Quicksilver Messenger Service

[harvest]

Inutile de présenter le groupe bien connu de beaucoup ici même et ailleurs ! Pas de bio non plus ! Juste un petit parcours patient de leur discographie officielle et celle qui l'est un peu moins.

Le premier disque officiel est paru en 68 mais le groupe officie depuis déjà pas mal de temps et il nous reste quelques traces enregistrées qui remontent à 1966.

Et déjà Mona et Who Do You Love... qui laissent place à de longues explorations des possibilités musicales qu'ouvre le LSD dont les musiciens ne se cachent pas d'avoir fait un usage régulier et tout particulièrement en concert.
Le son est tout à fait exceptionnel pour un boot et un enregistrement d'Octobre 66.

Donc pour commencer le Live In San José qui a fait pas mal courir les freaks au début des 70's quand on a pu commencer à glaner qques pirates dans certaines boutiques - "derrière le comptoir" - ou aux puces de Clignancourt - détour obligé pour alimenter nos curiosités de provinciaux chagrinés de ne pouvoir trouver tous ces disques importés et enregistrements pirates ailleurs que dans la capitale et qques grandes villes.






Vous remarquerez que le groupe contient encore 5 musiciens - Jim Murray au chant et à l'harmonica.
Setlist essentiellement constituée de reprises, blues, et "rythme et blues" (francisé ça sonne pas mal je trouve).

Je vous laisse apprécier le label et la qualité du travail des bootlegger.

[Muswell]

really nice (j'aime beaucoup ces graphismes et couleurs rétro)

y a-t-il du son à se mettre dans les oreilles ?

edit/ on dirait que oui: http://www.youtube.com/watch?v=JC_QzQJJ ... 84C03C155C

[harvest]

Ah oui j'ai pas cherché sur toitube ! Bon ce titre est loin d'être le meilleur mais il donne l'occasion d'entendre Murray et son harmonica. Mais je vois que tous les titres y sont ! Bonne écoute.
Cela dit le son tontube est moins bon que mon LP.

[harvest]

Mai 68 - date qui dans la mémoire collective renvoie surtout aux "événements - est aussi le mois où parait le premier album de Quicksliver. le groupe a pris son temps et pendant que ses voisins de scène signent à tour de bras pour enregistrer, Quicksilver, qui s'est taillé une solide réputation de groupe de scène dans la baie de Frisco et ailleurs, délivre toujours ses shows incendiaires au Fillmore ou au Winterland sans publier le moindre enregistrement ! En 68, Dead ou Airplane en sont à leur 3° ou bientôt 4° lp et notre vif-argent publie enfin son premier album.
Ils ont pris leur temps et bien que cet album soit excellent, on peut déjà lui trouver un petit côté "back from the grave". Effectivement il s'agit de titres depuis déjà longtemps rodés en concert et les titres les plus psyché sont sans aucun doute Gold & Silver et The Fool avec leurs longues dérives guitaristiques et influences orientales. Subsiste toujours les influences premières du groupe - blues & rock and roll, mises à mal par les orientation psyché/freak out d'Anthem Of The Sun ou After Bathing At Baxter's. Moby Grape a déjà sorti ses deux albums les plus aventureux et prend le chemin d'un rock plus américain comme le Dead bientôt avec Workinman's Dead.

Mais foin de tout ça ! Ce premier album est tout à fait à l'image des shows que donne le groupe dans la région de Frisco. Les freaks et autres hippies vont se jeter dessus comme des "morts de faim" - et The Fool tournera en boucle pour accompagner les trips lysergiques auxquels s'adonne une partie de la jeunesse à travers le pays. En France l’album nous parviendra assez tard et en dehors de quelques importateurs audacieux il sera difficile de mettre la main sur un exemplaire. L’heureux possesseur devra en faire de multiples copies sur K7 - le peer to peer de l'époque.

Et déjà apparaît une chanson de Dino Valenti - futur chanteur du groupe et déjà mégalo.



Titres :
"Pride of Man" – 4:08 (Hamilton Camp)
"Light Your Windows" – 2:38 (Gary Duncan, David Freiberg)
"Dino's Song"[5] – 3:08 (Dino Valenti)
"Gold and Silver" – 6:43 (Gary Duncan, Steve Schuster)
"It's Been Too Long" – 3:01 (Ron Polte)
"The Fool" – 12:07 (Gary Duncan, David Freiberg)

Personnel :
John Cipollina - Lead Guitar
Gary Duncan - Guitar, Vocals
David Freiberg - Bass Guitar, Vocals, Viola
Greg Elmore - Drums

Vidéo cachée: Afficher

[video]http://www.youtube.com/watch?v=D1WnBy4z5Jc[/video]

[nunu]

ça vaut quoi la période du groupe post Cipollina ?

[Winsterhand]

J'aime beaucoup Quicksilver (1971). Ça n'a plus grand-chose à voir avec Happy Trails, le psychédélisme tous azimuts a laissé place à de simples chansons remarquablement bien écrites et interprétées. Il y a de jolies perles dessus, comme la ballade Don't Cry My Lady Love et son piano cristallin, ou ma préférée, la mystique et étrange Fire Brothers (chantée par Gary Duncan). Les claviers sont tellement bons sur ce disque que j'ai longtemps cru que Nicky Hopkins était encore aux commandes, mais perdu : il avait été remplacé par un certain Chuck Steaks (ça ne s'invente pas !). Un successeur digne de reprendre son manteau, en tout cas.

[harvest]

Deuxième album du groupe ! Happy Trails - publié en mars 69.





Avec ce nouvel album on tient là un des fleurons du psychédélisme ou de l'acid rock.

Pour ceux qui ont pris l'habitude de l'écouter en concert depuis 2 ans et demi - rien de surprenant dans la setlist - Who Do You Love, Mona - du très habituel pour le groupe. Là Who Do You Love s'étire sur une vingtaine de minutes (25'22" mn), format inhabituel à l'époque (tout du moins en disque) et prétexte à chacun des musiciens d'y aller de son solo. C'est aussi là qu'on peut découvrir, dans toute son étendue, le vibrato de Cipollina, le beat de Bo Diddley accommodé à la sauce freak, et c'est aussi sur ce titre que l'on peut prendre toute la mesure de la rupture avec les formats traditionnels de la musique populaire.
Le morceau est un complexe agencement de diverses prises aux Fillmore Ouest et Est, seul Calvary est enregistré en studio à San Francisco le 19 novembre 68. Calvary avec ses voix, cloches, arabesques orientalisant et sa guitare prodigue, ses larsens ou feedback intégrés. Bref toute la panoplie hippiesante et démente, peu encline à entrer dans les rigides stéréotypes de la musique consommable - et inoffensive. 44 ans après, certains trouveront l’exercice longuet, nombriliste, bavard et sinueux. D'autres trouveront encore là les prémices d'une rock music audacieuse, en rupture de ban et peu intégrable aux lois du marché. La plupart s'en foutent et vaquent à leurs affaires du moment, entre la télé, Facebook et leur tel portable, attachés qu'ils y sont comme à une laisse. Quand la liberté s'est enfin trouvée un maître - la technologie et le marché... ça fait du bien de se dire que quelques disques nous offrent un autre point de vue. Je n'ai pas écrit un port d'attache...

[Winsterhand]

44 ans après, certains trouveront l’exercice longuet, nombriliste, bavard et sinueux.

Tiens, j'ai les oreilles qui sifflent. ^^

[nunu]

Excellent album que Happy trails qui avait eu droit aux honneurs de l'ADLS, parmi les premier je crois.


Contrairement a beaucoup de gens qui adore la Face A j'ai toujours eu une préférence pour la Face B et l'enchainement Mona, Maiden in the Cancer moon et les 13 minutes et quelques de Calvary

[tommy2701]

44 ans après, certains trouveront l’exercice longuet, nombriliste, bavard et sinueux.

Tiens, j'ai les oreilles qui sifflent. ^^

J avoue que j ai rarement (jamais ? me souviens pas) eu la force d aller jusqu au bout.
C était il y a longtemps. Du coup je n y suis jamais revenu.
Faudrait que j essaie à nouveau...

[nunu]

En réécoute en ce moment du coup, j'ai commencé par la Face B. le seul reproche qu'on peut faire à ce disque c'est le chant qui est pas génial. Après si vous voulez des compos je concois que c'est pas l'idéal

[Algernon]

44 ans après, certains trouveront l’exercice longuet, nombriliste, bavard et sinueux.

Tiens, j'ai les oreilles qui sifflent. ^^

C'est pas faux. Déjà à peine 10 ans après, j'ai eu un peu de mal avec "Happy Trails" en découvrant le groupe. La suite est parcourue de moments splendides, mais c'est vrai qu'il faut tenir le coup.

[harvest]

C'est bien ce que je dis ! Les appréciations divergent et ce que les uns aiment à trouver dans cet album, les autres le jugent trop empesé, longuet, et sans direction.

[harvest]

Shady grove (décembre 1969)





Troisième album du groupe et quelques changements. Gary Duncan est parti avec Dino Valenti sur la côte Est bricoler un groupe mais sans succès. Reste donc un guitariste, Cipollina, mais celui-ci, sur ce disque, sera d'une discrétion assez exemplaire et surtout surprenante. Finies les grandes cabrioles acides, le vibrato vibratile, les pirouettes lysergiques, et c'est avec une immense sobriété que le feu follet dégaine quelques flambées réjouissantes (3 or 4 Feet From Home, annonciateur du Copperhead à venir). Par contre la quasi envahissante présence du piano de NIcky Hopkins dote la musique de couleurs nouvelles. Ce dernier, à cette époque, joue avec l'Airplane ( voir Volunteers) et ses claviers sont partout présents tout au long du disque, ce qui n'aura pas cessé de surprendre les amateurs du groupe qui pourtant accordent à ce disque un accueil plutôt favorable. Autre changement et pas des moindres, les compositions, raccourcies, fleurant la pop song (Holy Moly) ou l'acid folk (Flute Song). Ce qui frappe aussi dans ce disque c'est la prodigalité des arrangements, les cordes (violon, violoncelle), le travail sur le son, les effets électroniques ajoutés en studio. Flashin Lonesome évoque certains passages du Aoxomoxoa du Dead et son final renvoie aux belles heures des bidouilles du Sgt Pepper ou de Anthem Of The Sun - quand les studio devenaient l’adjuvant qui précipitait les plus belles créations musicales.
Et puis il y a Edward (The Mad Shirt Grinder), la longue composition de Hopkins, celle qui peut-être m’enthousiasme le moins, compte tenu de l'omniprésence du piano et du thème revenant sans cesse sans qu'on perçoive un quelconque changement si ce n'est dans l'accélération qui donne le tournis et qui se vautre à la fin tellement les musiciens ne sauront donner une conclusion satisfaisante sauf à compter sur l'affaiblissement des forces du batteur.
Bon disque de toute façon, belle pochette, menu diversifié, des surprises sonores éparses et la preuve apportée que ces musiciens là ne sont pas seulement doués pour les folles cavalcades hallucinées et improvisées. Et puis il y a Flashing Lonesome - parangon du psychédélisme à la cool.

Bien sûr les français sortiront l'album dans une pochette différente :

[nunu]

Les appréciations divergent

Et dix verges c'est beaucoup