Forum de rock6070

Le problème aussi, c'est que le Québec est un petit pays où tout le monde se connaît. Surtout à Montréal. Je connais des journalistes qui sont amis avec des artistes et qui, jamais, ne se permettront d'en dire du mal. Au contraire, ils ne font plus leur boulot de critiques, mais tout bonnement de la promotion. Et lorsqu'un journaliste ne joue pas à ce jeu-là, qu'il fait son travail de manière constructive en jugeant l'oeuvre pour éclairer le public et qu'il garde ses distances avec l'homme ou la femme qui en est l'auteur, il passe auprès de ses confrères pour un emmerdeur de première. Alors certains se ramolissent avec le temps. Aussi, je sais qu'il y a des journalistes qui ont été parachutés à ce poste sans en avoir les capacités. Ils occupaient un autre emploi dans le journal, secrétaire, ou infographiste, et on leur a offert d'écrire parce qu'ils étaient là, à portée de main. Résultat : les médias ne vont pas chercher ceux qui ont réellement un sens critique et se contentent parfois de journalistes médiocres par facilité. On ne s'étonne pas alors qu'en ces temps difficiles pour la presse écrite, le public préfère aller s'informer sur la toile et délaisse la presse imprimée.

Que fais-tu de l'exemple de Claude Rajotte que j'ai cité dans mon dernier message?

À ce que je sache, ce journaliste a toujours été franc dans ses critiques, qu'elles soit d'artistes internationaux ou québécois. Je ne crois pas aussi qu'il s'est aliéné toute la colonie artistique québécoise (peut-être certains artistes) en disant ce qu'il pense mais d'un autre côté, on sent qu'il garde quand même ses distances face aux artistes en étant trop près d'eux. Il est vrai qu'il jouit quand même d'une réputation et qu'il a plus de 30 ans de métier derrière la cravate. Mais en fait, je n'ai pas souvenir qu'il ait fait une critique d'un album de Céline Dion. Peut-être que lui aussi avait peur des foudres du Grand Skeik/ gérant et n'a pas osé se mouiller pour si peu mais j'ai souvenir qu'il a descendu plusieurs artistes québécois, et cela sans gênes quand ça lui plaisait pas.

Bien sûr, mais il fait partie des trop rares exceptions. Pour un Claude Rajotte, il y a une multitude de journalistes et chroniqueurs mous, sans saveur.