Merci pour les photos. Tu as le STCH 639, le coffret qui a le plus petit format, l'autre, le 1c 192 etc. est plus grand d'un centimètre de côté environ et ses pochettes sont différentes comme je le disais. Je me demande pourquoi ces deux formats ont coexisté ?
Tous les gens qui bossaient dans l'usine à disques étaient soumis à des travaux et des horaires en 2/8 harassants sans compter le bruit abrutissant. C'est bien simple, je sortais dehors avec mon plateau pour bouffer sur les marches de la cantine pour avoir un moment de calme tant les gens gueulaient en prenant leur repas assourdis qu'ils étaient. Je n'ai pas fait ça longtemps. La femme qui avait été désignée pour me former était là depuis plus de 30 ans. Une femme adorable qui me faisait penser à ma mère. Elle avait l'extrémité des index et des majeurs brûlés par le vinyle chaud. Comme je voulais préserver mes mains de guitariste débutant, je ne faisais pas comme elle, je ne coupais pas les gants en coton qu'on nous fournissait et une partie de ma production revenait souvent marquée comme "à jeter" parce qu'il y avait des fibres de tissu incrustées dans les sillons. Il faudrait que je raconte ça en détail. Comme je fais plus de 1,80 m mes bras passaient au dessus des capteurs de sécurité et les presses se refermaient sur mes mains. Ma formatrice, comme toutes les ouvrières qui bossaient là, déconnectait ces capteurs pour aller plus vite, leur fonctionnement induisait un temps de latence qui ralentissait la cadence. L'accident éventuel était pour ta pomme, fallait pas désactiver les capteurs mais comme tu gagnais pas ta croûte si tu le faisais pas... On était payés à la tâche, il fallait faire 900 disques par jour pour toucher le minimum et à chaque centaine en plus on avait un bonus horaire. On était fouillés à chaque sortie.
Cela dit, les gens étaient gentils. L'usine payait la journée en ville au restaurant et spectacle aux "Catherinettes" (gens de moins de 25 ans non mariés) le jour de la Sainte Catherine, ils nous apportaient l'apèro dans l'atelier, on buvait et on bouffait des Tucs tout en bossant. Mes copains m'avaient surnommé "Show Biz" parce que je bossais dans l'industrie du disque