Forum de rock6070

Je me dis que c'est une connerie d'avoir arrêté le service militaire... ça aurait sûrement
fait du bien a beaucoup des moutards que je surveille.

C'est bien vrai. J'ai découvert plein de bons disques au Service. Et puis, j'avais le temps de les écouter, pour sûr.

http://www.youtube.com/watch?v=zVoF2Iwk4f8

Je me dis que c'est une connerie d'avoir arrêté le service militaire... ça aurait sûrement
fait du bien a beaucoup des moutards que je surveille.

Encore de futurs punks.

non, des gros cassoss en devenir. À moins que ce soit déjà trop tard?

non, des gros cassoss en devenir. À moins que ce soit déjà trop tard?

Je n'en sais rien, du déterminisme. J'ai aussi exercé un temps comme pédagogue :)
En théorie, les chats ne font pas des chiens. Si les gamins sont issus d'un milieu déglingué, ils ne sont pas forcément aidés ...
Dans mon cas (à l'époque), les pires étaient les enfants de bourges.
Les enfants de pauvres se faisaient baffer par les parents quand ils déconnaient.

Quant au service militaire, j'étais sursitaire au milieu d'un certain nombre de quasi-analphabètes, cons comme c'est pas permis.
J'ai au moins appris à boire des palettes de kro (pour le brassage), à faire des concours de pets et de rots, à délaisser Sartre pour Akim, et à écrire les lettres pour leurs copines (ils avaient confiance).
Ils en avaient jamais vu des comme moi, et l'inverse était vrai aussi.

Je te rassure, ici non plus, nous n'en avions jamais vu des comme toi avant toi.

Le service ne m'a pas tué. J'étais manuel, je suis tombé dans un régiment motorisé. J'ai appris à soudé avec pas mal de précision. J'ai aussi réparer des téléviseurs, des radios d'écoute, des émetteurs ... Bien sur j'ai fait le larbin des gradés ou des paysans du coin (en Allemagne, avec d'excellent repas en remerciement). J'ai aussi rencontré ce qui est devenu mais meilleurs amis, des allemands alpinistes avec qui j'ai fait pas mal de voyages par la suite. J'étais un petit con, je suis ressorti de là avec au moins quelques expériences de vie qui mon fait fermer ma grande gueule.

Pareil, avec la belle famille des Chasseurs Mécanisés au pays du krautrock. Par contre, j'ai rien appris.

Pas fini les classes : P4

Je vois que nous en sommes à partager nos expériences de régiment. Expérience très enrichissante pour ma part : prof d'anglais aux fafs de St-Cyr. Record d'ingestion de Jeanlain pour tenir le coup : battu.

Oui, mais moi, quand je rédigeais les lettres de ces abrutis d'appelés à leurs copines, j'écrivais des grosses cochonneries :)

C'est un truc qui m'a marqué : la proportion d'analphabètes, ou tout au moins d'illettrés.
Les rempouilles, c'était normal. Mais les pauvres gars qui comptait sur le Service pour améliorer significativement leur lecture et écriture avaient vu leurs espoirs déçus.

Ils ont pas voulu de moi et je voulais pas d'eux : c'est la seule fois où on est tombé d'accord !

non, des gros cassoss en devenir. À moins que ce soit déjà trop tard?

Je n'en sais rien, du déterminisme. J'ai aussi exercé un temps comme pédagogue :)
En théorie, les chats ne font pas des chiens. Si les gamins sont issus d'un milieu déglingué, ils ne sont pas forcément aidés ...
Dans mon cas (à l'époque), les pires étaient les enfants de bourges.
Les enfants de pauvres se faisaient baffer par les parents quand ils déconnaient.

Mon bahut est un lycée pro-voie de garage composé à majorité d'élèves issues de milieux bien précaires. Leurs dossiers sont souvent bien mauvais et ils ont déjà l'étiquette tricard collé au front. Certains en tirent une certaine fierté (c'est l'âge...) et en profitent pour faire de la merde, classique on dira... j'avoue être assez terrifié de les voir tout les jours saboter un peu plus le peu de chance qu'on leur donne. Sélection naturelle ou non, et au-delà de leur futur professionnel ces gamins ont un manque total de repère et de respect et je commence à comprendre que certains professeurs "démissionnent" purement et simplement. Et puis franchement, le fait de ne pas avoir le droit de tenir un gamin par le bras pour l'emmener chez le dirlo est une abérration et démontre bien le côté obsolète de la discipline à l'école.

Il y a pourtant pas mal de parents qu'appellent quotidiennement pour savoir si leurs moutards sont au bahut, ils essaient de les cadrer, mais ça n'empêchent pas les gamin(e)s de continuer à faire de la merde. À la décharge des parents y'en a pas mal qui bossent avec des horaires pas possible (je comptent plus les éboueurs, femmes de ménages, ouvriers 3x8, ceux qui bossent à Rungis, etc.) et qui ne peuvent pas réveiller leurs gamins le matin ou les surveiller faire les devoirs (quand ils savent parler français...)

En plus de ça, tout les jours je suis témoin du cloisonnement communautaire des gamins qui n'arrangent rien à l'affaire : les arabes avec les arabes (attention les marocains n'aiment pas les algériens qui n'aiment pas les tunisiens), les noirs avec les noirs et les créoles avec les créoles. Y'a pas de blancs dans mon bahut, ou si peu que si Misterjibe était à ma place il serait déjà copéiste. Ces gamins ressassent les merdes qui leurs arrivent tout les jours (les "Sale noirs/ratons" dans le métro ou dans les usines où ils font leur stage), rêvent du "bled" où ils vont passer les vacances et où ils se feraient vachement chiés si ils y habitaient vraiment. Bref, ils sont bien paumés.

Bref j'ai pas fait le service, je ne l'idéalise pas - même si ça m'aurait fait triper de passer une année à boire de la kro et jouer avec des tanks dans la campagne - je comprends bien l'aversion de certains à l'appel sous les drapeau, la patrie, le kaki, les marches de 40 bornes, le lit au carré etc. mais j'ai l'impression que c'était un des derniers trucs qui permettait une certaine cohésion, créait une certaine mixité et un brassage social - dans un sens comme dans l'autre. Et qui pouvait ouvrir pas mal de portes à des gamins qu'avaient perdus la clés.
Sutout que si j'ai bien compris les dernières années on pouvait convertir ça en service civil et être envoyé à l'étranger pour de l'humanitaire etc...
Le seul endroit où j'ai plus ou moins trouvé ça c'était dans le rugby. Autant pour les principes de jeu que pour sa mentalité et de la solidarité qui en découlait.

Pour l'anecdote, à la JAPD je me suis retrouvé à côté d'un berger de la vallée qui ne savait pas lire et écrire, qui parlait vaguement français et passait ses journées à fumer de l'herbe et manger des champignons quand c'était de saison. J'l'avais aidé décrypter le polycopié de Télé 7 Jours pour le test de français qui lui semblait bien mystérieux, ha ha ha!