Coucou, oui ça fait un petit moment que je n'étais pas passé. Et là que vois-je, à peine le dos tourné, voilà t'y pas qu'on cause de mon label préféré (avec SODER, son concurrent lyonnais, 178 références entre 1962 et 1972)
Alors pour faire simple JBP n'était pas à proprement parlé un label, mais un studio d'enregistrement basé à Lyon qui offrait aux "artistes" la possibilité de faire un pressage (via Pathé Marconi la plupart du temps) de leurs impérissables oeuvres. N'importe qui pouvait donc sortir son disque, dans la mesure ou il payait la facture ! Même fonctionnement que le Kiosque d'Orphée, donc, à la différence majeure que JBP avait son propre studio d'enregistrement, équipé du meilleur matériel, et que Jean-Baptiste Piazzano était un ingénieur du son à l'oreille affutée.
De 1958 à 1984, j'ai dénombré à ce jour 745 disques différents, dont les tirages étaient de quelques centaines d'exemplaires seulement. Aux côtés d'innombrables chorales, fanfares, communions et autres harmonies municipales se cachent quelques petites merveilles pop-rock-folk... L'aspect visuel des pochettes (quand il y en avait) joue également un grand rôle.
Bien entendu de distribution il n'y avait pas : l'artiste repartait avec ses cartons de disques sous le bras. C'est pourquoi ils sont très souvent dédicacés (ce qui n'augmente pas leur valeur, n'en déplaise aux marchands du temps : tout le monde se fout que le 45 tours de Jacqueline de Guingand soit dédicacé ou non !) car les proches étaient les premiers sollicités pour acquérir le skeud.
Les artistes étaient pour la plupart de la région Rhône-Alpes, pour des raisons géographiques évidentes. Et du coup c'est donc surtout dans les vide-greniers de la région qu'on arrive à en dénicher...
Le disque le plus prestigieux sur JBP est un 25cm de Duke Ellington. Mais d'autres artistes de renom sont passés par le studio, comme Nilda Fernandez (alors dans le groupe de folk catho le Reflets), Fernand Raynaud (dont Jean-Baptiste Piazzano était le pianiste au début des 50's), Los Chacos (remember "El Condor Pasa", Grand Prix de l'Académie Charles Cros) etc. Côté prog-rock citons le premier album de Vortex en 1975.
Des milliers d'artistes dont passés par le studio et tous n'avaient pas les moyens de faire presser un disque. Ils repartaient alors avec 4 ou 5 copies gravées sur place (les fameux acétates). C'est très dommage car bon nombre de ces enregistrements ont été perdus à jamais et il y avait des choses remarquables ! JBP a également enregistré des artistes "signés" comme le Quartet de Lyon (chez Disc'AZ) et Los Chacos, passés de JBP à Barclay.
Il m'en manque encore presque 150 dans ma collec', surtout des âneries (chorales...) car en général personne ne les ramasse, surtout lorsqu'il n'y a pas de pochette... Donc si vous en voyez passer, merci de penser à moi.
En exclu ma dernière trouvaille, et c'est du lourd ! "Une Leçon De Ski En Anglais", 25cm édité en 1961 par le Syndicat National des Moniteurs. D'ailleurs, ça ne devait pas être facile de skier avec sur le dos son Teppaz portable : je ne serai pas surpris d'apprendre que les skieurs anglais n'aient pas beaucoup progressé malgré ce disque.
Enfin, sachez que je suis toujours à la recherche du 45 tours de Jacqueline de Guingand !