"The music the record companies don't want you to hear".
Difficile de trouver où le placer, mais bon ce genre peut être assimiler aux divers courants du prog dans sa démarche.
Au delà d'une appellation un peu barbare se cache une véritable réflexion sur le sens de la musique et de son interprétation. A la base, un guitariste, allumé, sans doute, en la personne de Fred Frith et de son groupe Henry Cow.
C'est d'ailleurs un des rares groupes du mouvement où j'ai vraiment du mal à tenir sur la longueur.
Leur volonté, dépasser les codes et normes imposées par l'industrie du disque et ses contraintes commerciales, et défricher les voix d'une autre sensibilité d'écoute : avec le RIO, cela demande une écoute active et non passive pour apprécier la musique. Il faut parfois plusieurs écoutes pour en apprécier la richesse et la qualité. C'est aussi un mouvement politique dans le vrai sens du terme car idéologique.
Mouvement à part entière qui se consacre lors du premier festival RIO le 12/03/78. A l'affiche :
* Henry Cow (England)
* Stormy Six (Italy)
* Samla Mammas Manna (Sweden)
* Univers Zero (Belgium)
* Etron Fou Leloublan (France)
En France, le mouvement est porté par Etron Fou Leloublan (à lire les entrevues du groupes dans les revues rock&folk/best, de vrai moments de bonheur tant la démarche est intègre et se veut révolutionnaire), mais surtout, fut à l'avant garde du mouvement ne serait ce que par le label Disjuncta de Richard Pinhas qui pose les bases d'une réflexion idéologique, ou même des fous furieux Barricades de joseph Racaille et Francois Billard, qui jusqu'au bout de leur volonté refuseront d'enregistrer pour garder une entière liberté artistique. On peut également penser aux disques Futura de Gérard Torrones, sur son versant pop (Red Noise, Fille qui mousse).
Bref un mouvement riche, qui va au delà de la musique comme on l'entend, mais qui s'étend à une manière de vivre, de concevoir la culture, autrement que celle que l'on nous impose.
Quelques extraits d'une entrevue de Etron Fou Leloublan qui dégaine les codes du mouvement:
« (...) nous préférons un groupe de jeunes travailleurs urbains qui jouent mal du ROLLING STONES avec conviction qu’un orchestre de spécialistes qui fait de la Pop symphonique (tout en mineur) ou du jazz-rock chronométré, ou du free-jazz de salon, ou du folk puritain et figé. Et pourtant nous sommes captivés par certains représentants de chacun de ces genres. Le punk nous fait souvent bailler. »« Nous choisissons l’authenticité au détriment de l’esthétisme. L’authenticité est une somme d’informations rééllement vécues par l’individu. C’est notre explication de la beauté. L’esthétisme est une somme de règles (jugements) arbitraires obéissant à des intérêts de partis ou de classes (la tradition, les marginaux, les catholiques, les abeilles, les ouvre-boîtes). C’est notre explication de la répression. »« La musique n’est pas le sommet de notre existence. Ne vivre que de ça dans une société normalisée aboutirait obligatoirement, à plus ou moins longue échéance, à produire une musique normalisée.»