Chronique d'album est un peu trop pompeux pour décrire ce que vous vous apprêtez à lire. Mais il n'a pour but que de faire connaitre et de donner ou redonner (pour les plus chanceux) l'envie d'écouter cet album que je viens de découvrir, il y a un peu plus d'une semaine.
Me voici dans un exercice que je maîtrise mal : expliquer ce que m’apporte un album et en faire un récit détaillé. J’ai toujours considéré la musique, bien plus que de simples sentiments, mais plus apparentée à une sensatin animale, comme des phéromones – si ce n’est que les oreilles jouent le rôle d’organe de Jacobson - m’appâtant par une envie irrépressible de communier avec l’artiste et finalement moi-même, par une vibration indéfinissable des sens et des émotions. Difficile donc de mettre des mots, si insignifiant devant de tels ressentis, car après tout, les plus beaux discours s’effacent pour laisser place à la musique, qu’importe laquelle, du moment qu’elle nous captive, nous procure une certaine jouissance, et nous émerveille comme des enfants jubilant des sensations qu'elle provoque. Tout ça pour que vous restiez indulgent avec moi. (voilà, comme ça, si j’écris une merde, je me dédouane, mouhahahaha !). Mais nous ne sommes pas là pour parler de mon stresse de la page blanche. Laissons tomber ma petite digression et rentrons dans le vif du sujet.Tout commença un après-midi pluvieux, où une furieuse envie de découverte me poussa à chercher sur internet de quoi m’aiguiser les cils vibratiles tout en me caressant les tympans...
Je suis tombée sur
Sunday - Sunday, un album réalisait à Londres en 1971, mais pour des raisons obscures, il ne fut vendu qu’en Allemagne. Je ne sais pas ce qui m’attira le plus : le nom Sunday – a contrario des nuages gris que je voyais par ma fenêtre - ou la pochette de Feininger.

Ce groupe écossais hard-progressif psychédélique, nous offre 8 chansons aux mélodie enivrantes, épicé de notes blues, ou se succède des riffs de guitare et d’orgue bien maitrisés.
Le groupe est composé de :
John Barclay - Guitare, chants
Jimmy Forest - clavier, chants
Davy Patterson – basse, chants
Hélas, qui dit petit groupe, dit peu d’informations accessibles. J’ai eu beau cherché d’autres sources et biographie du groupe : rien, nada, peau de balle ! Je ne ferais donc qu’une description des chansons de manière très suggestive, je ne peux pas faire autrement pour donner un peu d'attraits à ce topic.
Love Is Life Le titre de la chanson peut nous induire en erreur, ce n’est pas là une douce fleurette qui nous est comptée. Dès le début, la batterie et l’orgue aux rythmiques digne d’un 100 m des jeux olympiques, nous donnent le ton. L’amour est la vie, une course folle d’un wagon de montagne russe sans frein, nous invitant à un lâcher prise émotionnel pour en suivre la danse endiablée. Des breaks de batterie nous laissent juste le temps d’apprécier le battement de son cœur et de se dire que l’on est bien vivant.
I Couldn't Face You une chanson en deux temps : la première partie (2:52) Une ballade avec des pointes de lyrismes impuissantes et résignées, le blues y est omniprésent, bien que l’accompagnement de l’orgue donne une sonorité particulièrement entêtante. Puis après un silence de 6 secondes, un déchainement musical aussi rythmé que la première chanson. Le duo guitare/orgue qui ponctuent cette partie, est particulièrement superbe.
Blues Song La chanson blues, comme son nom l’indique, le slow de cet album est de bonne facture, rien d’innovant, mais qui se laisse écouter avec facilité de prime abord. Puis après plusieurs écoutes, vous vous prenez au jeu, la voix est sublimé par l’orgue mélodique et léger, qui donne un brin de liberté.
Man In A Boat Une puissante montée psychédélique qui vous prend aux tripes. On se met facilement à rêver de grands espaces marins, voyageant avec espoir au gré de la course du soleil, mais vers les 3:35, le rythme change. La nature ne laisse pas de répit, le ciel s’obscurcit, on affronte de grandes lames de fond faites de riffs de guitare, la rythmique de la basse suintant de suspense scandée à nos oreilles, nous fait prendre toute la mesure de la vie de marin.
Ain't It A Pity Apparemment le marin en a eut marre, en tous les cas, ça doit lui changer de son bateau, car cette chanson donne une impression de rentrer dans un saloon psychédélique. Exécuté avec brio, pourtant l’exercice n’était pas simple sans en être saoulé. Tout y est équilibré, chacun à sa place, du solo de guitare ou de batterie, au piano des pionniers. Imaginez la rencontre improbable de prostituées au grand cœur et de cowboys viril avec une bande de loufoque sortant du Burning Man, est vous aurez une vague idée de la sensation que me donne ce morceau.
Tree Of LifeDans le même style, mais c’est l’orgue qui est à l’honneur avec un solo aérien. Le chœur donne la simplicité d’une chanson écoutée lors d’une veillée (au Burning Man ?)
Sad Man Reaching Utopia Une quête émotionnelle empreint de question métaphysique simple. L’errance sur des chemins sinueux d’un homme et sa tristesse qui nous atteint le cœur. La ballade y est douce jusqu’à une basse entonnant un air martiale, à l’orgue inquiétant accompagnant des vérités chantées avec une colère contenue et à l’envolée d’une guitare angoissante, puis enfin les affres passées, la douceur se substitue aux doutes, de sa place enfin trouvée.
Fussin And Fighting Chanson qui clos cet album comme il l’avait commencé, avec un rythme beaucoup moins soutenue que la première ceci dit. Structurée comme un match de boxe, alternant combat et pause pour reprendre son souffle. L’entraineur/chanteur encourageant la musique à prendre confiance en elle, à s’extérioriser en de longs intermèdes musicaux subtils, de piano, de guitare et d’orgue.
Sunday doit être écouté plusieurs fois pour révéler toute sa richesse et sa complexité, bien que dès la première écoute, cet album se démarque par son équilibre et sa sonorité subtile.
Ceci est une chronique d’album fort peu rigoureuse, trop suggestive… j’ai bien conscience de mes lacunes, en plus du peu de renseignement. Mais connaissant les érudits du forum, ils pourront certainement la compléter, si l'envie leur prend. Album :
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http://phrockblog3.blogspot.com/2009/04 ... ttish.htmlhttp://venenosdorock.blogspot.com/2010/ ... -prog.html(petite pensé à deux personnes du fofo qui se reconnaitront, je leur dédie ma modeste contribution à la découverte musicale du rock 6070)