Let's talk about Talk Talk! 
Pour commencer, une bio rapide pour resituer les choses.
Talk Talk est formé en 1981 par Mark Hollis (chant), Simon Brenner (claviers), Lee Harris (batterie) et Paul Webb (basse). Il tire son nom d'une chanson écrite par Hollis pour son premier groupe, The Reaction, en 1977. À ses débuts, le groupe est proche de la mouvance des Nouveaux Romantiques, et souvent comparé à Duran Duran : même maison de disques (EMI), même producteur (Colin Thurston), et nom formé sur le même moule. Talk Talk fait d'ailleurs les premières parties de Duran Duran en 1982.

1982, sortie d'un EP,
Talk Talk (l'EP de Talk Talk
Talk Talk contient la chanson
, c'est logique), puis d'un premier album,
The Party's Over. Sans surprise, ça suinte la synthpop de partout, ça n'a rien d'exceptionnel mais ça se laisse écouter.
1983, le groupe se sépare de Brenner. Il est officieusement remplacé par Tim Friese-Greene, multi-instrumentiste et producteur.

1984, l'apogée commerciale de Talk Talk sur le Vieux Continent avec l'album
It's My Life et les singles
et
que tout le monde a déjà entendus. Premières tensions entre EMI et le groupe autour de cette dernière, Hollis refusant de faire semblant de chanter sur le premier clip avant de céder aux pressions et de se livrer à un play-back outrageusement ridicule dans le second.

1986, troisième album :
The Colour of Spring. Le son est toujours plus organique, les compositions toujours plus travaillées. Deux singles de haute volée,
et
, et d'autres titres moins prévisibles. Franc succès en Europe, mais aussi au Royaume-Uni, et la tournée qui s'ensuit marche pas mal du tout (un DVD,
Live at Montreux 1986, sorti en 2008). EMI sourit et ouvre les cordons de sa bourse.

1987, le groupe s'isole dans une église du Suffolk pour son quatrième album. Longtemps. Très longtemps. Qui plus est, Hollis prévient : il n'y aura pas de singles. Et pas de tournée non plus.
Spirit of Eden sort l'année suivante : un pas de géant artistique, un suicide commercial. Un single paraîtra quand même, à contrecœur : une version courte de
. Après ce four, fureur chez les pontes d'EMI, qui traînent le groupe en justice. Chef d'accusation ? Avoir délibérément produit un truc invendable. Ils sont déboutés.

Enfin libéré de son contrat, le groupe – ou ce qu'il en reste, après le départ de Paul Webb – signe pour deux albums chez Polydor. 1991, un cinquième et dernier album,
Laughing Stock, libéré de toutes contraintes, et puis le silence.

Webb et Harris se sont retrouvés dans le projet « .o.rang » ; le premier a également bossé avec Beth Gibbons de Portishead sur l'album
Out of Season (2002). Friese-Green a sorti une paire d'albums sous le pseudonyme « Heligoland ». Mark Hollis n'est sorti de son isolement que pour offrir, en 1998, un unique album, sans titre, dans la lignée de
Laughing Stock, avant de retourner Dieu sait où, loin des projecteurs, comme il semble l'avoir toujours voulu.