Musiques des années 60 et 70

Pas le morceau le plus tarabiscoté mais celui qui vous aura laissé le plus pantois et stupéfait par son audace, son originalité, sa folie, son inventivité ou encore son coté en avance sur son temps, pourquoi pas.
UN par décennie 60 et 70 ( s'il y en a qui veulent pousser jusqu'aux 3 décennies suivantes, ils ne seront pas poursuivis en justice).
Pour les 60's, je choisi (en version live de qualité, c'est toujours plus sympa):


Et pour les 70's, hum....pour plus tard.

Pfff ... pas facile ça. Il y en a quelques uns dont je ne ma suis jamais remis (Interstellar Overdrive, Astronomy Nomine, I Wanna Be Your Dog .... ) mais celui qui, pour moi, répond le plus à tes critères "celui qui vous aura laissé le plus pantois et stupéfait par son audace, son originalité, sa folie, son inventivité ou encore son coté en avance sur son temps" est sans conteste, pour les 60's, celui là :



Un monument. Chaque fois que je l'écoute je me pose la même question : 40 ans après c'est difficilement audible pour l'immense majorité des gens, qu'en était il à l'époque !!?? Et pourtant, lorsque l'on se laisse porter par le morceau, quel plaisir !!

J'ai trois titres incroyables des 70s qui me viennent immédiatement à l'esprit. Ce ne sont pas des morceaux ardus, élitistes ou réservés à des connaisseurs, au contraire ce sont des tubes, des triomphes, des monuments même. Et pourtant, fallait oser...

1970 : Get Up (I Feel Like Being a) Sex Machine pour les paroles bien sûr, la mise en musique aussi sur un "one chord" . Gonflé :


1973 : Money pour l'inventivité globale, les deux passages de rythme à 7 temps surtout, pas évident mais la sauce a merveilleusement pris :


1973 : Live and Let Die pour les syncopes, les ruptures, les airs dans les airs, les passages d'orchestre symphonique dissonnants façon musique contemporaine qui auraient pu déplaire et... ça a cartonné :

En pop music ?

Un seul par décennie, ça va être dur, y a tellement de bizarreries, Velvet, Floyd, Sex Machine, incontournables !!

Ceux qui me viennent à l'esprit, à la volée (et à compléter) :

Baba O''Riley des Who, pour cette entrée répétitive incongrue
Sympathy des Stones, pour les choeurs/percussions et puis ces trois couplets sans refrain, je ne m'en lasse pas, contrairement à d'autres hits stoniens
Dans la foulée, la reprise déjantée de Satisfaction par Devo

Sinon, quantité de morceaux des trois premiers Wire, dont Marooned : https://www.youtube.com/watch?v=hC5IRAOVkuw

la fanfare de Rainy Day Woman de Dylan et ses rires en plein chant : https://www.youtube.com/watch?v=h0Zxd5jp-lI

et puis l'accord non résolu à la fin de Man gave name to all the animals du même Dylan

Pour les années 60, bien sur les Beatles

A Day in A Life, leur sommet

Les deux morceaux, mis bout a bout, les montées orchestrales, l'accord de piano final, le sillon caché. on pourrait en parler pendant des heures


Et pour les années 70, j'ai hésite avec un magma ou un McCartney mais Live and Let Die est deja pris donc j'ai choisi des grecs


Les enfants d'Aphrodite avec Tous les sièges étaient occupés

Raw Power des Stooges, et Lady Godiva's Operation du VU. Sister Ray est à 1 mm

https://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q= ... 4068,d.ZGg

Les Stooges ? alors j'ajoute 1970

Fun House, un des dix plus grands disques rock, soit dit en passant et imho

du proto-punk speedé, limite bourrin et au milieu, paf, du sax, presque free, très libre en tout cas, pas courant dans le Michigan : https://www.youtube.com/watch?v=hNVmV3KtrSc

Côté français, "L'araignée-mal" est ce qui s'est fait de mieux mélodiquement et techniquement....

Pour les 70's, j'hésite entre Summer 68 du Floyd, Paranoid de BS et Public image de PIL.

Summer 68, s'inscrit dans la continuité d'A day in the life et si on veur remonter à la source de Good vibrations,mais en plus cohérent, comme un aboutissement . A day' et Good vibr' sont des collages et Summer 68 forme un tout , avec un sens, une émotion, plus mâture que les précédents qui ont encore un pied dans l'enfance.L'aboutissement du prog dans un format pop', à mon sens, sans le coté dilué qui fera les beaux et parfois exaspérants jours, du genre.

Paranoid pour la vélocité du morceau (à ma connaissance, on avait pas fait plus rapide,jusque là ), n'excluant pas un coté massif et pour la modernité du son de guitare , son grain accrocheur. Le coté sombre des paroles aussi, alors sans dire que ce sont les 1ers (cf stooges , Stones etc)mais ils posent clairement les cartes du metal et du punk sur la table.

Public image , alors sans être le morceau le plus surprenant de PIL, c'est le plus vindicatif, il me semble, mais avec un coté lyrique et un son de guitare très mélodique et carillonnant. Une hystérie exacerbée qu'on retrouvait déjà chez les Pistols; les Stooges avait déjà fait ça mais Lydon lui a donné un coté paradoxalement froid qui la rend d'autant plus magnétique.

Choix difficile mais j'opte pour le morceau le plus en avance sur son époque

En ce qui concerne les 70's j'hésite entre deux morceaux. Pour l'introduction de cette rythmique si particulière, hypnotique, proche de la transe et qui continue à influencer tant de groupe. Que l'ont appelle le rythme "motorik".

Je choisi donc celui là :



Mais le "mother Sky" de Can aurait tout aussi fait l'affaire.

Rien qu'en piochant chez [eddiekramer]Hendrix[/eddiekramer] ou chez Crimso, je n'aurais que l'embarras du choix.
et
Un truc vaguement connu : [eddiekramer]'Whole lotta love' rien que pour la middle section avec Percy en chaleur, le theremin, les effets spéciaux... et la rythmique, la rythmique... [/eddiekramer]

Obviously, it isn’t quite that simple. “I de-tuned it radically and just basically pulled on the strings to make an assortment of growling noises,” continued Page. “Evil sounds that you’re not supposed to hear on commercial radio. [laughs] I might’ve de-tuned it to a chord, but really I’m just pulling on strings and making them howl! And then, during the mix, with the aid of engineer Eddie Kramer, we did all the panning and added the effects, including using Low Frequency Oscillators on the tape machine to really pull the whole thing down and lift it back up so the sound is moving in rhythm. It was something no one had ever done before in that context, let alone in the middle of a song. That’s how forward thinking we were, that’s how avant-garde it was, and that’s how much fun we were having.”

Niveau 60's je dirais bien Revelation de Love.
C'est juste un long jam de 20 minutes, comme il s'en fera énormément dans la fin de la décennie et dans la suivante.
Mais pour 66, j'ai toujours trouvé que ça avait beaucoup d'avance !

Les Stones ont fait la même chose la même année avec Goin' home, dans Aftermath. Jam tout aussi bluesy que celle de Love, d'ailleurs.

@Silence
sûr que PIL, que j'ai cité, doivent beaucoup à NEU; suffit d'écouter un morceau comme Hero, de Neu!75

Je me lance à mon tour ....
Pour les années 60, je dirais "Somebody to love" du Jefferson Airplane, pour la voix de Grace Slick, et les parties de guitare de Kaukonen...
Et pour les années 70, "New race" de Radio Birdman, avec un riff assassin ...
C'est ce qui me vient en premier ...

Hallogallo

Un autre ovni, de 1969, Comme à la radio , Brigitte Fontaine/ AEChicago, association inattendue, fallait y penser ! texte barré sur une musique qui l'est presque tout autant : https://www.youtube.com/watch?v=3WfVir1_Edc