EIRE APPARENT — “Sunrise” (1969)
Trois des quatre membres de Eire Apparent ont commencé à tourner dans les clubs de Belfast sous le nom de Tony and the Telstars à la fin de l’année 1964. Au printemps 1967, après avoir joué et vécu à Dublin et à Blackpool et s’être rebaptisés The People, ils émigrent à Londres. C’est là que Chas Chandler, manager d’Hendrix, les découvre et, après un magnifique show à l’U.F.O. en compagnie de Procol Harum, les prend sous son aile. Ils changent alors de nouveau de nom, puis accompagnent les tournées d’Eric Burdon et d’Hendrix en Europe et aux Etats-Unis. Ils enregistrent en octobre 1968 ce qui sera leur unique album. De retour en Angleterre en 1969, ils ne parviennent pas à rétablir leur renommée et se séparent à la fin de l’année.
Un groupe curieux qui aurait certainement pu faire mieux que ce “lever de soleil” fluctuant mêlant pop et progressif, insouciance et savoir-faire avec une ardeur parfois époustouflante (“Yes I need someone”). A l’égard de ce chef d’œuvre, ”tubesque” et coruscant, on ne peut que regretter le bon enfant de “Magic Carpet”, le psyché roublard de “Let me stay” et un final “come-on-brothers-let-sing-together-la-la-la-et-guitare-sèche” des plus affligeants (“1026”). Ça sonne aussi west-coast avec “Morning Glory”— zébré de wah-wah et de phasing, excellent! — et rock ’n’ roll avec “Rock’n’roll band” (bonus CD) — fulgurant, splendide! Enfin, d’autres titres comme “The clown” ou “Captive in the sun” sont d’irrésistibles arguments pour céder au désir d’enrichir sa collection, surtout ce dernier: flânerie bizarre parée de cuivres, de violons et de guitare wah-wah — mon titre fétiche! Enfin signalons le parrainage actif de Jimi Hendrix — production et participation — et le “Help and encouragement” de Robert Wyatt.
