(THE) SOFT MACHINE (Bio)

Venez lire ou déposer ici vos biographies de musiciens ou de groupes, vos chroniques d'albums autres que l'album de la semaine.

(THE) SOFT MACHINE (Bio)

Messagepar alcat01 » 04 Fév 2013, 22:59

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The Soft Machine est un groupe de Rock Britannique dont le nom a été inspiré par le livre 'The Soft Machine" de William S. Burroughs.
Ils furent l'un des groupes centraux dans la scène de Canterbury, et ils contribuèrent à créer le genre Rock Progressif.
Soft Machine deviendra, par la suite, un groupe phare du Rock Progressif.
Dans les faits, artistiquement, Soft Machine a été au carrefour de plusieurs genres: pionniers du Psychédélisme, ils se tournent vite vers le Jazz où, de plus en plus intrigués par les rythmes complexes, ils confinent au Jazz Rock.
L'influence de la Pataphysique et de Dada sur leurs premières productions (le "Volume Two" est un patchwork de références dadaïsantes, auxquelles viennent s'ajouter des hommages aux créateurs de la musique sérielle) laissera de plus en plus place à une volubilité musicale, parfois mal perçue.
Cette évolution se fait sentir avec le départ des musiciens d'origine: Daevid Allen puis Kevin Ayers et enfin Robert Wyatt, dernier tenant de la branche psychédélique qui partira après l'album "Fourth".
Le magnifique "Moon in June" sur "Third" est la dernière contribution d'auteur et le testament de Robert Wyatt dans Soft Machine.
Le groupe continue par la suite à exister sous différentes formes après le départ de ses fondateurs, notamment sous la direction de Karl Jenkins.

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Le groupe a connu vingt-quatre formations diférentes, et prend racine dans le groupe Anglais des Wilde flowers en 1964. Les musiciens de l'époque sont alors le chanteur Kevin Ayers, le bassiste Hugh Hopper, le batteur Robert Wyatt et le guitariste Brian Hopper.
Soft Machine a été formé à Canterbury à la mi-1966 par le batteur chanteur Robert Wyatt, le claviériste Mike Ratledge, le bassiste chanteur Kevin Ayers et le guitariste Daevid Allen et, pour les quelques premiers concerts seulement, un guitariste Américain appelé Larry Nowlin.
Allen, Wyatt et le future bassiste du groupe, Hugh Hopper avaient d'abord travaillé ensemble dans le Daevid Allen Trio en 1963, parfois accompagné de Ratledge.
En 1964, Wyatt, Ayers et Hopper avait été membres fondateurs de the Wild Flowers, plus tard des incarnations de ce qui inclura les futurs membres d'un autre groupe de Canterbury appelé Caravan.
Bien que le groupe ait ses racines profondément ancrées dans Canterbury, il est rapidement devenu un groupe installé à Londres.

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Mais l'histoire du groupe commence avant même la création de ces Wilde Flowers, les parents de Robert Wyatt ayant hébergé pendant un certain temps un beatnick Australien du nom de Daevid Allen, et celui-ci ayant créé avec Wyatt et Hugh Hopper le Daevid Allen Trio en 1961, dont le style était un mélange de Free Jazz et de poésie Beat.
En raison de l'insuccès notoire du trio, ils se séparèrent et cela mena Wyatt et Hugh Hopper à former les Wilde Flowers qui, au fil du temps, accueilleront les futurs membre du groupe Caravan, en raison du fait que Wyatt et Ayers sont allés former, avec Daevid Allen, revenu de Paris, un nouveau groupe dont Allen fait embarquer un quatrième membre, un guitariste du nom de Larry Nowlin qui ne restera que très peu de temps.
Au départ la formation avait pour nom "Mister Head" mais lorsque que Mike Ratledge les rejoints à l'orgue, ils changeront pour "The Soft Machine" (en 1968, ils enlèveront le "The") et Allen ira rencontrer William Burroughs dans le but d'obtenir une autorisation officielle.

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En Janvier 1967, le seul et unique single du groupe est enregistré, composé de deux chansons, "Loves Make Sweet Music" and "Feelin', Reelin', Squeelin'", produit par Kim Fowley.

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Trois mois plus tard, une collection de demos est enregistrée aux Delane Lea Studios avec le producteur Giorgio Gomelsky, mais pas de sortie officielle avant 1971 (sur deux compilations sur le label français Byg) sous le titre "Jet-Propelled Photographs".

À cette époque, Soft Machine est déjà impliqué dans les tout débuts de l'underground Anglais, figurant en bonne place à l'UFO Club, et d'autres clubs de Londres comme le Speakeasy et Middle Earth et devenant une sorte de groupe culte sur la scène psychédélique de Londres, donnant des concerts dans des endroits comme the Roundhouse ou the UFO, dans les mêmes lieux que le Pink Floyd.
Le 29 Avril 1967, ils prennent part à un événement créé par le journal clandestin 'International Times', qui présentait également Pink Floyd, et auquel le journal donne le nom de '14 Hour Technicolor Dream'.
Ils jouent également aux Pays-Bas, en Allemagne et sur la Côte d'Azur.

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Au cours de Juillet et Août 1967, le promoteur et manager Giorgio Gomelsky réserve des shows tout le long de la Côte d'Azur avec les plus célèbres concerts du groupe ayant lieu sur la place du village de Saint-Tropez. Le groupe se retrouve aussi impliqué dans un projet de théâtre d'avant-garde à Saint-Tropez, où ils participent à des happenings à partir de la pièce de Picasso "Le Désir attrapé par la queue", jusqu'à ce qu'ils soient interrompus par la gendarmerie.

Cela les conduit à une invitation à jouer à la "Nuit Psychédélique" du producteur à la mode Eddie Barclay, jouant "We Did It Again" pendant une quarantaine de minutes sur la scène, en chantant le refrain à plusieurs reprises, et en terminant de façon tout à fait zen.
Cela les rend pour un instant les chéris de la foule Parisienne 'in', ce qui entraîne des invitations pour participer à des émissions télévisées de premier plan et à la Biennale de Paris en Octobre 1967. C'est le début de la grande réputation dont va jouir le groupe en France.
A leur retour du séjour en France, alors qu'ils repartent pour l'Angleterre, Allen se voit refuser son visa, et reste en France, de sorte que Wyatt, Ratledge et Ayers décident de continuer en tant que trio, alors qu'Allen rentre à Paris. Il passe par différents projets avant de former Gong deux ans plus tard.

En Février 1968, Soft Machine entreprend pourtant une tournée de trois mois aux Etats Unis. Partageant la même équipe de management que Jimi Hendrix, Ratledge, Wyatt et Ayers font la première partie de la Jimi Hendrix Experience sur une tournée Nord Americaine tout au long de l'année 1968.

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Le premier album de Soft Machine, produit par Tom Wilson, classique rock psychédélique/ proto-prog, a été enregistré à New York en Avril à la fin de la première étape de la tournée, avec une production assurée par Tom Wilson et Chas Chandler, ancien bassiste des Animals et, bien sûr producteur d'Hendrix.
Bien vite fait (la plupart des morceaux sont des premières prises) et pas particulièrement bien enregistrés, "The Soft Machine" est maintenant considéré comme un classique de l'extraordinaire créativité post-psychédélique, pré-progressive, de la période de la fin des années 60.
De retour à Londres en Mai, un guitariste du nom de Andy Summers (également sur la tournée précédente d'Hendrix aux États Unis, accompagnant Eric Burdon ... plus tard dans the Police) se joint à eux, en provenance de Dantalian's Chariot (précédemment de Zoot Money's Big Roll Band), pour la deuxième étape de la tournée Américaine (de Juillet à Septembre).
Après quelques semaines de répétitions, le nouveau quatuor commence une nouvelle tournée aux États-Unis avec quelques shows personnels avant de se joindre à Hendrix pour un bouquet de dates finales en Août-Septembre 1968.
Summers, cependant, avait entre-temps été viré sur l'insistance de Ayers.
Des désaccords sur la direction musicale commencent à surgir entre Ayers et Wyatt-Ratledge, menant leur entreprise séparément une fois la tournée terminée. Wyatt reste alors à Hollywood pour travailler avec Jimi Hendrix, et enregistrer des démos en solo tandis que Ratledge et Ayers prennent l'avion pour Londres et commencent à composer sérieusement.
Ayers les quitte ensuite à l'amiable après la dernière date à l'Hollywood Bowl, et pour le reste de 1968, Soft Machine n'existe plus car le groupe, déçu et épuisé par la seconde tournée, se sépare.

En Décembre 1968, Wyatt est contacté par Probe, qui vient tout juste de sortir le premier album, pour discuter de possibles dates de concert par le groupe pour le promouvoir. En 1969, Probe oblige purement et simplement Wyatt à reformer Soft Machine.
Avec Ayers indisponible (introuvable), l'ancien road manager et compositeur Hugh Hopper est invité à rejoindre le groupe (il était sur le point de vendre sa basse!), Et après un mois de répétitions, le nouveau line up fait ses débuts sur scène au Royal Albert Hall en Février, quelques jours avant d'entrer aux Olympic Studios pour enregistrer le deuxième album.

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En conséquence, au début de 1969, afin de remplir des obligations contractuelles, Hugh Hopper, Wyatt et Ratledge se mettent à l'enregistrement du deuxième album du groupe, "Volume Two", qui lance une transition vers un son purement instrumental ressemblant à ce qui sera plus tard appelé du Jazz Fusion

Pour "Volume Two" et la plupart des concerts ultérieurs, le trio est augmenté par le frère de Hugh, Brian, qui joue du saxophone ténor. C'est le symptôme d'une évolution graduelle du groupe vers le Jazz, clairement apparent sur l'album.

En Mai 1969, ce line up joue comme groupe d'accompagnement sur deux morceaux de l'album solo de Syd Barrett, "The Madcap Laughs".

Le trio de base s'étend en 1969 à un septet avec l'ajout de quatre joueurs de cuivres, mais seul le saxophoniste Elton Dean reste au-delà de quelques mois, le quatuor résultant de Soft Machine(Wyatt, Hopper, Ratledge et Dean) traversant "Third" (1970) et "Fourth" (1971), avec de nombreux invités, musiciens de jazz pour la plupart (Lyn Dobson, Nick Evans, Mark Charig, Jimmy Hastings, Roy Babbington, Rab Spall). "Fourth" fut le premier de leurs albums entièrement instrumental, et le dernier où apparait Wyatt.

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À l'Automne 1969, une section de cuivres permanente est recrutée par le pianiste de Jazz Keith Tippett: Elton Dean au saxophone alto, Marc Charig à la trompette, Nick Evans sur le trombone. Un autre saxophoniste (et flûtiste), Lyn Dobson, est ajouté suite à la recommandation de Dean.
Soft Machine donne ensuite des concerts en Angleterre, accompagnés par ces Jazzmen.
Cette formation est généralement considérée comme la meilleure que le groupe n'ait jamais eu.
Le septuor qui en résulte est seulement ensemble pendant quelques semaines, enregistrant des sessions de la BBC en Novembre et tournant en France assez largement vers la fin de l'année; Evans et Charig ensuite quittent le groupe pour poursuivre une carrière réussie sur la scène du Jazz Européen (alors qu'ils se retrouvent souvent en invités sur les albums suivants).

Tous les membres sont cultivés dans différents horizons musicaux, mais avant tout, c'est le génie éclectique de Ratledge, qui grâce à la composition, les modalités et ses capacités d'improvisation, propulse la collectivité vers le plus haut niveau, dand lequel le charme vocal et le jeu de batterie extraordinairement original de Wyatt, le lyrisme de certains des solos de Dean et l'angle inhabituel pop avant-gardiste des morceaux de Hopper ont tous un rôle majeur.

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Pendant les premiers mois de 1970, Soft Machine enregistre "Third", un double album, qui comprend quatre compositions, une par face.
Leur propension à la construction de longues suites régulières à partir de compositions de taille, à la fois en direct et en studio (déjà dans la suite d'Ayers dans leur premier album), atteint son paroxysme dans l'album, inhabituel en raison du temps des quatre faces qui comprennent chacune une Suite.
Les quatre faces démontrent l'interaction entre les quatre musiciens, tandis que le premier morceau est plus expérimental, mettant l'accent sur le duel de claviers Jenkins et Ratledge et l'utilisation de l'Echoplex, notamment sur l'hypnotique "The Soft Weed Factor".
L'angulaire "Facelift" de Hugh Hopper est une sorte de collage de spectacles réalisés en Janvier, et c'est le seul morceau où apparait Lyn Dobson, qui avait quitté le groupe au moment où les sessions de studio de l'album ont commencé.
Mike Ratledge contribue à deux titres, "Slightly All The Time", un chef-d'œuvre de Jazz Progressif qui aura d'autant plus de succès par l'inclusion du thème "Backwards" (Coincé par thème transitoire de Hopper "Noisette") issu des précédents medleys live, et "Out- Bloody-Rageous", qui présente l'utilisation par le groupe de la bande en boucles et cette interaction nous révète un groupe puissant.
Enfin, "Moon In June", la face de Robert Wyatt, sonne comme un adieu au style original de Soft Machine, le dernier morceau du groupe où figure encore une voix. C'est en fait un montage de plusieurs vieilles chansons, certaines d'entre elles datant des sessions Gomelsky de 1967, mais superbement reliées entre elles (Wyatt a enregistré une demo de la suite aux Etats Unis en 1968).
Une bonne indication que le reste du groupe n'était pas trop vif sur la poursuite de ce genre de direction a été que, bien que non crédité en tant que telle, "Moon In June" a été pratiquement un spectacle solo de Wyatt, qui jouait des claviers, de la basse ainsi que de la batterie et il chantait. Hopper et Ratledge n'apparaissaient pour un passage joué brièvement à la fin de la partie principale, Wyatt ne leur avait même pas demander de jouer sur le reste.
"Third" est également inhabituel pour rester chez l'éditeur pendant plus de dix ans aux États Unis, et c'est l'enregistrement le plus vendu de Soft Machine.

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C'est avec la formation Wyatt, Ratledge, Hopper et Dean que sera réalisé l'album "Fourth".
Ainsi, à la mi-1970, Soft Machine devient un groupe purement instrumental, car Wyatt étant le seul membre voulant des voix dans la musique, la majorité a gagné ...
À l'Automne, après une apparition controversée au Royal Albert Hall pour le célèbre "Promenade Concerts" en Août, le line-up 'classique' composé de Wyatt, Hopper, Ratledge et Dean a enregistré leur premier et dernier album studio en quartet, bien que cette incarnation survivra plus ou moins pendant encore un an.
Cet opus exerce dans la veine des morceaux instrumentaux de "Third" (avec un retour bienvenu à la formation en septuet sur les extraordinaires "Teeth" et "Virtually"), et à cet égard cela a été une réussite impressionnante, bien que l'absence totale de chant fasse se demander quelques auditeurs si le groupe pouvait encore continuer sous le nom de Soft Machine ... Si seulement ils avaient su combien de changements de personnel et de direction musicale étaient encore devant eux!!!

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Durant l'été, Wyatt enregistre son premier album solo, "The End Of An Ear", sur la pochette duquel il se décrit comme un "chanteur Pop en dehors du travail" ... Mais l'album est loin d'être une collection de chansons pop: pas de paroles, pas de chant classique, plutôt une collection très expérimentale constituée principalement de matières improvisés (les titres des morceaux font référence à plusieurs 'figures' de Canterbury: "To Caravan And Brother Jim", etc), sauf pour une reprise de Gil Evans "Las Vegas Tango", avec la voix utilisée comme un instrument et traitée lourdement, principalement par la modification de la vitesse de la bande. Les résultats sont, selon les goûts de chacun, inaudibles ou étonnamment originaux et uniques.

Après des divergences profondes sur la direction musicale du groupe, Wyatt quitte (ou peut-être est-il même viré), le groupe en 1971 et forme Matching Mole (un jeu de mots sur Machine Molle, la traduction française pour Soft Machine).

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Cette période les voit de plus en plus être reconnus dans toute l'Europe, et ils font l'histoire en devenant le premier "groupe de Rock" invité à jouer au Proms de Londres en Août 1970, un spectacle qui a été diffusé en direct et par la suite est apparu comme un album live intitulé "Live at the Proms 1970".

1971 fut pourtant une année d'expérimentation, comme on peut le dire à l'écoute des sessions radio enregistrées pendant cette période. Plusieurs musiciens (divers joueurs de cuivre, le contrebassiste Roy Babbington et le batteur Phil Howard) ont parfois été ajoutés au quatuor de base, afin de favoriser l'évolution vers le Jazz.

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Cette même année, Elton Dean sort son premier album solo intitulé "Just Us", avec une grande partie dans la même veine, avec son propre Elton Dean Band (Howard et le bassiste Neville Whitehead), et Ratledge parmi les invités.

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Quand Wyatt est parti définitivement plus tard, en Juillet, pour former Matching Mole (traduction: 'la taupe correspondante'), Phil Howard a été un choix naturel pour le remplacer, mais il les a rapidement quitté, après l'enregistrement en 1971 de la première face du LP "Fifth", sorti en 1972, des désaccords musicaux conduisant à son licenciement, son style étant considéré comme trop 'free' par Hopper et Ratledge. .. et une bonne majorité de l'auditoire qui avait vu le groupe jouer cet Automne-là.
Il fut donc à son tour remplacé par John Marshall, l'un des meilleurs batteurs de Grande-Bretagne, ancien memdre de Nucleus parmi bien d'autres.
Avec Marshall, Soft Machine s'est rapidement éloigné du feeling plus Jazz de "Fifth", en direction d'un territoire plus "Jazz-rock", ce qui n'était apparemment pas du goût de Elton Dean, qui quitte le groupe en Mai 1972.
Dean a ensuite travaillé avec beaucoup d'ensembles de Jazz essentiellement acoustiques, mais il fut aussi (assez étonnamment) impliqué dans le Rock¨Progressif du groupe Néerlandais Supersister en 1973-74.

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Pour l'enregistrement de "Six", publié en 1973, arrive Karl Jenkins (anches, claviers), en ptovenance du Nucleus de Ian Carr.
Karl Jenkins n'est pas véritablement un remplaçant pour Dean, car ses multiples talents, dont celui de compositeur, fait rapidement de lui le co-leader de Soft Machine avec Ratledge.
Avec l'impressionnante section rythmique Hopper / Marshall à leur disposition, la paire pouvait se permettre n'importe quel niveau de complexité et de diversité musicale.L'album "Six", sorti au début de 1973, est un double album moitié studio, moitié live.
Les deux longs premiers morceaux du disque sont enregistrés en live, et sont certainement les meilleurs. On y retrouve aussi bien la qualité des riffs de basse et l'excellence des improvisations que le jeu de batterie toujours de plus en plus varié.
Les autres titres, enregistrés en studio, nous montrent une autre facette du groupe.
Pour conclure, c'est du très bon Soft Machine, avec son lot d'impros, le son déchirant de l'orgue de Rattledge, mais aussi la finesse d'une basse majestueusement jouée.
Bien qu'il ne vaille pas le "Third", cet album est pourtant meilleur que "Fourth", et peut être une bonne porte d'entrée pour tous ceux qui aiment le Jazz, le Rock et les impros, mais qui ne connaissent pas encore le groupe.
C'est pourtant la suite logique du "Fifth" et c'est, définirivement une musique dont on ne peut pas se lasser.
"Six", a remporté la première place dans le 'British Jazz Album of the Year award' du Melody Maker de l'année 1973.

En Mai 1973, après la sortie de "Six", Hugh Hopper décide que quatre ans passés dans Soft Machine, c'est suffisant et qu'il est temps de passer à quelque chose de nouveau. Il venait de sortir son premier album solo, "1984", et ensuite il en sortira plusieurs autres, et travaillera avec d'innombrables groupes de Jazz et de Prog tout au long de la décennie, et de nouveau repartira à la mi-quatre-vingt après avoir arrêté de jouer pendant cinq ans.
Il est donc remplacé par Roy Babbington, un autre ancien membre de Nucleus, qui avait déjà contribué avec sa contrebasse sur les quatrième et cinquième albums et avait décider de prendre la basse électrique 6-cordes avec succès. Il était, somme toute, un produit de remplacement naturel, justement du fait qu'il avait déjà enregistré avec le gtoupe.

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Le line-up qui en résulte, Babbington, Jenkins, Marshall et Ratledge, enregistre "Seven", une progression naturelle de l'album studio de "Six", mais avec des compositions plus courtes. Soft Machine confirme, s'il y a lieu, qu'il est alors devenu un groupe ne laissant plus aucune place au Rock et à l'humour qui caractérisaient leurs premiers enregistrements.
La musique est complexe, mais elle parait pourtant tellement simple. Elle est devenue, en quelque sorte, une espèce de Jazz Rock électronique avec les claviers /synthé qui imprime tout le long de l'album un fond planant continu.
Une véritable merveille !
Après avoir publié "Seven" (1973), sans aucun musicien additionnel, le groupe change de label, passant de Columbia à Harvest.

Sentant peut-être que, pour la première fois dans l'existence du groupe, la musique de Soft Machine a réellement tendance à se répéter, il est décidé d'ajouter le guitariste Allan Holdsworth au line-up en Décembre 1973.
Le quintet ainsi réuni (qui a fait des tournées en Amérique du Nord au début de 1974) est une sorte de 'centrale de fusion', avec peut-être le meilleur batteur et le meilleur guitariste Britanniques à cette époque.
Soft Machine est alors élu meilleur petit groupe dans le sondage Melody Maker Jazz de 1974.

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Sur l'album "Bundles" enregistré à l'Eté 1974 et seulement publié au Printemps 1975, un changement musical significatif se produit donc avec Allan Holdsworth qui ajoute sa guitare comme un instrument mélodique très important pour le son du groupe, rappelant parfois le John McLaughlin Mahavishnu Orchestra.
L'album se retrouve complètement à part des précédentes sorties de Soft Machine, où il y avait rarement de la guitare. Par conséquent, la musique prend un caractère quasiment 'Rock'.
"Bundles" est aussi le premier album de Soft ne pas porter un numéro, un signe que les temps sont sûrement en mutation: le groupe ayant quitté CBS pour EMI / Harvest, avait également laissé la scène underground pour une approche plus grand public à un moment où les groupes de fusion Américains étaient un force dominante (et atteignaient leur apogée commerciale).

Holdsworth quitte le groupe peu de temps après la sortie de "Bundles", et recommande le guitariste John Etheridge comme remplaçant possible.
Cela se révéle satisfaisant et à l'Eté de 1975, Soft Machine lance une ambitieuse, mais malheureuse, tournée de scènes Européennes avec des groupes comme Caravan et le Mahavishnu Orchestra.
Dès lors, la popularité du groupe diminue car il a échoué à maintenir l'élan initialement recueilli par sa nouvelle orientation.

Ratledge, dernier des membres fondateurs, quitte Soft Machine en Mars 1976, pendant les premières étapes de l'enregistrement de "Softs", laissant les rênes du groupe dans les mains de Jenkins et Marshall.
Karl Jenkins le remplace aux claviers et le saxophoniste Allan Wakeman, cousin du célèbre claviériste Rick Wakeman, complète la formation.
Sur le dernier album studio officiel "Softs" (1976), Allan Holdsworth est remplacé par John Etheridge.

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Le son de "Softs" se développe encore plus vers le Jazz Fusion.
Alan Wakeman reste peu de temps, moins de six mois, pour être remplacé par un violoniste, Ric Sanders.
D'autres musiciens dans le groupe pendant la période furent plus tard les bassistes Percy Jones (de Brand X) et Steve Cook, les saxophonistes Alan Wakeman et Ray Warleigh, et le violoniste Ric Sanders.
Babbington, aussi, part après une dernière apparition à Edimbourg, et il est remplacé d'abord par Percy Jones de Brand X, et, enfin par Steve Cook, ancien membre de Gilgamesh et de Mirage.

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L'album live intitulé ironiquement "Alive And Well, Recorded In Paris", sorti en1978, reprend une série de concerts Français en Juillet 1977. Ces spectacles furent parmi les derniers de Soft Machine en tant que groupe au travail
Soft Machine décidant de s'arrêter, aura donc joué son dernier concert à Brême en Décembre 1978.

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Le nom de Soft Machine est à nouveau actif pour un album de plus, purement studio celui-là, "Land Of Cockayne" publié en 1981 avec un 'all-star line-up' où figurent Jack Bruce et, de nouveau, Allan Holdsworth, plus Ray Warleigh et Dick Morrissey aux saxes et John Taylor au piano électrique, mais avec un mélange plutôt terne de Fusion Américaine et une 'muzak' orchestrale, et pour une dernière série de concerts au Ronnie Scott's Jazz Club de Londres à l'Eté 1984, on retrouve Jenkins et Marshall à la tête d'un line-up composé de Etheridge, Warleigh, du pianiste Dave MacRae, ancien membre de Matching Mole, et du bassiste Paul Carmichael.
D'autres projets pour le studio et le live ne se sont jamais concrétisé et peut-être même ne se concrêriseront-ils jamais plus, alors que Karl Jenkins a trouvé beaucoup plus d'activités lucratives dans le domaine de la bibliothéque, de la télévision et de la musique de publicité, notamment avec un projet colossal appelé Adiemus.

Depuis 1988, une mine d'enregistrements live de Soft Machine est sortie sur CD, avec des enregistrements de qualité allant de médiocre à excellent.

Parmi les musiciens du groupe, plusieurs auront de formidable succès en solo mais la plupart resteront dans l'underground:
Robert Wyatt, après Matching Mole, a tenté de former un nouveau groupe mais un grave accident le mènera vers une carrière solo fructueuse.
Andy Summers accèdera à la renommée internationale avec The Police.
Daevid Allen est resté dans le "milieu" Gong mais a finalement formé le groupe University Of Errors.
Phil Howard a rejoint le groupe d'Elton Dean, Just Us, après son 'départ' mais a arrêté la musique après la dissolution de ce dernier.
Roy Babbington est devenu un musicien de session très respecté et a participé à beaucoup d'albums de styles divers.
Holdsworth a continué à jouer en rejoignant un bon nombre de groupes de Jazz Rock, ou de Progressif comme UK.
Karl Jenkins et Mike Ratledge formeront un duo de musiciens jouant de la musique pour série télévisée à faible budget.
Après cela Jenkins connaitra un succès incroyable en formant Adiemus dont Ratledge le rejoindra à la programmation des percussions.
Suite à cela, Ratledge travaillera pour un bon nombre de nombreuses chaînes de séries documentaires.
Hugh Hopper croisera la route de nombreux anciens collaborateurs et participera à un bon nombre de leur projets. Il formera également le Hugh Hopper Band ainsi que Soft Heap.
Elton Dean deviendra le musicien qui aura le plus de succès dans le milieu Jazz. Il participera très souvent aux projets de Keith Tippett.
John Marshall restera tranquille jusqu'à un retour dans les années 2000.

En 2002, quatre anciens membres de Soft Machine, Hugh Hopper, Elton Dean, John Marshall et Allan Holdsworth, tournent et enregistrent sous le nom de Soft Works (initialement appelé Soft Ware, à ses débuts en 2002 au Progman Cometh Festival), mais ils changeront pour Soft Machine Legacy.
A partir de la fin de 2004, avec John Etheridge remplaçant Holdsworth, ils tournent et enregistrent sous le nom de Soft Machine Legacy.

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Sous le nom de Soft Works, ils lancent l'album "Abracadabra" qui est le seul et unique album sorti sous le nom de "Soft Works".
Mais sous le deuxième nom ils ont lancé quatre albums, dont deux "live". Quant aux deux albums "Studio" le titre du premier est éponyme, le deuxième s'appelle "Steam".

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La biographie de Soft Machine, par Graham Bennett, "Soft Machine: Out-Bloody-Rageous", a été publiée en Septembre 2005. En 2006, le livre a remporté un 'Award for Excellence in Historical Recorded Sound Research' par l'Association for Recorded Sound Collections.

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Ils ont sorti trois albums: "Live in Zaandam" en 2005, l'album studio "Soft Machine Legacy" en 2006 et "Live At The New Morning" en 2006.

Bien que Elton Dean soit mort, emporté par un cancert, en Février 2006, le groupe a continué avec Theo Travis (ancient membre de Gong et de The Tangent) à sa place.
En Décembre 2006, le nouveau line-up enregistre l'album "Steam" dans le studio de Jon Hiseman, publié par les Moonjune Records en Août 2007, avant une tournée Européenne à l'Automne.
En juin 2008, Hugh Hopper a été atteint par la leucémie. Temporairement, son poste a été substitué à Roy Babbington.
En 2008, le groupe a continué à jouer sur scène avec Fred Baker.
En Décembre 2008, les nouvelles étaient bonnes, Hopper semblait être en voie de guérison, mais le 7 Juin 2009, la maladie emporte le bassiste. L'avenir du groupe semble compromis par ce nouveau décès...
Mais, après la mort de Hopper en 2009, le groupe annonce qu'il continuera avec Babbington une fois de plus pour renforcer le rôle autrefois tenu par Hopper

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Avec leurs structures et leurs harmonies révolutionnaires, leurs improvisations de Free Jazz/ Rock, Soft Machine aura énormément influencé les groupes Européens.

discographie:

1967 : Jet Propelled Photographs
1968 : The Soft Machine
1969 : Volume Two
1970 : Third
1971 : Fourth
1972 : Fifth
1973 : Six
1974 : Seven
1975 : Bundles
1976 : Rubber Riff
1976 : Softs
1978 : Alive and Well: Recorded in Paris
1981 : The Land of Cockayne
1988 : Live at the Proms 1970
1991 : The Peel Sessions 1970
1991 : As If
1994 : BBC Radio 1 Live in Concert 1972
1995 : Live in France (Paris)
1995 : Live at the Paradiso 1969
1996 : Spaced 1969
1998 : Virtually
1998 : Live 1970
2000 : Noisette
2002 : Backwards
2002 : Facelift
2003 : BBC Radio 1967-1971
2004 : BBC Radio 1971-1974
2004 : Somewhere in Soho
2004 : Live in Paris 1972
2005 : Breda Reactor
2006 : Grides
2006 : Middle Earth Masters
2009 : Drop
2010 : Live adventures

Sources: wikipedia
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Re: (THE) SOFT MACHINE (Bio)

Messagepar alcat01 » 12 Fév 2014, 22:04

Bio mise à jour!
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Re: (THE) SOFT MACHINE (Bio)

Messagepar bratislava1 » 30 Déc 2018, 11:58

Le petit dernier sous le nom de Soft machine - De cette année 2018.

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L'ennui en ce monde c'est que les imbéciles sont sûr d'eux et les gens sensés pleins de doutes. B. Russel.
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Re: (THE) SOFT MACHINE (Bio)

Messagepar Ben-J » 08 Mai 2019, 10:57

Après le départ de Wyatt il ce sont recyclé dans le jazz rock pompeux. :ange:
D'ailleurs , third a beau être passionnant , il manque les interventions excentrique du batteur. :bat:
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Re: (THE) SOFT MACHINE (Bio)

Messagepar RRRouliane » 08 Mai 2019, 11:58

Ben-J a écrit:Après le départ de Wyatt il ce sont recyclé dans le jazz rock pompeux. :ange:
D'ailleurs , third a beau être passionnant , il manque les interventions excentrique du batteur. :bat:
"Third" est effectivement passionnant, et ce en raison aussi des interventions du batteur, qui a pour une fois laissé l'excentricité au placard. Dommage, mais il n'y a absolument rien à jeter sur cet album. Quant à ce qui suivit, je ne suis pas d'accord avec le terme "pompeux", j'ai écouté l'autre jour le live de Return To Forever 1977, ça se posait là !
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Re: (THE) SOFT MACHINE (Bio)

Messagepar RRRouliane » 08 Mai 2019, 11:59

Enorme, cette bio par Alcat, comme à l'accoutumée. Bravo et merci !
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Re: (THE) SOFT MACHINE (Bio)

Messagepar dada52 » 08 Mai 2019, 15:38

Pour moi avec Soft, il faut distinguer les périodes. La première est celle que je préfère avec Wyatt, Ayers etc.
les 3 premiers, propelled ou Beginnig suivant les versions, le I et le II, ce sont des bons albums de chansons souvent psychédéliques déjantées ou pas. Wyatt est omniprésent aussi bien au chant qu'à la batterie et c'est pour moi un vrai régal.
Les 3 et 4 sont encore très bien mais dévient grave vers le jazz avec encore quelques interventions chantées de Wyatt dont Moon in June mémorable et étant une de ses plus belles compositions, qui n'avait déjà plus beaucoup l'autorisation de chanter.
A partir du 5, c'est un groupe de Jazz ou Jazz Rock sous influence de Dean et Hopper qui ont transformé petit à petit la musique qui est devenue froide et technique, selon moi, encore plus après avec l'arrivée de Karl Jenkins, dont je n'aime pas le jeu.
Je sauve du lot le 6 et le 7 qui ont encore un peu d'âme et à la limite Bundles mais ce groupe n'a plus rien à voir avec le début.
J'ai gardé tout jusqu'à Bundles par respect pour le groupe. Après je n'ai pas gardé. Je n'aime pas et ça ne m'intéresse plus.
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Re: (THE) SOFT MACHINE (Bio)

Messagepar Ben-J » 09 Mai 2019, 11:40

On est d'accord . ;)
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Re: (THE) SOFT MACHINE (Bio)

Messagepar hamilcar » 24 Juil 2019, 09:12

globalement d'accord pour préférer les 1ers albums aux derniers, mais…

… j'ai toujours trouvé que les 2 "premiers" souffraient d'un côté "du coq à l'âne " qui m'en rendait l'écoute difficile; perso, je préfère, sur la longueur d'un LP, me taper un album de K.Ayers (les 5 premiers, inconditionnellement) ou de R.Wyatt.

… si le Third est un chef d'œuvre qui trône au sommet de mes best of, et si la suite est, de fait, plus conventionelle (le jazz, m^me d'avant garde, n'est pas exempt de "trop de conventions"), il y a encore de grands moments sur les 4 albums qui suivent 'jusqu'au 7 inclus). Et pour vous éviter de gaspiller place et argent, ces grands moments sont compilés sur … la compil "Out bloody rageous"... Elle est pas belle la vie?
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