Il y a déjà l’album de la semaine, j’ai pensé qu’il serait également intéressant voire essentiel de traiter de la même façon, les singles (en français, les simples) pour lesquels nous souhaitons l’avis avisé (et visible) des membres vigoureux du forum. Traitons également ce sujet avec tolérance et respect (pour la tolérance, il y a des maisons pour ça et pour le respect… ben je sais pas…). Sans se déchirer (comme le beurre) nous pouvons, je le pense sincèrement, faire avancer les connaissances de chacun.
J’ai choisi pour ce premier SDLS (Simple De La Semaine en français et Single Of The Week en anglais) un 45 t du regretté Carlos qui comme chacun le sait n’est pas le petit fils d’Andrée Chédid, vu que c’est M, qui donc n’est pas le fils de Françoise Dolto, mais je m’égare (vous noterez que si j’ajoute Roissy Charles de Gaulle, c’est pas vraiment drôle même s’il y a certainement une gare à Roissy)

D’abord le texte :
Je préfère manger à la cantine
Avec les copains et les copines
Et même si la viande est dure comme du caoutchouc
Au moins je suis sûr de rigoler un bon coup
Je préfère manger à la cantine
Même si le beurre c’est d’la margarine
Tant pis s’il y a des cailloux dans les épinards
Je préfère manger au réfectoire
A la maison on ne peut pas manger avec les doigts
C’est défendu de jouer aux billes avec les petits pois
Ce n’est pas marrant d’être à table!
A la cantine on se bagarre avec la confiture
On s’en met plein les mains, plein les habits, plein la figure
Et quand y en a un qui rouspète, on lui fait manger son assiette
{au Refrain}
A la maison quand y a plein d’invités à déjeuner
Il est toujours défendu de leur faire des croche-pieds
Et de les envoyer sous la table!
A la cantine on est chez nous, c’est notre République
On pousse les tables dans un coin pour faire de la musique
Voulez-vous danser Mademoiselle? - tout en finissant vos gamelles.
{au Refrain}
La prise de position est claire. Carlos refuse les réseaux sociaux virtuels (Facebook et autre Twitter). Il privilégie la vraie rencontre, l’humanité du être ensemble, la chaleur affective qui s’en dégage.
Pourtant et là on se rend compte que cette chanson est prémonitoire et ne pourrait pas voir le jour en 2012, la future délinquance, la violence de nos chères têtes blondes sont annoncées : « Quand y en a un qui rouspète, on lui fait manger son assiette » et plus loin il fait l’apologie d’une République ou on fait des croche-pieds (est-ce un regard vers les campagnes électorales ?), on envoie les autres sous la table, on désorganise les lieux publics (on pousse les tables dans un coin)
Comment ne pas penser que ce qui est semé ici germera quelques années plus tard dans nos banlieues.
Malheureusement, je n’ai pas trouvé ni dans Rock & Folk, ni dans Best de chroniques concernant ce simple (en anglais single). Ces deux journals (quand ils ne sont que deux, on peut écrire le mot journal avec un S, c’est à partir de trois, qu’il prend un X (des journalx, donc) n'avaient certainement pas que ça à foutre.
Et je vous parle pas de la face B.