Dark Pink a écrit:Pour mon pote qui lisait les partitions d'orchestre, il était effectivement très critique de ce qu'il entendait quand il connaissait la partition. Il avait des phrases du genre: "Une descente comme celle-là, faut la faire exploser, pousser les cuivres, ajouter une ou deux contrebasses". Il trouvait que les notes écrites appelaient d'elles-mêmes une interprétation particulière. Il pouvait évaluer avec une très bonne précision le nombre de contrebasses (ou autres) présentes dans un orchestre en écoutant un disque. Et il avait l'oreille absolue, bien entendu. Mais toutes ses propres capacités le laissaient de marbre. Il était bien plus fasciné par le fait que je désigne, comme lui, la version d'Ansermet du Boléro comme étant la meilleure sans avoir ses connaissances. Il y voyait quelque chose d'inné alors que ce n'était que l'expression d'un goût personnel. On s'épatait l'un l'autreC'était sympa, mais lui était ce qu'on appelle une pointure et moi un gentil rigolo
Ça semble correspondre à ce que me disait un type que j'ai connu brièvement et qui possédait également l'oreille absolue. Il disait souvent qu'il regrettait presque d'avoir cette capacité car ça tuait toutes tentatives d'écoute-plaisir. Le moindre pain prenait des proportions énormes, les concerts étaient parfois insupportables...
J'imagine que lui et ton pote ne tomberaient probablement pas d'accord sur les qualités et défauts de beaucoup d'œuvres s'ils avaient l'occasion d'en discuter.




Il y aurait une manière