Robert WyattRock Bottom1974
Tracklist :
1. Sea Song
2. Last Straw
3. Little Red Riding Hood Hit The Road
4. Alifib
5. Alifie
6. Little Red Robin Hood Hit The Road
Style :
Rock progressif/Jazz/PopJe vous fais mes excuses d'avance.
Cette chronique ne pourra être que élogieuse envers l'album qu'elle traite, et donc d'une objectivité laissant à désirer. Encore désolé. Quoi de plus dur, que de rédiger un article sur un album comme
Rock Bottom ? Pour tout vous dire, je n'ose pas écrire. Qui peut prétendre décrire cet album ? Décrire toutes les émotions et les sentiments qu'il peut engendrer ? Impossible. Chacun vivra l'album à sa façon de toute manière. Cela étant dit, l'oeuvre de
Robert Wyatt, n'étant pas assez reconnue à mon goût, si cela peut la faire découvrir à d'autres, c'est la seule chose qui importe.
Robert Wyatt était le batteur de
Soft Machine, groupe culte de rock progressif dont la valeur n'est plus à prouver, avant de faire une chute de plusieurs étages et de perdre l'usage définitif de ses jambes. Il se consacrera ensuite dans une carrière solo jusqu'à nos jours (son dernier album en date étant
Comicopera en 2007). Déjà cela annonce le ton,
Rock Bottom sort quelques temps après cet incident (bien 3-4 ans après quand même).
On connaissait déjà ses très bonnes interprétations au chant, de part
Soft Machine ("
Dedicated To You But You Weren't Listening"), un chant qui prendra, ici, une place d'autant plus importante. Le ton de l'album étant bien plus grave et calme. "
Sea Song" annonce ce ton : Le chant de
Robert Wyatt est accompagné de quelques notes au piano, et d'un son au clavier qui renforce ce côté des abysses maritimes. Rien qu'à ce stade, on touche déjà à la mélancolie pure. Ces choeurs, et tous ces petits arrangements minimalistes qui donne naissance au sublime. "
A Last Straw" renforce encore un peu plus cette idée, on essaye en vain de remonter à la surface. Puis, vient l'envolée céleste du disque, "
Little Red Riding Hood Hit the Road", qui vous fera au combien perdre la tête. Comme si l'on avait voulu vous tirer du sommeil léthargique dans lequel vous étiez plongé depuis tout ce temps. En quelque sorte, vous
naissez une seconde fois. L'esprit vidé de toutes pensées, déverse son flot autour de vous, il n'y a plus rien, si ce n'est une grande étendue d'eau et un monde nouveau à vos yeux.
Pourtant il reste encore la deuxième partie de l'album, "
Alifib" vous fait doucement reprendre esprit, sous des airs de guitare, qui avouons-le, dure un peu trop peut-être, jusqu'à la voix de
Robert Wyatt. Une voix pleine de tourments dans "
Alife", accompagnée par le saxophoniste, maintenant, devenu fou. Voilà, déjà que "
Little Red Robin Hood Hit" dévoile la fin de l'album, le son des guitares électriques nous assaillent de mélodies qui s'entremêlent, puis se fondent complètement dans un hymne d'adieu de la part de
Wyatt, répétitif et laissant aux dernières secondes, entendre ce rire sadique de l'artiste, puisqu'il le sait déjà : Vous allez relancer l'album encore une fois !
Rock Bottom est un album exigeant, il ne s'ouvre pas au premier venu, et ne livre pas toutes ses émotions à la première écoute, même si la première fois pourra vous laisser juste une petite impression, celle-ci va créer un sentiment d'obsession qui va grandir au fur et à mesure des écoutes, jusqu'à votre propre folie et à l'illumination divine :
Rock Bottom EST la musique, dans sa représentation la plus parfaite et intense. Cet album n'a ni suite, ni équivalent dans l'histoire de la musique, cet album est
Dieu, tout simplement.
Qui veut parier que dans 50 ans, le disque n'aura pas pris une ride et transmettra les mêmes émotions aux gens ?
Personnellement, j'y mets ma main à couper !
21/20
Monument intemporel !