par Robin Desbois » 04 Juin 2014, 15:17
Merci à tous de votre accueil. Je vais essayer d'apporter quelques réponses aux premiers commentaires
@ Chien de feu
- si tu as vu les Spirales dans le Finistère au début des 70 c'était Les Spirales dans leur 2ième version. Le nom bien connu sur la région du groupe de rock rennais dispersé en 1966 ayant été repris en 1967 par un excellent orchestre de "bals concert" ... mais dans cet orchestre le chanteur, le guitariste et le batteur étaient ceux du groupe de rock d'origine ... de même Pourquoi Pas que tu as aussi vu dans le Finistère un peu plus tard vers 73/74 était aussi constitué à la base de musiciens des groupes rennais Spirales et Atlas du début des 60's.
- j'ai eu aussi un contact avec Cariou qui a écrit sur le rock en Pays Bigouden. Il s'interrogeait d'ailleurs sur notre absence à un festival de rock à Pont-Labbé en 1966 où nous étions à l'affiche avec un autre groupe Rennais (les Blue-Jeans) et les Crismen de Paris (ensuite renommés Gaelic). La participation des 2 groupes rennais avait été annulée la veille de notre départ et on a jamais trop su comment ça s'était passé; mon interprétation c'est que l'organisateur ayant fait le plein avec des groupes locaux a du annuler la participation des 2 groupes rennais qui lui auraient occasionné des frais de déplacement et d'hébergement ... Dommage car ce festival est aujourd'hui présenté comme le 1ier festival rock en Bretagne, en fait, en guise de festival régional, il s'est essentiellement tenu avec les Crismen et quelques groupes locaux du sud-finistère et de Lorient.
- j'ai aussi participé au bouquin ROK de Frank Darcel (ex. Marquis de Sade) sur le rock en Bretagne
@Algernon
Reims était surtout connu pour les Lionceaux, un groupe contemporain du notre (1961-1966), et probablement un des plus brillant groupes de l'époque. Reims étant finalement assez peu éloigné de Paris, on peu presque dire qu'ils ont fait une carrière parisienne avec quand même pas mal de line-up différents. Autrement pour les autres groupes figurant sur le site en question, je ne connais pas, mais je suis loin d'avoir tout connu !!! il y avait tellement de monde. Je me souviens avoir joué avec Les Spirales en 1964 dans cette région, enfin plutôt du coté de Troyes. Il y avait sans doute comme partout beaucoup de groupes, plus ou moins "yéyé", mais je n'avais pas noté un esprit rock anglo-saxon particulier dans nos contacts locaux.
@Monsieur-Hulot
Le rock made in France ... vaste sujet aurait dit de Gaulle ! Beaucoup ont déjà écrit la dessus mais plutôt souvent au travers du "yéyé" parisien ce qui n'était pas franchement notre tasse de thé.
Je n'ai pas de parole d'évangile, mais il me semble que le rock à ses tous débuts s'est présenté sous des formes très différentes selon les villes ou régions. Si on veut faire une étude géographique au début des années 60, je situerais dans l'ordre:
1. les lieux proches des bases américaines et des ports. C'est là qu'on a trouvé les premiers vrais rockers. Je me souviens aussi avoir été jouer en night-club en 64/65 du coté de Tours à coté de la base américaine de Chateauroux ... on y avait été très bien accueilli et ça nous changeait plutôt du public rennais ! Il y avait aussi sur l'ouest la base de St Nazaire, les ports de Brest, dans le sud c'était plutôt Cannes/Nice ... ce n'est pas un hasard si les Chats Sauvages venaient de par là. On trouve toute une petite discographie de groupes nés autour de ces bases.
2. Paris ... mais là au début ça sentait plutôt vraiment le "yéyé". Je risque de me faire incendier là. Chacun à son avis sur la question, mais perso j'estime que c'était une vague musicale assez dénaturée et bien éloignée du rock anglo-saxon; même si à l'écoute d'aujourd'hui on trouverait quelques trucs pas mal. Il y a sans doute eu au début des 60's sur Paris de bons groupes de "vrai" rock mais peut-être seront-ils passés au second plan derrière les "yéyés". Peut-être aussi pour des questions bassement commerciales !.
3. les villes proches de Paris par la route ont ensuite été assez prolifiques. C'est là qu'on a vu naitre les excellents Lionceaux de Reims justement mais aussi Piron (Danny Boy et ses pénitents) à Rouen ou vers Le Havre, de surcroit sur la route des ferries menant en Angleterrre
4. les villes éloignées de tout comme Rennes, Toulouse etc ... où ça a été plus difficile. Il faudra au moins attendre 63/64 pour voir le bon matériel arriver et voir vraiment émerger quelque chose de correct.
En plus il faudrait aborder les aspects sociologiques (Rock des Quartiers versus rock des campus) comme je l'ai esquissé sur mon site. Je ne doute pas qu'un jour, si ce n'est déjà fait, ce sera étudié en fac ... peut-être que ce jour là je serai prof ... mais il va falloir faire vite !!!