Ella Fitzgerald and Louis Armstrong – Ella and Louis (1956)
“I never knew the charm of spring
I never met it face to face
I never knew my heart could sing
I never missed a warm embrace
'Till April in Paris, chestnuts in blossom
Holiday tables under the trees
April in Paris, this is a feeling
That no one can ever reprise”

Side One:
1. "Can't We Be Friends?" (Paul James, Kay Swift) – 3:45
2. "Isn't This a Lovely Day?" (Irving Berlin) – 6:14
3. "Moonlight in Vermont" (John Blackburn, Karl Suessdorf) – 3:40
4. "They Can't Take That Away from Me" (George Gershwin, Ira Gershwin) – 4:36
5. "Under a Blanket of Blue" (Jerry Livingston, Al J. Neiburg, Marty Symes) – 4:16
6. "Tenderly" (Walter Gross, Jack Lawrence) - 5:05
Side Two:
1. "A Foggy Day" (G. Gershwin, I. Gershwin) – 4:31
2. "Stars Fell on Alabama" (Mitchell Parish, Frank Perkins) – 3:32
3. "Cheek to Cheek" (Berlin) – 5:52
4. "The Nearness of You" (Hoagy Carmichael, Ned Washington) – 5:40
5. "April in Paris" (Vernon Duke, Yip Harburg) – 6:33
Personnel:
Louis Armstrong - vocals, trumpet
Ella Fitzgerald - vocals
Ray Brown - bass
Herb Ellis - guitar
Oscar Peterson - piano
Buddy Rich - drums
Peut-on imaginer plus divine réunion musicale que celle d’Ella Fitzgerald et de Louis Armstrong?
Norman Granz, le fondateur de Verve Records eu la géniale idée de mettre ces deux monstres sacrés du jazz dans un même studio. Il choisit onze ballades qui seront jouées sur des tempo lents ou modérés. Les bases sont posées pour ce qui est et restera un classique du jazz vocal des années 1950 (et au-delà).
Ella and Louis est un disque profondément timide à l’image de la pochette. Ne sont-ils pas mignons à rougir comme deux adolescents ?! Un disque timide mais dont les chansons célèbrent la passion amoureuse. Rien d’original mais chanter par ces deux-là on se laisser bercer sans demander son reste et on se prend à penser aux personnes qu’on a aimé, qu’on aime et qu’on aimera.
La musique jouée par Oscar Peterson (piano), Ray Brown (bass), Herb Ellis (guitar), Buddy Rich (drums) est un écrin pour la voix d’Ella et un pilier pour celle de Louis. Pas d’exubérance ou de démonstration dans la prestation de ces musiciens. Leur son sobre est une base très solide tantôt groovy, tantôt délicate sur lequel les deux chanteurs peuvent confortablement évoluer. A noter que Oscar Peterson nous sert de discrètes mais délicieuses parties de piano tout au long de l’album. Tendez l’oreille, c’est un régal ! Armstrong n’est pas en reste puisqu’il distille des solos de trompettes dont lui seul a le secret. Celui de Moonlight in Vermont ou l’intro/outro de Tenderly (entre autres) sont d’une beauté absolument renversante ! C’est la troisième voix de l’album.
Les deux voix si opposés de Fitzgerald et d’Armstrong se partage les morceaux, se parlent, se répondent et finissent par s’entremêler miraculeusement. Ella est fidèle à elle-même avec sa voix d’ange qui souligne les superbes mélodies de chaque morceau. Louis est impressionnant de profondeur. Sa voix rauque de crooner entre chant et parler pénètre l’auditeur et vibre tout autour de lui. Sa diction des mots est très intéressante, ce qui me fait penser que le vieux Bob Dylan n’a pas dû être insensible au travail vocal du grand artiste qu’était Satchmo. Mais je m’égare.
Ce disque s’insinue en vous petit à petit. Il ne paraît peut-être pas grand-chose au premier abord mais il est riche en émotions. De belles émotions. A écouter le matin au réveil ou un soir de pluie en regardant la pluie tombée et les éclairs déchirés le ciel ou bien lors d’une ballade décontractée en solitaire. Puisse ce disque se dévoiler et vous toucher !
“Heaven, I'm in heaven
And my heart beats so that I can hardly speak
And I seem to find the happiness I seek
When we're out together dancing cheek to cheek”
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