Forum de rock6070

Hors pour certains, les fameux trois albums outranciers représentent les sommets du genre. Il s'agit dans ce cas d'un phénomène psychologique bien connu que l'on nomme l'engagement du progueux. Par souci excessif de cohérence, celui ci se trouve alors trop engagé vis à vis d'un style auquel il s'identifie quasiment pour rejeter certaines de ses œuvres. Ainsi, dans l'esprit du progueux extrémiste, renier les tales from topographic oceans, ce serait renier l'intégralité du prog, c'est donc impossible. On en arrive donc à constater de véritables pirouettes défensives pour contrer les reproches qui pleuvent sur ces fameux disques. Exemple typique : "vous ne l'avez pas assez écouté pour l'apprécier", et dans le cas contraire, "vous n'etes pas en mesure de comprendre". D'oú en partie cette réputation d'elitisme des milieux prog...

Au réfractaire prog, on pourra conseiller l'écoute du premier ELP, certaines pièces du moins. Et le 'Yes Album' aux bienvenues fulgurances, Steve Howe y embrase de crépitantes étincelles.

Ainsi, dans l'esprit du progueux extrémiste, renier les tales from topographic oceans, ce serait renier l'intégralité du prog, c'est donc impossible. On en arrive donc à constater de véritables pirouettes défensives pour contrer les reproches qui pleuvent suhttp://www.rock6070.com/forum/posting ... &p=389923r ces fameux disques. Exemple typique : "vous ne l'avez pas assez écouté pour l'apprécier", et dans le cas contraire, "vous n'etes pas en mesure de comprendre". D'oú en partie cette réputation d'elitisme des milieux prog...

même moi qui suis un fan de Yes des débuts jusqu'en 78, Tales j'ai du mal, faut être un peu fou pour se l'envoyer d'une traite. En revanche en live ça passe beaucoup mieux.


Pour en revenir à ELP, on critique Emerson et son côté grandiloquent fait franchement Yes avec Wakeman avait pas grand chose à leur envier.

ELP c'est pas mal jusqu'au Live de 74 parce que après Works et tout ça c'est pas génial

Les analyses du Religionnaire sont vraiment intéressantes car elles témoignent à la fois d'une solide connaissance et écoute du sujet, tout en faisant preuve d'une absence de complaisance qui fait plaisir à lire, surtout dans ce domaine où la malhonnêteté intellectuelle prévaut (et a souvent fait défendre des choses indéfendables).

Personnellement, je trouve que Tales est un chef d'oeuvre. Mais vous ne pouvez pas comprendre (ou alors vous ne l'avez pas assez écouté).

"Nous sommes du sommeil"

Pour en revenir à ELP, on critique Emerson et son côté grandiloquentEmerson était assez destroy, balançant de vaillants coups de bottes en daim au vénérable Hammond B3, voire y boutant le feu (image ci-dessous à Boston, du côté de 1973).

Tout à fait JB. Le premier ELP est excellent, malgré quelques digressions... Le YES album est une véritable merveille et le sommet du groupe selon le religionnaire. YES y garde une fraicheur et un sens de la mélodie qui changera quelque peu par la suite : l'arrivée de wakeman et le délire mystique grandissant de jon Anderson y seront pour beaucoup...
Pour ce qui est des tales, on peut tout à fait aimer ça de façon authentique, mais il faut bien reconnaitre qu'à ce niveau, le rock est loin...

Carl Palmer avait un arsenal rythmique si lourd dans les mid '70s (avec les gongs et tout le bazar) qu'il fallait consolider certaines scènes pour éviter que tout s'écroule.
Entre excès rock'n'roll et Spinal Tap, on dira.

Avec Yes, on a sans doute aussi une discographie plus protéiforme. Plus expérimental ? "Relayer" est absolument vertigineux, et tellement différent de l'album qui suit et de celui qui précède. Ce ne peut être seulement du à la présence de Moraz tout de même.

Vous avez vu le film/DVD de 'Pictures At An Exhibition' ? La scène est minuscule, on se dirait dans la salle de gala d'un tout petit gymnase.
Palmer, plus jeune que jeune, observe Emerson, il est si concentré, c'est touchant.
Et Greg Lake, brillant guitariste, y va de son moment unplugged tétanisant d'émotion.

Prétentieux, ampoulé, complaisant… Tel est généralement le vocabulaire minimaliste employé par une bonne partie de la critique rock pour exécuter sans véritable jugement de fond les dinosaures de la musique progressive des seventies. Et si Emerson Lake & Palmer, qui a il est vrai souvent tendu quelques bâtons pour se faire battre, reste l’incontestable numéro 1 au « hit-parade » des pestiférés, Yes se classe sans doute immédiatement derrière.
http://rockprogetc.com/chroniques/yes-c ... -the-edge/

Ouais enfin je maintiens que cette rengaine anti ELP YES & C° relève avant tout du mimétisme.

Sans doute, à l'origine quelques uns, l'ont critiqué par conviction, mais l'immense majorité qui se réclament de cette "analyse"(?) sont juste des suiveurs qui ont trouvé un créneau pour se lâcher trankilou, lorsqu' ils ressentent le besoin de critiquer sans risquer de se faire trop houspiller en retour.

ELP and C° sont en effet des cibles faciles que peu de gens vont soutenir, et qui ne représentent rien de sacré ou d'intouchable avec leur musique purement occidentale exempte de tout engagement social ou politique.

En plus maintenant ils sont vieux, relativement moches et gros.

Le top quoi.

Non pas que je tienne à prendre position en faveur d'un courant qui ne m’intéresse pas outre mesure (En dehors de Crimson et Van der graaf à petites doses, je n’écoute plus de prog depuis des lustres) mais franchement, puisque nous sommes entre gens qui ont une base de connaissance musicale plutôt supérieure à la moyenne... Trouvez qu'au XXieme siècle c'est le rock progressif qui, parmi tous les courants musicaux qui ont plus ou moins survécu, mériterait le plus de critiques ?

Soyons sérieux...

Tente-t-on de nous l'imposer par tous les moyens ? Est il omni présent, même et surtout quand on ne veut pas l'écouter ? Est il porté aux nues par une critique un peu snobinarde au point de nous irriter ? Doit-on déplorer une omniprésence pesante des musiciens de prog dans les médias ?

Rien de tout cela. Et de surcroit, le rock prog, malgré quelques défauts intrinsèques a non seulement quelques points forts que n'ont pas d'autres musiques pourtant incritiquables, mais en plus il ne dérange personne. Dans la mesure où pour en entendre à l'heure actuelle il faut vraiment le vouloir.

La tollé qu'il suscite n'a, par ces motifs, absolument rien d'objectif ni même de défendable ; Ce courant musical est juste la "tête à claque" pratique de la décennie.

Il est en effet nettement plus consensuel d'ironiser sur ce concept "pompeux" aux ambitions affichées et pas toujours tenues, que sur le manque d'amplitude musicale du reggae qui nous ressert quasiment le même morceau décliné en quelques millions d'exemplaire depuis 40 ans. (Exemple choisi au pif parmi des dizaines d'autres possibles)

Dans cette dernière hypothèse, les arguments du style "tu n'as pas bien écouté" "tu ne t'es pas assez imprégné pour comprendre" "tu ne sais pas suffisamment de quoi tu parles" voire "Tu n'as pas écouté l'intégralité des millions de titres du style" deviennent subitement acceptables, comme par magie.

Alors qu'ils étaient curieusement considérés irrecevables (Comme le fait remarquer le religionnaire) pour défendre le rock progressif.

PS : Désolé pour cette digression lors d'un débat dans lequel je n'avais pas vraiment l'intention d'intervenir, mais 16 ans d'internet à lire les mêmes arguments un peu faciles, jamais confrontés à rien, ça finit par lasser ; je veux bien qu'on lamine le prog, et suis le premier à admettre qu'il y a matière, à condition d'avoir les couilles d'accepter que l'on passe toute les musiques autres au même filtre critique.

Bien dit Youri !

Oui certes, ce type de critique est très stéréotypé. On peut dire que chaque courant ayant suffisamment évolué présente forcément des excès, comme une sorte d'empire avec son apogée et sa chute. Cependant, dans le cas du prog, le débat prend une ampleur sociologique voire politique qui dépasse de loin la rationalité musicale. Le prog est l'un des seuls courants du rock à se voir rangé politiquement à droite. C'est la musique des gosses de riches, des rockeurs éduqués au classique qui n'ont pas peur d'afficher des ambitions couteuses.
Les excès puis le déclin du genre ont été décuplés par la hantise collective de voire le rock se transformer en un art aussi intellectualisé que la musique classique ou certaines formes de jazz. La spontanéité du rock, sa simplicité, qui permettait à n'importe quel gosse de rue de le pratiquer, étaient en danger!
Voilà pourquoi le phénomène antiprog se propage bien que le style musical soit aujourd'hui bien caché, voire mort vivant ou condamné au vintage. C'est la politisation du débat qui l'a perverti.