
Wynton Marsalis – Citi Movment (1992)
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(En souhaitant que tout soit encore valide...)
Sur le livret du CD, la longue présentation de cette œuvre par Stanley Crouch commence ainsi :
« Citi Movment was written by Wynton Marsalis for Griot New York, a modern ballet choreographed by Garth Fagan. Its premier performance at the Brooklyn Academy of Music in 1991 was received by cheering audiences and drew praising reviews. With this recording, the music stands quite tall alone and now does its own dances. The three-part composition uses jazz to render the feeling of a city, the waves and wages of history, and the emotional references connected to styles ans rhythmic grooves. »*
Dès les premières notes de cette œuvre, la ville est effectivement omniprésente. Le pouvoir évocateur des compositions de Wynton Marsalis dans Citi Movment est immense et une foule d'images des villes – croisées au grès de films (lorsque la musique se fait « sérieuse ») ou de dessins animés (lorsqu'elle se fait plus humoristique et enjouée) pour certaines, suggérées par des astuces musicales qui nous renvoient aux sonorités quotidiennes des cités pour d'autres .
Si cet album a reçu une très bonne appréciation de la critique et d'un public amateur de jazz, il me semble que ces évocations répétées et créatrices d'images très répandues dans l'imaginaire collectif peuvent attirer un autre public en lui donnant des repères stables dans un genre qui lui est peu familier.
Au-delà de cette évocation des plus réussies, Citi Movment nous offre une grande variété de styles et d'ambiances (de la valse au jazz moderne en passant par le blues ou la ballade, diverses époques se croisant avec bonheur) qui demandent une écoute attentive et répétée si l'on veut appréhender pleinement l'intégralité des deux disques. Citi Movment ne se contente pas d’enchaîner des morceaux sans rapports entre eux, certaines compositions faisant bien souvent écho à d'autres qui les ont précédées longtemps auparavant dans l'œuvre.
Pour la « petite » histoire : Citi Movment a été composé en un mois alors que Wynton Marsalis donnait des cours durant la journée et que lui et son groupe étaient en tournée, jouant tous les soirs. Herbert Harris, qui était alors dans le groupe, dit : « With all he had to do, you wouldn't have expected him to come up with this kind of music. But there it is. »*
J'ai découvert Wynton Marsalis avec cette œuvre et, l'ayant trouvée si exceptionnelle, je n'ai pas pu me résoudre à écouter autre chose de lui pendant plusieurs années. Depuis, bien sûr, j'ai rectifié cette lacune. Néanmoins, je n'ai encore pas trouvé le disque de cet artiste qui atteindra un tel niveau de composition et provoquera autant d’émotions.
Pour ceux que ça intéresse, j'avais fait une brève et enthousiaste critique de l'album sur mon blog en août 2011, où j'insiste sur les images générées par la musique de Citi Movment.
Bonne écoute, j'espère qu'elle vous sera aussi plaisante qu'à moi.
Bien sûr, sans la moindre hésitation, je note 10.
* Les citations en italique sont extraites du livret.
Musiciens :
- Wessell Anderson : saxophone (alto)
- Wycliffe Gordon : trombone
- Herbert Harris : saxophone (ténor) (sur I See The Light (Instrumental) et Curtain Call)
- Wynton Marsalis : trompette
- Eric Reed : piano
- Herlin Riley : batterie
- Marthaniel Roberts : piano (sur Marthaniel, The End, Swingdown, Swingtown et Curtain Call)
- Reginald Veal : basse
- Todd Sebastian Williams : saxophones (soprano et ténor)
CD 1 :
01. Hustle Bustle (4:36)
02. City Beat (10:21)
03. Daylight Dinosaurs (3:35)
04. Down the Avenue (4:44)
05. Stop and Go (5:31)
06. Nightlife-Highlife (Yas, Yas) (6:07)
07. How Long ? (1:05)
08. I See the Light (vocal) (1:34)
09. I See the Light (instrumental) (2:10)
10. Duway Dialogue (0:40)
11. Dark Heart Beat (8:17)
12. Cross Court Capers (5:37)
13. Bayou Baroque (4:13)
14. Marthaniel (8:16)
15. Spring Yaoundé (6:00)
CD 2 :
01. The End (3:04)
02. The Legend of Buddy Bolden (4:43)
03. Swingdown, Swingtown (8:59)
04. Highrise Riff (7:04)
05. Modern Vistas (As Far as the Eye Can See) (17:19)
06. Curtain Call (8:49)