Musiques des années 60 et 70

Deux albums des Who, deux double LP, deux opéra rock. L'un de 1969 est devenu un album mythique, l'autre malgré toutes ses qualités est souvent mal considéré. Alors vous préférez le gamin sourd, muet et aveugle champion de Flipper ou le jeune Mod, Jimmy ?

je peux pas comparer les films j'ai pas vu Quadrophenia mais Tommy est d'un kitsch, à l'image de l'album. Je vote Quadrophenia.

La question porte t'elle sur le disque ou le film?
Le disque me semble t'il!!! alors je vote Tommy... non que j'adore cet album mais Quadrophenia m'ennuie.
Pour le film, mon vote aurait été inverse tellement Tommy, le film de Russell est débile..

"Tommy" fut, pour moi, un disque exceptionnel et même un peu novateur!
Bien sûr, il en a passé de temps, depuis, mais c'est un disque qui a mal vieilli...
"Quadrophenia" est plus récent, et, bien que bon, il n'a rien d'exceptionnel...

Donc, mon choix se porte sur "Tommy"!

Pour moi c'est un peu l'inverse ! Tommy m'a toujours un peu emmerdé - quelques bonnes chansons, mais à peine pour un seul LP - du remplissage, pas mal, des titres mal fagotés, et un propos totalement cucul pour couronner le tout !

Quadrophenia est de mon point de vue nettement plus abouti, avec plus de pêche ! Daltrey n'a jamais aussi bien chanté excepté sur Who's Next et Keith Moon y est percutant et démentiel. L'histoire tient plus la route que Tommy et le grand Pete s'est enfin lâché pour en mettre un peu partout - trop disent certains - mais on s'en fout - là le rock devient héroïque sans tomber dans le pompier.

Je partage tout à fait ce point de vue, les Lives de l'époque Tommy sont inécoutables pour moi, alors que ceux de l'époque Quadrophenia son plus percutants même si l'album a rarement été joué en Live du fait de gros problèmes avec les bandes pré enregsitrés.

J'ai assisté à un concert de la tournée Quadrophenia en 74 - il me semble qu'Abbudy aussi était au même concert - à Poitiers ! Mon adolescence en fut estomaquée - mes souvenirs restent vagues et même trompeurs, mais l'impression demeure d'une démesure et d'une performance remarquable - il me semble qu'avec Abuddy, on en avait causé sur l'ancien forum - mon souvenir d'un Moon envoyant valser sa batterie en fin de rappel était erroné ( plusieurs de mes amis présents avec moi ce soir là n'ayant pas ce souvenir) - la mémoire défaillante de l'âge ?

"Tommy", bien qu'il soit effectivement chiant pour une bonne partie. Mais rien que pour le grandiose passage de Woodstock, qui me fait toujours autant d'effet, rien que pour ça. Le film de Ken Russell ne me débecte pas, par contre celui de "Quadrophenia", déjà à l'époque m'occasionnait une semi-somnolence. Quand au LPx2, faudrait que je le rénécoute une fois de plus. En fait, je lui trouve à peu près les mêmes défaut que "Tommy".

[video]http://www.youtube.com/watch?v=7BWiYJ3yykw[/video]

Le truc qui peut être chiant dans Quadrophenia c'est le fait que Pete en a mis un peu partout, surtout des cuivres. Mais les morceaux sont plus bétons que dans Tommy, la face 3 par exemple, l'enchainement 5:15, Sea and Sand et Drowned en met plus d'un au tapis

harvest a écrit:J'ai assisté à un concert de la tournée Quadrophenia en 74 - il me semble qu'Abbudy aussi était au même concert - à Poitiers ! Mon adolescence en fut estomaquée - mes souvenirs restent vagues et même trompeurs, mais l'impression demeure d'une démesure et d'une performance remarquable - il me semble qu'avec Abuddy, on en avait causé sur l'ancien forum - mon souvenir d'un Moon envoyant valser sa batterie en fin de rappel était erroné ( plusieurs de mes amis présents avec moi ce soir là n'ayant pas ce souvenir) - la mémoire défaillante de l'âge ?

Eh oui, mais le temps a fait son effet sur moi aussi et les souvenirs de ce concert se sont effacés amplement. Il reste que je me souviens que Keith Moon n’a pas bazardé sa batterie à la fin et Townshend n’a pas brisé sa guitare non plus. Il reste quelques images de micros tournoyant vers le plafond des arènes, et d’une guitare également projetée dans les airs et rattrapée par le même Townshend. Et puis, la sensation la plus présente, pratiquement 40 ans plus tard, c’est le début du concert, quand le noir se fit et que du fond de la salle le bruit de la mer envahit tout l’espace de son sac et son ressac. Ca m’avait bien impressionné ça. Et puis le son, sa force sonore et de conviction. Je crois que le lendemain matin, j’avais encore les oreilles qui sifflaient.

Ces souvenirs expliquent aussi peut-être le goût que je conserve pour ce disque ! Beaucoup écouté à cette époque et beaucoup d'émotions liées à cette période de mon adolescence.

A l’issue de ce concert (mémorable n’est plus le bon mot mais cependant reste plein de la nostalgie qui est toujours ce qu’elle doit être) j’ai couru au super marché « Rallye » (pas très loin des Arènes d’ailleurs), le samedi qui a suivi et j’ai retrouvé le bruit de la mer sur l’intro de la face B de « The real me ». Ce fut mon premier disque des Who. Comme il a exigé de figurer dans ce message, je l’ai pris en photo et du haut de ses 40 ans, il continue, malgré ses blessures, à contempler ma discothèque. Si la pochette est dans un état proche du désastre, le vinyle est nickel, pas une éraflure, pas un grésillement et le même plaisir à chaque écoute.

Pour moi, c'est :
- pour la musique : Quadrophenia : très souvent présent sur ma platine, les titres sont tous plus évocateurs et l'ensemble se situe plus dans mes goûts . Pour le film, à part la séquence à Brighton qui me rappelle Le Havre, je me suis plutôt ennuyé avec ces bagarres de Mods contre Rockers débiles (j'avais 18 ans quand le disque est sorti).
- pour le film : Tommy : un monument du pop art avec les délires de Oncle Erni, Tina-The-acid-Queen, Elton-Pinball et Keith, le toujours déjanté ! Seuls 4 ou 5 titres récoltent mon adhésion. L'histoire est plutôt cul-cul.

C'est difficile pour moi de choisir entre les deux, tant je les ai aimés à des périodes différentes de mon parcours. Mais quitte à se couper un bras, je pencherais pour "Tommy". C'est véritablement le disque qui m'a fait découvrir les Who, à l'âge de dix ans, dans des circonstances aussi hilarantes qu'effrayantes (anecdote déjà racontée sur l'ancien forum), et qui m'a précipité dans la wock & woll attitude !

Le concept de "Tommy" est fumeux, bien sûr, son emphase n'a pas forcément bien vieilli mais il n'en demeure pas moins que Townshend avait réussi à faire la synthèse de toutes ses préoccupations, en premier lieu spirituelle, et de son inspiration sur le plan musical, à l'échelle d'un seul album. J'apprécie le parti-pris de ne pas en mettre partout avec les arrangements orchestraux qu'on aurait pu imaginer tant c'était à la mode sur les concept-albums à l'époque. De ce fait, l'album était quasi-intégralement restituable en live, et diable quelles restitutions ! Les bandes de la tournée 1969-70 le montrent, tant les officielles (Leeds, Hull, Wight ou les récentes exhumées à l'occasion du coffret super-hyper-méga-giga-deluxe-que-j'en-suis-vert-de-pas-avoir-le-blé-pour-l'acheter) ou pirates (Amsterdam, Woodstock, London Coliseum, Electric Factory, Bristol Hippodrome, etc, etc). J'aime aussi le côté blague de potache qui a consisté à faire du personnage principal un champion de flipper plutôt qu'un fin cordon-bleu ou un mécanicien de génie, juste pour s'attirer les grâces d'un critique (Nik Cohn en l'occurrence, fanatique de pinball). Sur le film, il y a beaucoup à dire, mais pour résumer, je le trouve toujours aussi fascinant malgré son esthétique de chiotte et ses sorties de route difficiles à suivre (Ken Russell l'a mis au service de son délire, alors que l'inverse eût semblé plus indiqué mais enfin...). Ce doit être sentimental...

"Quadrophenia" me semble plus marqué par l'amertume, la nostalgie, la peur de vieillir. Les compositions me semblent bien plus fortes que dans "Tommy" mais le coeur n'y est déjà plus. Il n'en reste pas moins que sur des titres comme "I've Had Enough", "Sea & Sand", "Doctor Jimmy", etc, les mecs tonitruent comme ils ne le feront jamais plus, avec des limites que l'on touche déjà du doigt (Moonie commence à adopter ce jeu un tantinet répétitif qu'il ressassera jusqu'à la caricature, ces arrangements de synthétiseurs un peu chantilly) mais une jolie fougue et une puissance à son sommet.

Donc merci Nunu pour la question, mais "Lifehouse" fût-il sorti en son temps comme c'était envisagé que l'on ne se la poserait même pas...

Et total respect aux camarades qui ont vu les Who aux Arènes de Poitiers au premier trimestre 74, j'ai des amis qui y étaient, le souvenir reste grandiose et cuisant...

RRRouliane a écrit:C'est difficile pour moi de choisir entre les deux, tant je les ai aimés à des périodes différentes de mon parcours. Mais quitte à se couper un bras, je pencherais pour "Tommy". C'est véritablement le disque qui m'a fait découvrir les Who, à l'âge de dix ans, dans des circonstances aussi hilarantes qu'effrayantes (anecdote déjà racontée sur l'ancien forum), et qui m'a précipité dans la wock & woll attitude !

Le concept de "Tommy" est fumeux, bien sûr, son emphase n'a pas forcément bien vieilli mais il n'en demeure pas moins que Townshend avait réussi à faire la synthèse de toutes ses préoccupations, en premier lieu spirituelle, et de son inspiration sur le plan musical, à l'échelle d'un seul album. J'apprécie le parti-pris de ne pas en mettre partout avec les arrangements orchestraux qu'on aurait pu imaginer tant c'était à la mode sur les concept-albums à l'époque. De ce fait, l'album était quasi-intégralement restituable en live, et diable quelles restitutions ! Les bandes de la tournée 1969-70 le montrent, tant les officielles (Leeds, Hull, Wight ou les récentes exhumées à l'occasion du coffret super-hyper-méga-giga-deluxe-que-j'en-suis-vert-de-pas-avoir-le-blé-pour-l'acheter) ou pirates (Amsterdam, Woodstock, London Coliseum, Electric Factory, Bristol Hippodrome, etc, etc). J'aime aussi le côté blague de potache qui a consisté à faire du personnage principal un champion de flipper plutôt qu'un fin cordon-bleu ou un mécanicien de génie, juste pour s'attirer les grâces d'un critique (Nik Cohn en l'occurrence, fanatique de pinball). Sur le film, il y a beaucoup à dire, mais pour résumer, je le trouve toujours aussi fascinant malgré son esthétique de chiotte et ses sorties de route difficiles à suivre (Ken Russell l'a mis au service de son délire, alors que l'inverse eût semblé plus indiqué mais enfin...). Ce doit être sentimental...

"Quadrophenia" me semble plus marqué par l'amertume, la nostalgie, la peur de vieillir. Les compositions me semblent bien plus fortes que dans "Tommy" mais le coeur n'y est déjà plus. Il n'en reste pas moins que sur des titres comme "I've Had Enough", "Sea & Sand", "Doctor Jimmy", etc, les mecs tonitruent comme ils ne le feront jamais plus, avec des limites que l'on touche déjà du doigt (Moonie commence à adopter ce jeu un tantinet répétitif qu'il ressassera jusqu'à la caricature, ces arrangements de synthétiseurs un peu chantilly) mais une jolie fougue et une puissance à son sommet.

Donc merci Nunu pour la question, mais "Lifehouse" fût-il sorti en son temps comme c'était envisagé que l'on ne se la poserait même pas...

Et total respect aux camarades qui ont vu les Who aux Arènes de Poitiers au premier trimestre 74, j'ai des amis qui y étaient, le souvenir reste grandiose et cuisant...

Je partage ton point de vue. J'ai voté Tommy, aussi imparfait soit-il, mais Quadrophenia en dehors de "Dr Jimmy" m'a toujours paru d'un chiant absolu.

Au final, il n'y a apparemment pas photo!
Tommy gagne haut la main!