RRRouliane a écrit: je suspecte relever d'une certain dose de cynisme de la part de Brian Wilson, dans l'acharnement à laisser ce disque ressembler à une version indigne de ce qu'aurait dû être son modèle. Du genre "ah vous en avez pas voulu de mon chef d’œuvre, et bien vous allez voir"
Je n'imagine pas une seule seconde le bon Brian de l'époque, avec sa cervelle lentement cuite au bain-marie, faire preuve de cynisme ; ou de quoi que ce soit d'ailleurs. Il était aux fraises, et je pense qu'il se tapait de savoir ce qu'allait devenir tel ou tel disque.
Roberto Del Corazõn a écrit: Un jeune poète nommé Van Dyke Parks écrit des textes surréalistes dans ce qui se veut être une célébration de l'Amérique.
Par ce choix d'un auteur branchouille, intello, Brian Wilson avait aussi essayé de s'attacher les bonnes grâces de l'intelligentsia de la côte ; intelligentsia qui avait toujours considéré les Beach Boys comme des sous-prolétaires en slips kangourou.
Brian Wilson n'a jamais été un cérébral, il savait qu'il n'avait pas une intelligence classique, et qu'il n'avait pas la culture des gens bien nés, d'où le recours à Van Dyke Parks. Paradoxalement, il était persuadé que seuls des esprits très éclairés pouvaient être capables de percevoir la portée de son oeuvre. Alors forcément, au bout d'un moment, ça fait planter le disque dur.
Il me semble que c'est Van Dyke Parks qui avait déclaré qu'il "
avait rencontré un génie musical mais un être humain approximatif", ou quelque chose dans le genre. A moins que ce ne soit Asher ?
Mais c'est une façon de dire que Brian Wilson est un personnage hors norme, distordu. A la fois fascinant de banalité et fascinant d'excentricité, et dont l'intelligence ne répond à aucun schéma connu. Perso, je pense qu'on devrait - tant qu'il est encore vivant - le coller sous cloche et l'envoyer au Tibet.
Roberto Del Corazõn a écrit: Love ne comprend pourquoi on le fait chanter sur des foutus légumes.
"
Brian, you're fucking the formula" © M. Love