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Grachan Moncur III : Aco Dei De Madrugada – 1970-

Grachan Moncur III (trombone), Fernando Martins (piano, chant), Beb Guerin (contrebasse), Nelson Serra de Castro (batterie)

Autrefois, au temps d’avant, il arrivait que l’on s’installe chez des amis autour d’un « pot » (bien prononcer le thé), et même autour d’un disque. L’heure du choix était un moment important, il convenait d’asseoir la convivialité de façon stimulante, élire après concertation. Parfois il y avait dans un coin de la discothèque un exemplaire de ce Grachan Moncur III, reconnaissable entre tous avec son petit Bouddha sous lequel était estampillé Byg Records, dans ce cas bien rare s’il ne finissait pas sur la platine… Ainsi, il se disséminait de bouche à oreille et même d’oreille à oreille, ce qui ne manquait pas de pavillon, quant on pense au trombone. Ah ! Il en faut un grand bras pour l’agiter celui-là, il n’aura jamais les honneurs de la trompette ou du saxophone, c’est sans doute le côté encombrant qui l’handicape, ou peut-être manque t-il de piston... Et pourtant il passait allègrement tous les obstacles, ce fameux Grachan Moncur III.

Ce disque est né du hasard, Grachan se baladant dans les studios d’enregistrement, y écouta Fernando Martens et Nelson Serra de Castro qui répétaient, il se joint à eux et une joyeuse jam-session s’organisa, bien vite Archie Shepp et Roscoe Mitchell qui traînaient dans les parages arrivèrent, puis bientôt d’autres… De cette joyeuse cacophonie naquit l’idée de cet album…

Aco Dei De Madrugada, tout commence par une ritournelle, une de celle qui vous reste entre les oreilles, puis section rythmique, accords du piano plaqués, déjà le trombone dialogue, le timbre est chaud, le rythme entraînant, vraiment difficile de ne pas taper du pied… solo de piano, ritournelle à nouveau et c’est déjà le second morceau, encore un traditionnel brésilien Ponte Io. Fernando Martins tricote comme un fou les notes de son piano, la main droite vigoureuse martèle le clavier tandis que la main gauche plaque les accords, à la façon d’un mc Coy Tyner, la basse de Beb Guérin se fait ronde et prend l’allure d’un rocher au milieu de l’océan, tel un métronome Nelson Serra De Castro délivre les accents de cette samba-Jazz qu’il aime tant, c’est du velours pour Grachan qui improvise joyeusement. Un petit quart d’heure et c’est déjà fini, la première face a délivré sa dernière note. Sourires chez les auditeurs, nul besoin de demander, la galette est retournée…
Les deux morceaux de la seconde face sont signés du tromboniste, Osmosis lascif et chatoyant déroule sa paresse, vous emmène rêveur dans l’ailleurs, retour obligé avec Tiny Temper et son thème entêtant.

Un bien beau disque de saison, chaleur et vacances, si la pluie pointe, point de dépit, c’est du soleil en vinyle !
(Réédition récente, ainsi qu’une bonne partie du catalogue Byg)




Le lien:

Edit: pour le lien voir plus bas!

Excellent disque. Ceux sur Blue Note sont plus aventureux mais sont conseillés aussi.

Oui, celui-ci pas trop free est fait pour toutes les oreilles!

Pour le lien il est préférable d'utiliser celui-ci:

Concernant le sujet de la fin du mag Xroads, j'évoquais l'idée que le critique devait avoir une plume sacrément efficiente pour donner envie de découvrir une rareté. Ta présentation de cet album que je ne connais pas en est une parfaite illustration, mélange d'analyse, d'érudition et de sensations personnelles. Bravo et merci.

A noter qu'une maison de disque londonienne a édité en 2009 un double vinyle de titres sortis chez la fameuse BYG, j'allais dire la Notorius BYG. Au menu très alléchant, image d'une époque assez libre dans la ligne éditoriale, Brigitte Fontaine et Areski, Gong, Jacques Barsamian, Ame son, Art Ensemble Of Chicago (remember la collaboration fructueuse avec notre Brigitte), etc.

Une photo :

Je te remercie Bebeto, j'espère que ça t'a donné envie d'écouter cet album sans prétention, mais convivial avant tout, ce qui est déjà beaucoup...
(Pour l'érudition, elle doit beaucoup aux notes de pochette, cette rencontre autour d'une jam est formidablement racontée...)

Gros coup de coeur aussi cet album de free jazz de Grachan Moncur III.
Même si c'est une copie numérique, je l'ai acheté sous le label BYG.
Qui pompe allégrement les pochettes originales.

Je surenchéris,
et recycle mes tofs.
Puisque l’initiateur du post initial n'a pas daigné répondre.
Peut-être qu'ici les choses seront be sans le bop en lorgnant sur le free.




Gros coup de coeur aussi cet album de free jazz de Grachan Moncur III.
Même si c'est une copie numérique, je l'ai acheté sous le label BYG.
Qui pompe allégrement les pochettes originales.

L'initiateur du post initial ça doit être moi, si je ne psychote pas...
Suis désolé car je n'ai pas voulu paraître incorrect, et au contraire très content que tu déposes un avis et que l'album te plaise.
Pour ce qui est des pochettes auxquelles tu fais allusions, je ne sais pas si celle que tu présentes est une réédition.
Je suis aussi un peu désarçonné par la syntaxe de ta phrase, le "qui" succède à un point et semble vouloir remplacer le label BYG, qui pomperait ses propres pochettes originales?
Cette perplexité explique sans doute mon manque de réaction, y voir du dédain c'est me prêter des intentions qui n'existent pas.

La photo de pochette de Dubsystem est simplement une réédition Byg Actuel sous forme de double album qui réunit les deux albums initiaux de Moncur ! Il y eut les mêmes double albums pour Gong, Sunny Murray, Sun Ra, Don Cherry, Art Ensemble et je dois en oublier.

Dans la liste que tu donnes j'ai effectivement celui-là, qui contient Message to our Folks et A Jackson in your house, pas d'année de parution sur le label ni sur la pochette.
Il a dû y en avoir pas mal réédité sur le label Affinity aussi...
J'ai aussi le Sun Ra: Solar myth approach et ses deux volumes.