par Maxime » 24 Nov 2013, 20:46
On touche bientôt à la fin de cet ADLS (le sondage sera actif jusqu'à demain soir), et je remercie tous ceux qui ont bien voulu écouter et donner un retour, publiquement ou en privé. Je n'ai pas pu vraiment le défendre ce weekend, mais le peu de réactions a fait que ce n'a finalement pas été trop grave. Je pensais qu'avec un grand nom de la musique des années 60 j'allais réussir à faire parler un peu plus, tout en évitant de faire rager certains avec un choix "facile" (jurisprudence Abraxas). Le deuxième point me semble atteint, mais pas le premier, tant pis.
Ce que j'aime beaucoup dans la musique de ces années là, c'est que les tâches sont partagées entre producteur, musiciens, chanteurs, auteurs/compositeurs, ingé son, etc. Tous donnent le meilleur dans leur domaine de compétence et ça a souvent abouti à de très grands titres (la concurrence étant particulièrement rude à l'époque pour sortir le single qui allait se démarquer, plus que pour un album), qui s'approchent le plus d'une certaine idée de la beauté qui m'est chère. Les qualificatifs "mièvre", "niais" et "ringard" pour la qualifier, cette beauté, je m'y attendais (tout le monde n'ayant pas la même perception de la musique, ni les mêmes attentes lors de l'écoute d'un disque). Surtout que dans le genre, on est souvent à la limite de tout ça, je le conçois aisément. Mais il n'empêche qu'il y en a qui s'en sortent mieux que d'autres à ce jeu là, et qui ont été pionniers, et il me semble que c'est le cas de Spector au début des années 60, et sur ce disque en particulier.
Je pense d'ailleurs qu'il ne faut pas croire que cette musique soit plus facile que du Can ou du Soft Machine : il faut là aussi se donner la peine d'apprécier de tels disques. Il est souvent de bon ton de se plaindre du sempiternel "couplet/refrain", et encore plus quand c'est de la pop, car le but commercial n'est pas caché, et que c'en est donc moins "noble", à en croire certains. J'espérais, avec ce disque de la semaine, pouvoir montrer que ce n'était pas toujours le cas, et que c'est plus par méconnaissance de cause que de l'on en arrivait à de tels jugements.
Après relecture du sujet, je me rends compte que ce versant de Spector n'est peut-être pas celui qui est le plus apprécié, que certains auraient préféré autre chose.
J'avoue avoir tout d'abord songé à présenter l'album des Ronettes de l'année suivante, qui ne contient que des grands titres, sauf qu'il est gâché par la reprise de What'd I Say de Ray Charles, qui fait perdre toute sa cohérence à l'album (pas à cause du titre en soi - je conseille au passage "l'autobiographie à quatre mains" Brother Ray - mais de ce qui en est fait); j'en avais d'ailleurs préparé une présentation, avant de me raviser. Mais ce qui m'a conduit à proposer cet album c'est que, des disques de cette époque sur lequel Spector est impliqué, il en était à mon sens représentatif (ce qui ne semble pas de l'avis de tout le monde), en plus d'avoir eu pour moi un effet déclencheur pour la (re)découverte de certains genres.