
Nick Gravenites with Michael Bloomfield : My Labors (LP-Columbia 1969)
Nick Gravenites : Vocals
Mike Bloomfield : Lead Guitar
Mark Naftalin : Piano
Ira Kamin : Organ
John Kahn : Bass
Bob Jones : Drums
Rienol Andino : Conga
Noel Jewkis : Tenor Sax
Gerald Oshita : Baritone Sax
Snooky Flowers : Baritone Sax
John Wilmeth : Trumpet
Face 1
1. Killing My Love (5:19)
http://www.youtube.com/watch?v=TFIIwsAG4zs
2. Gypsy Good Time (4:30)
http://www.youtube.com/watch?v=OHdtkHNuxZE
3. Holy Moly (3:55)
http://www.youtube.com/watch?v=ywdb0he71Ms
4. Moon Tune[/url]
http://www.youtube.com/watch?v=1WYaZmFTYnc
face 2
1. My Labors (2:55)
2. Throw Your Dog A Bone (2:57)
3. As Good As You've Been To This World (2:41)
4. Wintry Country Side (13:12)
http://www.youtube.com/watch?v=4eBkTKIJDUA
Japanese Bonus TracksBorn In Chicago
http://www.youtube.com/watch?v=XzYkhoPOy3cWork Me Lord
http://www.youtube.com/watch?v=ORO1vDkGovgEnregistré entre le 30 janvier et le 2 février 1969 au Fillmore West, San FranciscoProducteur : Elliot Mazer
De l'avis de la plupart des spécialistes, la carrière de Mike Bloomfield est, en 1969, à son apogée. Après avoir enregistré avec Bob Dylan, en 1965,
HIGHWAY 61 REVISITED et contribué dans une large mesure, à ce titre, à la légendaire électrification de la musique de ce dernier qui constitua la pierre angulaire d'une des plus importantes révolutions musicales des années 60 (n'oublions pas qu'à ce jour,
HIGHWAY 61 demeure un des albums les plus importants de l'Histoire), Bloomfield a donné l'impulsion de projets tels la formation de l'Electric Flag, et bien sur a commencé à se faire connaître sous son nom, avec Al Kooper, avec l'enregistrement des fameuses
SUPER SESSIONS et, bien plus encore, de l'album légendaire
THE LIVE ADVENTURES OF MIKE BLOOMFIELD AND AL KOOPER, album dans lequel le phrasé inégalable qu'il a développé s'exprime dans toute sa plénitude.
C'est donc auréolé d'un statut de superstar (qui ne lui convient guère) qu'il se produit régulièrement au Fillmore, sous son nom ou, ce qu'il affectionne plus particulièrement, aux côtés de Nick Gravenites, chanteur de l'Electric Flag.
Deux albums, parus respectivement sous les noms de chacun des deux hommes, verront le jour,
MY LABORS de Nick Gravenites et
LIVE AT BILL GRAHAM'S FILLMORE WEST de Mike Bloomfield (officiellement toujours indisponible en CD).
MY LABORS révèle une prestation exceptionnelle de musiciens parvenus au sommet de leur art. La prise de son est remarquable, les musiciens inspirés pour un cocktail blues en noir et blanc où les cuivres se mêlent à l'orgue Hammond et au piano avec une pertinence rare, la section rythmique soutenant idéalement les improvisations conduites par la voix de Nick Gravenites et la guitare de Mike Bloomfield. Par ailleurs, Gravenites se révèle un leader remarquable et un compositeur des plus inspirés. Notons que l'album est produit, superbement, par Elliott Mazer, qui travaillera avec bonheur quelques années plus tard avec Neil Young pour...
HARVEST.
KILLING MY LOVE, d'entrée de jeu, pose l'esthétique de cet album. Un blues lourd, superbement chanté, où la guitare de Bloomfield fournit le contrepoint idéal. Bob Jones à la batterie, John Kahn à la basse, le piano de Mark Naftalin et les congas de Dino Andino font merveille derrière la section de cuivres de Noël Jewkins, Gerald Oshita, Snooky Flowers et John Wilmeth qui domine la rythmique de ce premier titre, qui reprend le thème récurrent du meurtre de celle qu'on aime (voir
HEY JOE ou
DOWN BY THE RIVER). Nick Gravenites est un grand chanteur. Les interventions de Bloomfield sont concises, mais tout y est dit. Un mordant dans le jeu de guitare digne d'Albert King et B.B. King réunis. Un morceau d'anthologie pour débuter cet album.
En comparaison,
GYPSY GOOD TIME est un titre plus léger avec son rythme plus funky, dans lequel les musiciens précités restent toutefois très efficaces. Un titre qui vaut surtout pour la qualité de son interprétation, tout en retenue avec un Bloomfield qui va à l'essentiel dans des interventions bien senties et un chorus central qui reste le point culminant de ce morceau et justifie à lui seul sa présence sur l'album. Mention spéciale au piano de Mark Naftalin qui donne toute sa dynamique au morceau.
Avec son côté pop,
HOLY MOLY se révèle être un titre très entraînant. Les cuivres, mêlés à une guitare rythmique assez funky encore une fois, sont redoutables d'efficacité. L'orgue, présent mais assez en arrière ici dans le mixage, souligne l'ensemble et vient parfaire la texture sonore de ce morceau. Une composition sympathique, qui une nouvelle fois vaut d'abord pour l'interprétation remarquable que les musiciens en donnent, l'attaque vocale de Nick Gravenites lui donnant toute sa puissance, le morceau se clôturant par un court chorus de Mike Bloomfield qui, ici, se contente de reprendre le thème.
La première face du vinyle se terminait par
MOON TUNE, qui reprend les choses où
KILLING MY LOVE les avait laissées. Un titre bluesy laid-back, avec une rythmique de cuivres et de piano exceptionnelle à nouveau, sur lequel Nick Gravenites se laisse aller à des vocalises puissantes, qui touchent à l'essence du blues, comme aurait pu le concevoir un Howlin' Wolf. La guitare de Mike Bloomfield et la batterie de Bob Jones se fondent admirablement. A 3:39, Mike Bloomfield se fend alors d'un chorus au son dévastateur, avec un sustain évoquant parfois le meilleur Santana, et toujours ces tirés emprunts d'un vibrato très idiosyncrasique qui touchent juste à chaque fois. La construction de l'improvisation de ce chorus de plus de deux minutes est si rigoureuse et ses enchaînements si naturels qu'ils évoquent presque une composition dans la composition. Un discours parfaitement maîtrisé, un son monumental, un phrasé qui a atteint toute sa maturité. Et lors de la reprise, la puissance de la voix de Gravenites permet la poursuite du morceau sans la moindre perte d'intensité derrière le chorus qui en représentait pourtant un moment cathartique. Un titre inoubliable.
La face 2 du 33 tours commence par une série de trois titres enregistrés en studio, dont on ne peut que déplorer la présence ici. La pratique était courante en cette fin des années 60 que de mêler sur un même album titres live et studio, mais en dépit du fait que cela mettait en valeur la primauté du fond sur la forme, force est de reconnaître que cette mode a vite montré ses limites en termes de cohérence musicale. Un exemple des plus édifiants en est le fameux
WHEELS OF FIRE, qui représente pourtant une des références en la matière : lors de la publication du superbe coffret
THOSE WERE THE DAYS, les titres live et studio ont clairement été séparés, car correspondant à deux facettes trop distinctes du groupe.
Plus grave, il apparaît ici que les musiciens qui participent aux sessions studio ne sont pas les mêmes. Crédités comme "amis anonymes de Nick", il semblerait que parmi eux figurent des musiciens de Quicksilver Messenger Service... qui ont toujours été beaucoup moins à l'aise en studio qu'en live. Alors l'ambiance de ces trois titres est radicalement différente, nuit à la cohérence de l'ensemble et finalement donne le sentiment d'apparaître sur l'album de façon totalement inutile. Le constat est d'autant plus désolant que le premier d'entre eux,
MY LABORS, qui donne pourtant son titre à l'album, est une composition assez faible, même si elle est joliment chantée, et son interprétation générale est pour le moins sirupeuse (les choix des chœurs ici est une faute de goût manifeste).
THROW YOUR DOG A BONE a le mérite, en comparaison, d'être un peu plus dans le ton donné initialement à l'album, et tient par l'énergie qu'il dégage. En dépit d'une qualité d'écriture un peu moyenne, l'interprétation vocale de Nick Gravenites, encore et toujours, se montre au-delà de toute critique. Il confirme pleinement qu'il est un grand chanteur. L'orgue présent sur ce titre est parfait, les congas donne un début de cohérence avec les morceaux live du reste de l'album.
AS GOOD AS YOU'VE BEEN TO THIS WORLD, troisième et dernier des titres studio présents sur cet album, est moins inspiré. L'interprétation est assez faible et fait regretter que les musiciens présents sur la partie live, absolument parfaits de bout en bout, n'aient pas assuré ici les sessions studio. Au final, un morceau plutôt anecdotique qui laisse l'auditeur sur une impression de remplissage.
Fort heureusement, le face 2 de l'album original se terminait par une nouvelle pièce maîtresse, troisième chef-d'œuvre de l'album, à nouveau enregistré en concert,
WINTRY COUNTRY SIDE. Une introduction de piano de plus de trois minutes (malheureusement, et c'est bien regrettable, quelque peu sous-mixée) introduit un feeling vaguement décalé, une atmosphère de western en fin de nuit dans une ambiance enfumée... surgit alors la guitare de Mike Bloomfield tandis que John Kahn à la basse et Bob Jones à la batterie viennent souligner le tout, l'orgue, superbe, de Ira Karmin venant donner la teinte du morceau. La post-introduction de Bloomfield, de quasiment trois minutes également, amène idéalement la chanson proprement dite, où Nick Gravenites dialogue de manière parfaite avec l'orgue et la guitare, chacun tenant sa place avec le meilleur à-propos. L'ambiance constamment suggérée par le piano droit façon bastringue de Mark Naftalin colle parfaitement à l'interprétation donnée à ce morceau. Couplet après couplet, Nick Gravenite impulse un crescendo qui est parfaitement compris de l'ensemble des musiciens, Bloomfield en tête, aidés en cela par l'apparition progressive des cuivres (vers 8:00 - 8:15). Le morceau, d'abord en retenue, va clairement décoller à 9:25 avec le chorus de Bloomfield, l'orgue et les cuivres frisent la perfection, sans parler du piano. Le mixage de l'ensemble, pourtant délicat à réaliser, est absolument parfait, à l'image de l'interprétation de ce morceau d'anthologie. Pendant pratiquement quatre minutes, le titre ne baisse jamais d'intensité, les musiciens réalisant là un véritable morceau de bravoure. Le thème vocal reprend à 11:48, de nouveau avec le contrepoint idéal donné par le piano de Mark Naftalin. Ce titre clôturait l'album original.
L'édition CD présente donc trois titres supplémentaires, dont on donnera le détail par la suite, car en fait ce sont les trois titres chantés par Nick Gravenites qui figuraient initialement sur l'album
LIVE AT BILL GRAHAM'S FILLMORE WEST de Mike Bloomfield : ils trouvent ici pleinement leur place, même si on sent que
IT TAKES TIME est clairement un morceau de début d'album - et de concert, sa transition après
WINTRY COUNTRY SIDE peut donc surprendre ici. Par ailleurs,
BLUES ON A WESTSIDE et
IT'S ABOUT TIME sont des compositions de Nick Gravenites et méritent amplement de figurer sur cet album auquel elles permettent de donner un net plus en termes de densité : mieux, les versions présentées ici offrent un mixage absolument parfait, et nous verrons que c'est loin d'être le cas sur l'album de Bloomfield : "LIVE AT BILL GRAHAM'S FILLMORE WEST" (1969).
Rising sun
EDIT Bloomers :
la nouvelle réédition japonaise de "My Labors" offre 2 bonus track différents de l'édition actuelle :
"Work Me Lord" (écrit pour Janis) et "Born In Chicago" dans une version longue, jazzy...très différente de l'originale
le remastering est sublime !!!
1. Killing My Love (5:19) (Nick Gravenites)
2. Gypsy Good Time (4:30) (Nick Gravenites)
3. Holy Moly (3:55) (Nick Gravenites)
4. Moon Tune (8:55) (Nick Gravenites)
5. My Labors (2:55) (Nick Gravenites)
6. Throw Your Dog a Bone (2:57) (Nick Gravenites)
7. As Good as You've Been to This World (2:41) (Nick Gravenites)
8. Wintry Country Side (13:12) (Nick Gravenites)
9. Work Me Lord (4.24) (Nick Gravenites)
10. Born In Chicago (10.03) (Nick Gravenites)Tim Gravenites
http://blogcritics.org/music/article/my ... h-michael/If you're REALLY a fan of Mike Bloomfield and Nick Gravenites, don't buy this album. They ripped us off, Nick doesn't see a single penny from that album. I'd rather you downloaded it and played it for friends and family than give more money to those thieving record label execs.
le site
http://www.nickgravenites.com/