiture. Juste réveillé une fois pour fermer la fenêtre à cause de la pluie. Une pluie qui ne nous lachera plus du week end. Décidément, j'aurai très peu vu ce festival sous le soleil... Je fais la connaissance des membres de Jack Dupon, qui sont vraiment des mecs excellents. Ils m'accueillent même en héros. Il faut dire que j'avais proposé leur CD à Michel Besset pour qu'il les programmes. J'apprends en fait que ce n'est pas moi qui ai réussi à le décider de les signer. Ca ne change rien, ils sont presque aussi fans de moi que moi d'eux.
14h00 YUGEN
J'avais peu été intéressé par leur dernier album. Sur scène, je n'ai pas plus été impressionné. La musique est bonne mais elle ne transperce pas les âmes. C'est froid, académique et, pire que tout, l'ambiance sur scène ne semble pas être à la fête. M'est avis qu'il y a eu une engueulade avant la prestation. A moins qu'ils sont toujours comme ça... De quoi s'inquiéter alors...
16h30 GARGANTUA
Une formation aux couleurs similaires de Yugen, mais, là, la sauce prend. C'est la première fois que le groupe se produit en dehors de son pays (la Pologne). C'est du RIO tout ce qu'il y a de plus encyclopédique, mais fichtre ce qu'ils jouent bien et, surtout, que le morceaux sont bons. Néanmoins, je ne me suis pas défait de quelques piécettes pour l'acquisition d'un de leurs CD.
19h00 RUINS SOLO + ONO RYOKO + SAX RUINS + DISPO... Concert en deux parties. La première en 3 sous parties. RUINS SOLO est le groupe de Tatsuia Yoshida. Enfin, je ne sais pas si on peut parler de groupe, puisqu'il est seul. Les parties de basse sont préenregistrée et Yoshida joue de la batterie dessus. Les morceaux sont très cours, et très fidèles aux albums. Les coupures entre les titres le sont davantage : à peine 5s. Suis Ono Ryoko, petit bout de femme au saxophone. On s'attend à s'ennuyer avec un solo interminable de saxophone. Eh bien pas du tout ! En un seul morceau et environ 20 minutes, elle a réussi à nous émerveiller. A Suivi le Sax Ruins pour lequel j'ai moins accroché. C'est tout simplement du Ruins avec du Sax. Avec Dispo, groupe italien, c'est une tout autre histoire. C'est un genre de Math Rock matiné de Prog à l'italienne. J'ai adoré le son du mini moog. Un groupe assez énorme sur scène. J'ai tout de suite acheté leur CD.
23h00 PANZERBALLETT C'est principalement pour eux que je suis venu. Le concert fut énorme. Ils ont beaucoup joué de leur dernier album (beaucoup de reprises, donc). Je suis rentré tout de suite dedans. Par contre : trop court : 45 minutes seulement...
Dimanche 18 :
réveillé à 9h20, j'ai eu peu de peine à combler ma matinée à vaquer ici et là. J'ai visité les hauteurs du lieu qui sont transformés en musée qui retracent l'histoire de la carrière qui se situait là auparavant (les photos sont visibles sur mon fait-ce-bouc).
14h00 VIALKA
Duo bordelais à mi chemin entre la chanson du dimanche et Albert Marcoeur. Pas déplaisant et bien joué. Malheureusement, le public était très réduit. Impression accentuée par le fait que les organisateurs on viré les gradin pour laisser une fosse afin de subvenir aux besoins de place pour le dernier concert (j'y reviendrai). Bref, il n'y avait que deux rangs devant la scène, mais l'ambiance était bien chaleureuse dans le public, et un gros trac sur scène, qui ne s'est pas ressenti dans le jeu.
17H00 GRUMPF QUARTET
Deuxième groupe qui m'avait donné envie de venir. Du math rock tout ce qu'il y a de plus classique. très déçu au regard de ce que j'attendais. La musique ne m'a pas transpercé et je me suis même mis en retrait pour m'asseoir dans un coin. La station debout m'est de plus en plus insupportable...
19H00 ALAMAAILMAN VASARAT
Probablement la grosse claque du festival. J'aimais déjà sur CD, mais en vrai, ça devient juste énorme. Un mélange d'Apocalyptica (pour le jeu de violoncelle) et de musique balkane intelligemment orchestré. Beaucoup d'humour, mais surtout une énorme maitrise des instruments. Un groupe à voir absolument.
21h00 ARNO
Cherchez l'intrus. Par soucis de rentrer dans ses frais, la programmation a décidé d'inclure une personne populairement connue. En temps normal, je ne suis pas contre Arno, mais là, j'ai flairé la faute de casting. De surcroit, le public n'est pas tant venu en masse. 500 personnes à tout casser. Je passe sur le mal de crane qui était né en milieu d'après-midi. Ce qui m'a le plus gêné dans ce concert, c'est la rupture de style et surtout, d'intensité d'écriture ce qui a fait que la prestation d'Arno nous est apparue bien fade et bien au dela. J'ai tenu 45 minutes. Je me suis couché donc à 22h ce qui ne fut pas si mal dans la mesure où je me suis levé à 5h. J'ai pu faire mes 700 km de route de retour dans la même demi-journée. (arrivé à 14h30 quand même)
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