Il n'y a pas si longtemps que cela, je discutais de tout et rien avec Meera Atkinson*, et à un moment, la discussion est dérivé sur le passé. Je voulais connaître la vision des choses côté Australien. Elle eut cette réponse merveilleuse 'L' association punk-rock Franco-Australienne est une adorable et subtile longue histoire, mais personne ne sait pourquoi'.
Quelques temps plus tard, j'ai eu l'occasion en interview de poser cette même question à propos des origines à
Garry Gray. Voici sa réponse :



Citadel CGAS808 - 88 distribution Normal
1) Meera* disait 'L' association punk-rock Franco-Australienne est une adorable et subtile longue histoire, mais personne ne sait pourquoi'. A ton avis, Garry, pourquoi ce genre collaboration existe t-elle ? En effet, les 2 pays n'ont pas vraiment le même style de vie...
En fait, je pense que cette longue histoire commune, que l'on pourrait appeler 'punk historique' entre la France et l'Australie, est en partie due au label Parisien New Rose. Comme pas mal d'artistes, entre autre Américains comme Alex Chilton et Australiens comme mon groupe, les Sacred Cowboys ou les Saints ou d'autres... New Rose publiait une partie des groupes "clé" existants qui naviguaient tous dans cette sphère la . Ce qui est significatif puisque, dans mes débuts, j'ai moi-même été partie prenante d'un style musical d'un nouveau genre, que l'on pourrait appeler 'les groupes pré-punk', avec des formations répondant aux nom de Judas Iscariot and the Traitors (1974-75), les Reals (1976-77) et les Negatives en 1977-78.... qui étaient sur Shock records, un label Australien....les Traitors étant directement influencés par le 'Shake Appeal' des Stooges, puisqu'un an après la parution du 'RawPower', je pense que nous avons été à l'origine de l'arrivée du Punk sur Melbourne.... Radio Birdman se formant à Sydney et les Saints faisant de même dans le Queensland.
Mes inspirations furent le Velvet Underground, les Stooges, les New York Dolls, le MC5, le Blue Oyster Cult, Question Mark & the Mysterians, le 13th Floor Elevator, le 'Love it to Death' du Alice Cooper original, le Bowie des débuts.... le tout entendu sur les radios de grande diffusion.... la grande diffusion et l'alternatif ne cohabitant pas dans les mêmes univers... il n'était pas encore décidé à ce moment la de bannir des ondes qui que ce soit, de provoquer qui que ce soit... aussi, mon sentiment est que New Rose s'investissait en prenant en compte tous ces éléments, mais également d'autres.... en effet, si l'on considère que la musique ne se suffit pas à elle même en tant que telle, mais intégre également des influences venant du cinéma, notamment Européen (Samuel Fuller, Coppola, Kazaan) et de la littérature (Verlaine, Baudelaire, Sartre....) .... on obtient une idée assez précise de ce que a pu être l'inspiration artistique en général.
En 77, le Punk Anglais débarqua en Australie, provoquant une scission musicale en 2 camps nettement marqués : ceux qui étaient directement influencé par la scène Anglaise et les autres, orientés vers les Us. Pour ma part, je me tournais vers cette dernière, car mon style de vie et mes idées correspondent plus à cette logique... si tenté qu'il y ait un réel sens à tout cela.... Toujours est-il que ce qu'il convient d'appeler 'la collaboration Franco-Australienne' provient de ce besoin d'élargir les champs d'action artistiques de l'époque.... et s'il est exact d'oser dire que c'est 'un détail de l'histoire', cette collaboration a favorisé une avancée dans la création musicale ... même si peut-être, à ce moment la, ça avançait comme une division de panzers, on peut parler de renaissance musicale incontestable.
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Meera Atkinson, une des égérie du label Citadel. Auteur du texte 'Dead Girl' (New Christs) et de l'album This Is The Planet (Citadel CITLP505 - Sept 86)
