par Witchy Cow » 09 Sep 2013, 11:52
J’avais déjà raconté la naissance de ma passion pour la musique, je vais toutefois le refaire car elle peut être un peu similaire à l’histoire d’autres passionnés ici.
J’ai grandi mal bercée par les goûts musicaux ringards de mes parents. Ou leur absence totale d’intérêt pour la musique. Ma mère n’a jamais parlé d’un musicien qu’elle aimait personnellement, je pense qu’elle est totalement imperméable à cet art. Mon père carburait aux airs d’accordéon, à tel point d’ailleurs que j’en ai vite développé une allergie chronique.
Toute petite, j’entendais ce qui passait à la radio quand je n’avais pas encore l’âge d’aller à l’école et que ma mère allumait le poste pour avoir une présence en fond sonore en faisant le ménage. Parfois, on y passait les Mamas and Papas, Jefferson Airplane. Et ça me plaisait.
Vers l’âge de 11 ans, je me suis subitement prise de passion pour Elvis. Je piquais ses disques dans les magasins, j’écoutais, et je rêvais que ce bel homme (avant sa descente aux enfers) vienne me chercher sur son cheval blanc pour m’emmener chez lui et m’épouser. Étais-je réellement passionnée par sa musique, ou une gamine romantique davantage attirée par son image ? Je ne le sais plus.
Vers 12 ans, je carburais à toutes les saloperies commerciales qui passaient à la radio. Mais ! Avec passion toutefois… J’achetais ou volais encore des disques, et aussi nulle que pouvait être cette musique, elle était déjà au coeur de ma vie.
Quand j’ai eu 13 ans, mes parents ont obtenu une bourse pour m’envoyer en colonie de vacances. Ils étaient toujours fauchés, on ne voyageait jamais. Alors ce fut l’occasion de me permettre de partir en France, à Cherbourg. Cette colo était pour les gamins de 14 à 16 ans, j’étais la plus jeune. Mais les « vieux » ne m’ont pas pour autant rejetée. Ils m’ont très vite adoptée et traitée comme si j’étais leur petite soeur qu’il fallait protéger. Le soir, ils organisaient des boums. Et j’y découvrais, complètement sonnée, un univers beaucoup moins sage que celui que je connaissais. Très rock. On y passait les Stones, Patti Smith, ce dont je me souviens surtout. Cet été de mes 13 ans a placé les fondations de ce que j’allais devenir. De retour dans ma petite ville d’Allemagne, j’ai foutu à la poubelle mes disques d’avant, je suis allée m’acheter Patti Smith, puis, peu de temps après, Crosby, Stills and Nash. Et cette passion n’a fait que grandir depuis et ne plus jamais me lâcher.