Bebeto a écrit:Aldaran a écrit:J'en conclue que le stade adulte est un mythe.
Pensée intéressante, même si je ne la partage pas. Je suis plutôt du côté de Barthes lorsqu'il écrit : "Ce qui me bouleverse dans mon enfance, ce n'est pas l'irréversible, mais l'irréductible. Ce qui est encore en moi." Autrement dit la permanence de ce qu'on appelle communément "la part d'enfance" qui demeure, plus ou moins grande, plus ou moins enfouie, enfuie.
Ah, merci pour cette citation, Bebeto. C'est justement ce que je cherche à voir en regardant les gens sous le nez :
que leur reste-t-il de cet enthousiasme, de cette soif d'apprendre l'univers qui les entoure sans préjugés, de ce perpétuel étonnement devant tout ce qui parvient à leur sens.
Parce que, une fois adultes, ces mômes, pour les trois quarts (et je pense que c'est bien plus que ça), sont passés à la moulinettes des croyances, craintes, erreurs... de leurs parents et d'à peu près tous les adultes qui les entourent et qui s'efforcent (à tort) d'en faire des êtres qui leur ressembleront en tous points au lieu de faire leur possible pour qu'ils soient simplement eux-mêmes sans la moindre crainte.
La personne que tu cites (que je n'ai jamais lue, on a la culture qu'on peut...) a eu cette chance de préserver cette « part d'enfance »,
de prendre conscience qu'elle ne disparaît jamais mais change simplement de nature à ses yeux.
Combien n'y parviennent pas ou en sont simplement rendus incapables, très souvent pour des raisons franchement idiotes?
Mais ce que je cherchais à exprimer était bien plus banal que ça.
Je me suis rendu compte que les expressions et gestes des adultes, lorsqu'ils ne se savent pas observés, sont incroyablement proches de celles qu'ils avaient étant tout jeunes.
Et l'exercice est vraiment captivant et fort drôle. L'aspect de certains adultes le rend parfois difficile, il est vrai.