je me suis essayé à une chronique de Thin Lizzy, dîtes-moi ce que vous en pensez.
Thin Lizzy - Bad Reputation - 1977

1- "Soldier of Fortune" (Lynott) – 5:18
2- "Bad Reputation" (Brian Downey, Scott Gorham, Lynott) – 3:09
3- "Opium Trail" (Downey, Gorham, Lynott) – 3:58
4- "Southbound" (Lynott) – 4:27
5- "Dancing in the Moonlight (It's Caught Me in Its Spotlight)" (Lynott) – 3:26
6- "Killer Without a Cause" (Gorham, Lynott) – 3:33
7- "Downtown Sundown" (Lynott) – 4:08
8- "That Woman's Gonna Break Your Heart" (Lynott) – 3:25
9- "Dear Lord" (Gorham, Lynott) – 4:26
Bonus édition deluxe (remaster 2011) :
10 - "Killer Without a Cause" (BBC Session 01/08/1977)
11- "Bad Reputation" (BBC Session 01/08/1977)
12- "That Woman's Gonna Break Your Heart" (BBC Session 01/08/1977)
13- "Dancing in the Moonlight (It's Caught Me in It's Spotlight)" (BBC Session 01/08/1977)
14- "Downtown Sundown" (BBC Session 01/08/1977)
15- "Me and the Boys" (Soundcheck) (Universal Monitor Mixes)
Personnel :
Phil Lynott – bass guitar, lead vocals, string machine, harmonica
Scott Gorham – lead and rhythm guitar
Brian Robertson – lead guitar on tracks 3, 6 and 8, vox box, keyboards
Brian Downey – drums, percussion
Mary Hopkin-Visconti – backing vocals on "Dear Lord"
John Helliwell – saxophone, clarinet
Producteur :
Tony Visconti, Thin Lizzy
Thin Lizzy est un groupe de hard rock formé à Dublin en 1969.
Après des débuts rock-folk, ils obtiennent un premier hit en 1973 : "whiskey in the jar" une adaptation d'une ballade folk traditionnelle irlandaise (n°6 charts uk).
Après plusieurs changements de guitaristes (Eric Bell est remplaçé par Gary Moore puis ce dernier par Brian Robertson), Le combo irlandais retrouve le sommet des charts en 1976 avec "the boys are back in town" (n°8 in uk, 12 in us) tiré de l'excellent album "jailbreak".
Les dublinois ont enfin trouvé leur style : des mélodies imparables et surtout deux guitares jumelles en harmonie, une première dans le hard rock. Mais surtout Thin Lizzy est un groupe à part dans le rock dur : sous l'influence de Lynott, il a toujours proposé des titres plus soul, blues voire funk. Un hard fusion avant l'heure.
En 1977, le groupe veut vraiment se révéler au grand public et devenir énorme (rien n'est jamais trop grand pour l'immense talent du bassiste-chanteur-poète, le génial Phil Lynott, métis irlando-guyanais). Il engage alors un producteur renommé et au savoir-faire indiscutable : Tony Visconti (David Bowie, Iggy Pop).
Après un enregistrement inédit à un guitariste (Brian Robertson est plus ou moins mis à l'écart après s'être blessé à la main lors d'une rixe, l'américain Scott Gorham assure la quasi totalité des six cordes), le 8ème album du groupe est certainement le plus pop de tous. Le travail du producteur est remarquable, les compos rock de Lynott sont magnifiées comme jamais et les arrangements de toute beauté.
Hélas l'ascension mondiale prévue n'est pas au rendez-vous, même si Thin Lizzy retrouve plus ou moins les sommets : le single "Dancing in the Moonlight (It's Caught Me in Its Spotlight)" est n°14 des charts uk et l'album n° 4, le groupe, à mon avis, ne fera jamais aussi bien que cet enregistrement.
C'est un peu le chant du cygne malgré le hard rock celtique flamboyant de "black rose" (1979 - produit aussi par Visconti) et le heavy rock grandiose de "thunder and lightning" (1983).
C'est l'album des irlandais qui revient le plus souvent sur ma platine. Celui où le groupe possède la plus grande palette :
De la magistrale ouverture "soldier of fortune" (un résumé du style Lizzy a lui tout seul) jusqu'au final halluciné grandiose "dear Lord" (une prière quasi gospel), Phil Lynott survole littéralement les morceaux de sa voix suave, claire et gorgée de soul. Parfois doublée par Visconti, toujours à la limite de la fêlure, le géant irlandais n'a jamais aussi bien chanté.
Le punch chaloupé de "bad reputation" (avec un Brian Downey à la batterie déchaîné), les guitares sauvages puis acoustiques de Robertson (wha-wha et talk box) sur le heavy "killer without a cause", la ballade "Downtown sundown" (superbe morceau de Lynott, les guitares sont splendides et la clarinette de John Helliwell de Supertramp donne une couleur rétro irrésistible) ou le single funk soul atypique "Dancing in the Moonlight (It's Caught Me in Its Spotlight)" (encore avec John Helliwell, au saxophone), tout sonne parfaitement dans ce remaster de 2011 de très bonne facture.
Les détails sont omniprésents et la profondeur de scène est parfaite. Ma cassette type 1 est rangée depuis une trentaine d'année...
Il y a surtout les incendiaires sessions 1977 à la BBC, dans lesquelles éclate la puissance de feu du band en live.
Ravagés par les drogues et l'alcool, le groupe décide de tout arrêter en 1983. Phil Lynott tente bien de percer en
solo ou avec un nouveau groupe (grand slam), mais rien n'y fait.
Il décède le 4 janvier 1986 d'une pneumonie et d'une septicémie à 36 ans.
En Irlande c'est une véritable institution. Lynott a sa statue dans une rue piétonne très passante de Dublin.
Le groupe a ce côté un peu maudit qui le rendra culte depuis.
Tous les grands rockeurs ont rendu hommage au talent immense de Phil : les Foo Fighters, Metallica, Anthrax, U2, Smashing Pumpkins entre autre...
