J'en suis au troisième morceau, écoute que je vais devoir interrompre, hélas, mais alors
Life's Little Tragedy est superbe. S'arrêter sur celui-ci permet à coup sûr de vouloir vite reprendre. Rythme lancinant, slide comme si le temps est arrêté et paroles simples et qui, l'air de rien, touchent à l'essentiel.
I desire to tumble
I walk through the garden
I don't speak well i mumble
To life's little tragedy
If you touch me i crumble
This song's from the wishing you well
Not a boob or a bungle
Just another butt to sniff
Half our lives surmise
For only you to decipher
Our reasons are quite tame
One by one we die
And our secrets die within us
There's no one left to blame
(shame on me, shame on you)
Scratchy cheeks and an earring
I scurry to find the camera
He's not angry he's seething
My pictures always turn out wrong
He's not crying he's teething
The pains of growing are going fine
There's some spit on the ceiling
Pretty soon it's going to drop
In the bed you lay
Praying for sleep and it never comes
It never works that way
All the rest is done
All you really can do is just sit up
And start a brand new day
(shame on me, shame on you)
Tu fais bien de souligner le talent de parolier de Wagner. A petites touches de simplicité bien sentie, assorties de trivialité, voire de scatologie, de vulgarité ordinaire parfois, il impose justement, et en douce, c'est ça qui est beau, une sorte de poésie de l'ordinaire, tellement ordinaire que bien sûr elle frise parfois avec l'improbable.
Cela dit, une des forces de Lambchop, c'est qu'un francophone peut parfaitement y trouver son compte. La musique est très évocatrice en elle-même, et il y a cette voix, de plus en plus profonde au fil des ans, une voix chaleureuse, d'un frère humain, aussi minable - et aussi magnifique - que nous tous.
Cette voix, entre autres, c'est comme le soulignait Peekaboo dans un autre topic, un des éléments qui peuvent rapprocher Wagner d'un Stuart Staples par exemple - malgré les différences stylistiques. Ces deux groupes, moi aussi je les ai sentis un peu comme des faux frères de par-delà l'océan, séparés à la naissance, de culture différente (quoique les Tindersticks et Lee Hazlewood...) mais de généalogie au fond similaire. Voix profonde, très chaude, un peu effondrée, comme chantée au bar, mais pas soûle : juste lasse, insoûlable ; grande richesse dans l'instrumentation, très ambitieuse ; respect des aînés (la country ; la pop orchestrale et/ou intimiste)... et comme par hasard, deux des plus beaux albums de 2012
so far.