Dernière écoute, au casque pour varier les conditions. Rubberbandman est étonnant, technique du collage, des samples de voix (tirés de films ?) et des rythmiques qui empruntent au hip hop et au reggae, les plages synthétiques au loin sont superbes et pourraient servir de canevas à beaucoup d'autres morceaux. Bref, ça fourmille d'idées.*****
Jungle Bill, ou la bo d'un western déjanté, enfiévré, les tambours et les nappes synthétiques se marient à merveille, les petites touches de la gratte (passée au shaker du clavier probablement) semblent dialoguer avec les voix. Le chorus au milieu qui fusionne avec celui du sax est une totale réussite.*****
Le pastiche Ocean Club, ambiance casino, faux tango (le bandonéon est bien là) renvoie quelques années plus tard à la recette de Gotan Project. La voix grave est narrative comme dans un film de gangster et petites pépés.**
Who's Gone semble marquer un essoufflement de l'album car on y retrouve petits trucs, devenus tics des morceaux uptempo précédents. Bof, je passe.
Capri Calling est une pause hispanisante, avec une voix susurrée à la George Michael.*
Drive/Driven, reggae à la Grace Jones fonctionne bien, je trouve. Tiens, je me dis que Brian Ferry ou David Bowie auraient tout aussi bien pu la chanter à la même époque. ***
On The Run est une salsa dans la jungle. Tout y est ! Faut aimer, perso, pas trop, mais pour travailler avec mes bongos ou congas, c'est tout bon ! *
Le heavy Blender me fatigue avec le péché mignon du groupe de proposer des morceaux basés essentiellement sur le rythme.
Sweet thunder, où le morceau synthétique qui Unserious nous l'a dit clôt souvent les albums de Yello, sonne à la Vangelis dans le désert. Sympa sans plus, pour clore le disque.**
Au final, une bonne surprise pour moi, surtout les morceaux *****, le reste est audible mais pas trop ma tasse. J'aime bien l'attitude du groupe, festive,pas prise de boule, parodique des styles qui les font kiffer. C'est sûr que l'auditeur qui, en soirée, se cache derrière son verre pour avoir l'air de faire quelque chose, va trouver le temps long et la musique vide de sens. Mais pour celui qui aime danser, il y a deux trois morceaux pour lui.
Merci pour cette découverte. 5/10
Merci bebeto pour cette grille "guide-d'écoute", après avoir picoré rapidement ici ou là je ne me sentais pas trop le courage de tenter une écoute complète et j'avais plus ou moins zappé l'album de la semaine, finalement pas trop chaud pour laisser une note cette semaine. En me concentrant sur les meilleurs titres l'aventure me semble plus aisée, en commençant par les plus étoilés et en glissant sur la pente...
Les vocaux (la voix gutturale) sont inspirés de Zappa, ça rappelle de bons délires. Je mettrai Drive /driven au niveau de Rubberband man (c'est vrai,on y entend le même timbre de voix que celui de Bowie)... c'est d'ailleurs un peu le point faible de l'album qui se nourrit de multiples influences, jusqu'à s'imbiber de la pauvreté rythmique de l'époque bien symbolisée par la boîte à rythme omniprésente. Je pense qu'ils aiment ce qu'ils font et que le recours à l'humour n'est que prétexte, c'est disons gentiment décalé...
Allez je vais mettre un cinq pour les mélodies et les arrangements sur les meilleurs titres. Merci Roulianhov !
_________________ "Music is the healing force of the Universe" Albert
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