Je profite de cette période de torpeur estivale, pour achalander la section et vous parler des albums qui me plaisent tout particulièrement et que je fais tourner sur ma platine avec toujours autant de plaisir.
Après Sha Na Na que je hisse au sommet avec les Wild Angels, voici venir MUD, un groupe que l'on peut qualifier de Glam'rock and roll.
Nous venons de franchir depuis 3 ans les années 70. Le rock and roll 50's revient à la mode grâce notamment au film "American Graffiti" et, petit à petit, il vient se greffer au glam'rock par le truchement d'anciennes "gloires" (Gary Glitter, Shane Fenton alias Alvin Stardust) qui espèrent retrouver un peu de lustre (si tant est qu'ils en aient eu), ou des nouveaux groupes propulsés par des songwriters malins (Bickerton-Waddington pour les Rubettes, Nicky Chinn et Mike Chapman pour les Mud et Smokie notamment).
Donc, voici la recette : Ajouter aux paillettes et autres "androgynies" véhiculées par le Glam', de solides références rock and rolliennes nappées de "wap do wap" et de "sha la la hier est si près de moi, sha la la beng beng", propres à fédérer les anciens teenagers de l'époque et les jouvenceaux(elles). Servez frais avec des gimmicks.
Si MUD cultive l'androgynie comme d'autres des plants de cannabis, la plupart de leurs albums sont des plus recommandables. Mes préférés ?
Le premier dont je vais parler et le troisième intitulé "Use your imagination" dont je parlerai une autre fois
Présentation : de gauche à droite sur la pochette de leur 1er album :
- Dave Mount - drums + vocals
- Les Gray (décédé) - vocals
- Ray Stile - bass + vocals
- Rob Davis (c'est bien un homme !) - lead guitar + vocals
L'album :
Probablement un "faux public" mais qu'importe ! l'essentiel est ailleurs, bien ailleurs ! La machine démarre en trombe avec l'un de leurs plus gros tubes "
Rocket". Nappé de "sha la la". Guitare grasse, riffs sanglants empruntant beaucoup au hard/glam, voici le premier uppercut auquel succède le vieux standard Rock and Roll "
Running Bear", traité comme il se doit avec du muscle, de l'autorité et des rythmes indiens que Sitting Bull aurait adorés. La machine ne refroidit pas un instant puisque voici venir un autre standard (mais des sixties cette fois), "
the hippy hippy shake" couplé dans le même trait de temps à deux références du Rock and Roll,"
shake rattle and roll et "
see you later alligator" (Bill Haley).
Galette retournée, voici la face B qui nous "
dyna-mite". Premier tube du groupe, il est bon de savoir que les Sweet l'avaient refusé. Bien mal leur a pris, car ce titre fît la gloire de Mud. "Dyna-mite" fait glam', très glam'. La guitare acérée comme une lame de rasoir Wilkinson tranche dans le vif et découpe proprement ce morceau de choix.
Puis vient le moment opù le guerrier peut enfin déposer les armes et danser un slow, grâce à "
the end of the world", standard parmi les standards des 50's. La guitare se fait caressante, les choeurs épousent la mélodie et c'est vraiment the end of the world when you said goodbye

interprétation fabuleuse, vraiment.
Mais nous ne sommes pas au bout de nos surprises ! voici venir "
Blue moon", do woop des Marcels interprété a capella par le quatuor. Un moment magique.
Soudain, alors que l'on en est encore tout enivré, voilà nos lascars qui nous filent un pain avec "
In the mood", ou comment faire du Glenn Miller avec une guitare grasse, épaisse, une basse ventripotente et une batterie oppressante. Là encore, la réussite est totale et bon nombre de radios de l'époque s'en sont servies comme jingle.
Enfin, l'album finit sa course avec le "
bye bye Johnny" de Chuck - duck walk - Berry. Impérial parce que non copié servilement, inventif parce non expédié vite fait.
Longtemps, longtemps après que mes poètes ont disparu, j'ai écouté ce disque.
Aujourd'hui encore, tel qu'il est il me plaît, il me fait de l'effet et je l'aime
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