Forum de rock6070

On va oser l'inimaginable : ouvrir tout un sujet sur Dick Rivers sur un forum de rock des années 60 et 70.

Pourquoi ? D'une part, parce que ce monsieur a gentiment accepté de nous accorder une entrevue pour Vapeur Mauve. Et d'autre part, parce que, s'il est quelque peu méprisé par certains puristes, il n'en fait pas moins partie entièrement du paysage musical français des décennies qui nous intéressent. Et j'ai cru comprendre qu'il y a des amateurs ici. Donc...

Pour ma part, je dois dire que j'ai involontairement suivi le chemin inverse de celui foulé par la plupart d'entre vous. En fait, je connais ses deux derniers albums, enregistrés dans les années 2000. Mais je ne connais quasiment rien de son vieux répertoire. Même pas les tubes, il me semble.

Alors on en parle ?

Il y a évidemment plusieurs périodes dans la carrière de Dick, qui est assez parallèle à celle d'Eddy Mitchell sous bien des aspects. Les deux monsieurs sont d'ailleurs de grands spécialistes de musique et de culture américaine, c'est peu connu pour Dick Rivers, bien qu'il ait animé une émission de radio sur le sujet. Les deux ont aussi pas mal d'humour et se méfient, se défient du show biz depuis longtemps, même si ils sont de grands professionnels et assurent quand même leur carrière.
Ils ont démarré tous les deux dans les années yéyé, c'est bien connu, dans des groupes désormais légendaires, puis carrière solo pour naviguer entre cartons et traversée du désert. Eddy a certes mieux tiré son épingle du jeu, alors que Dick a traîné longtemps une image de loser ringard, bien peu méritée, quand on connait son travail.
Comme Eddy, il a eu une période très pur rock'n'roll au départ de cette carrière solo avec beaucoup de reprises de standards et d'adaptations. Son fameux "Dick n' Roll Machine" en étant le disque représentatif. Puis au début des années 70, il va lui aussi tenter une musique plus personnelle et aventureuse avec des musiciens de groupes du milieu Rock. Puis, après avoir bouffé lui aussi de la vache enragée, il aura un retour plus profitable en matière de vente de disques en passant par la case Nashville. Suivront des albums irréguliers, plus ou moins nourris de rock, et essayant de s'adapter aux nouvelles modes avec de moins en moins de succès. Il y aura une comédie musicale rock "Linda Lu Baker".
Sa carrière va prendre un nouveau tournant avec son association et son travail avec Patrick Coutin, qui lui offre une crédibilité auprès des critiques et d'un public qui le considérait avec plutôt du dédain. Ecouter pour se faire une idée le très bon album de 1995 "Plein Soleil".
De toute façon, il me semble avoir lu qu'au fil des rééditions, ce sont celles des Chats Sauvages qui se sont de loin le mieux vendues.

Et il est revenu en force, donc, dans les années 2000. D'abord épaulé par plusieurs musiciens de la nouvelle scène française, dont Miro, Mickaël Furnon (Mickey 3D), Benjamin Biolay, Mathieu Boogaerts. Miro qui, d'ailleurs, lui offre une chanson qu'il a enregistrée lui-même sur l'un de ses albums, ce qui offre d'en connaître deux lectures différentes.

Et le dernier album, L'homme sans âge, sorti l'an dernier, est souvent décrit comme son meilleur grâce au travail superbe de Joseph d'Anvers qui a soigneusement décoré ce disque d'objets de son propre univers, tout en permettant à Dick Rivers d'y faire valoir sa propre personnalité.

On m'a dit beaucoup de bien de son album de 1969 "L'?" avec GERARD MANSET !!!

Son album psychédélique. Je l'avais proposé en téléchargement quelque part sur le forum. Si ça vous intéresse, je recolle le lien ici.

L'album s'intitule "L'interrogation", un album-comédie musicale avec 72 musiciens. Par contre je ne l'ai jamais écouté.
Un peu que ça m'intéresse !

Le revoilà alors :

Dick Rivers - L'interrogation
http://www.rock6070.com/MP3/Dick_Rivers.zip

Je parlais plus haut du dernier album de Dick Rivers : L'homme sans âge (2008).

J'étais impatiente de l'écouter, bien avant sa sortie. J'avais lu qu'il serait entièrement écrit et composé par Joseph d'Anvers, jeune musicien français que j'apprécie particulièrement. J'avais eu la chance de le voir en concert à Paris, dans une toute petite salle, il y a 3 ans. C'est donc l'univers de Joseph que j'espérais retrouver dans ce disque. Et c'est parfaitement le cas.

Je vous propose d'écouter une chanson de ce nouveau Dick Rivers. Et deux chansons de Joseph d'Anvers.

Dick Rivers - L'homme sans âge
http://www.rock6070.com/MP3/Lhomme_Sans_age.mp3

Joseph d'Anvers - À contretemps
http://www.rock6070.com/MP3/A_contretemps.mp3

Joseph d'Anvers - Paris s'allume sous mes pas
http://www.rock6070.com/MP3/Paris_sallu ... es_pas.mp3

Dick Rivers dans le prochain Vapeur Mauve ? Z'avez pété un boulon ou quoi ?

Si les deux derniers albums de Dick Rivers sont intéressants, alors ce n'est pas Dick Rivers qu'il faut féliciter mais les gens qui l'ont pondu ses chansons comme tu le soulignes d'ailleurs toi même Béa. Fait un article sur Joseph D'Anvers si son travail est intéressant.

Je suis peut être seule à penser ça, mais j'assume : ça me fait chier de voir les deux modestes petites chroniques que je doit faire figurer aux côté de Dick Rivers.

(pan! c'est lâché, maintenant fouettez moi)

PS : dans la musique j'ai un contact qui me permettrais d'accéder à Sylvie Vartan, ça vous intéresse ?

C'est du mépris, ça, ma chère. Nous pouvons aussi changer l'orientation du magazine. Il ne serait plus consacré à la musique des années 60 et 70 en général, mais seulement aux perles obscures distribuées à 100 exemplaires sous le manteau en 1968 et vendues aujourd'hui à 3000 euros sur eBay. Certes, on passerait de 10000 téléchargements à 38, mais ce n'est pas grave, nous ne nous abaisserions pas à écrire quelques lignes sur des musiciens français dont je préfère ne pas écrire le nom, ça risquerait de te donner la nausée.

Quant à Rivers, c'est avant tout un interprète. S'il est superbement épaulé sur ses deux derniers albums, ils ne seraient pas pour autant ce qu'ils sont chantés par leurs auteurs.

For your eyes only, dear Mushroom... Un extrait de l'entrevue. Tu me diras si nous devons vraiment rougir de donner la parole à un musicien que tu détestes, certes, mais qui n'en est pas moins un témoin et un acteur de la scène musicale française des dernières décennies.

Béatrice : Vous avez joué avec Chris Spedding. Comment êtes-vous entré en contact avec lui ?

Dick : C'était en 1980 par l'intermédiaire de Philippe Rault. Depuis, nous ne nous sommes plus perdus de vue et Chris m'a encore accompagné à L'Alhambra de Paris début décembre. C'est un véritable guitar hero respecté de tous. En plus c'est un amour d'homme !

Sans connaitre Dick Rivers, mais alors pas du tout, je lirai ce qui sera ecrit par respect pour l'artiste et pour la gentillesse d'avoir accordé une entrevue à Vapeur Mauve.

C'est du mépris, ça, ma chère. Nous pouvons aussi changer l'orientation du magazine. Il ne serait plus consacré à la musique des années 60 et 70 en général, mais seulement aux perles obscures distribuées à 100 exemplaires sous le manteau en 1968 et vendues aujourd'hui à 3000 euros sur eBay.

Pure caricature, je n'ai jamais dis ça. Entre un génial EP obscure tiré à 100 exemplaire et Dick Rivers, il y a de l'espace non ? Ce genre "d'artiste" ont déjà pignon sur rue depuis x années dans un tas d'autres revues et de médias. A quoi bon ?

Certes, on passerait de 10000 téléchargements à 38,
C'est donc ça le but ? Élargir l'audience ? Écrivez un article sur Céline Dion elle a embauchée de sacrés bons musiciens de studio (ce qui est vrai en plus), ce serait intéressant d'avoir son avis et vous allez péter les scores de téléchargement. (Et oui moi aussi je sais caricaturer).

musiciens français
Dick Rivers ?

Quant à Rivers, c'est avant tout un interprète. S'il est superbement épaulé sur ses deux derniers albums, ils ne seraient pas pour autant ce qu'ils sont chantés par leurs auteurs.

Salut les copains, le retour ?


J'arrête là, j'ai donné mon avis et je veux pas pourrir votre topic je vous laisse, mais mon petit doigt me dit que je dis tout haut ce que beaucoup pensent tout bas

Nous faisons un dossier sur la pop française des années 60 et 70. Nous y parlons de Tangerine, du label Saravah, de tas de groupes obscurs aussi. Le but est de faire un tour d'horizon global de cette période en France, un dossier de fond. Doit-on y exclure tel ou tel musicien parce que l'un ou l'autre d'entre vous le méprise ? Dans ce cas, il faudrait qu'on lance un sondage avant chaque numéro pour savoir de quels musiciens on peut parler ou pas. Sortie de Vapeur Mauve 7 prévue pour septembre 2012.

Sérieusement, Mushroom, le but n'est en aucun cas de faire gonfler le nombre de lecteurs par tous les moyens. Mais pas de sectarisme pour autant. Ce qui ne te plaît pas à toi dans un numéro plaira à d'autres. Et l'article que tu trouveras le plus intéressant en emmerdera d'autres. On n'a pas pour but de faire un magazine qui plaira à 100% à absolument tout le monde.

D'autre part, comparer Dick Rivers à Céline Dion, c'est démontrer que tu ne connais pas grand chose du bonhomme ni de sa musique. Tu as déjà écouté l'une de ses émissions de radio dans lesquelles il "enseigne" le rock ?

Si les deux derniers albums de Dick Rivers sont intéressants
J'ai cité "Plein Soleil" et ce n'est pas par hasard. J'avais laissé les productions de Dick Rivers depuis un bon bout de temps. Même le double-album "Linda Lu Baker" ne m'avais pas conquis malgré son succès commercial. "Plein Soleil" mettait en lumière de quoi était capable cet interprète. Car voilà la différence avec Schmoll qui écrit tous ses textes depuis très longtemps. Dick Rivers, comme le souligne Witchy est un interprète, comme notre Jauni national, et il a en commun cette semblable tendance à aller de droite et de gauche, chutant parfois dans des ornières. Depuis la collaboration avec Patrick Coutin, il a une ligne artistique beaucoup plus claire et forte, ce qui n'exclut pas de nouvelles expériences.
Francis Cabrel, vendeur de disques n°1 a été le premier à remettre le chanteur concerné sur le devant de la scène avec une tournée qui a marché du feu de Dieu. Je ne pense pas qu'il s'agissait d'un acte de charité artistique. J'ai grandi avec Eddy, Dick et... Johnny, ils font partie de mon patrimoine musical et ça ne m'a jamais empêché de me passionner pour le Rock français et étranger, ni d'ailleurs la chanson française et même pas mal de variétés. Je ne pense pas que William Sheller ou Gérard Manset auraient la moindre honte d'avoir travaillé pour et avec Dick Rivers.
Autres noms à rattacher à sa carrière : Alain Bashung, Serge Koolenn, Alain Labacci, Chris Spedding, Paul McCartney