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Forum de rock6070 • Afficher le sujet - EDDIE COCHRAN : tout, tout, tout vous saurez tout sur Eddie

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 Sujet du message: EDDIE COCHRAN : tout, tout, tout vous saurez tout sur Eddie
MessagePosté: Lun Fév 16, 2009 10:11 pm 
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EDDIE COCHRAN (03.10.1938 – 17.04.1960)

Beaucoup d’entre vous ne connaissent pas du tout Eddie Cochran ou alors simplement de nom. D’autres diront : « ah ouais, il a fait ‘summertime blues’ et puis comment déjà … euh …. ‘C’mon everybody’ j’crois ».
Pourtant, comme le dit Jean-William THOURY, il est bon parfois de revenir aux fondamentaux. Réécouter Eddie Cochran, c’est replonger dans ce qui se fait de mieux dans le genre !
Grand fan de Buddy Holly (et vice-versa), Eddie Cochran a aussi connu une fin tragique. Mais la comparaison ne s’arrête pas là. Comme Buddy, mais lui était jeune marié, Eddie laissait une petite amie (Sharon Sheeley), un temps honnie par les fans pour des raisons obscures tenant peut-être au fait qu’elle s’était laissée manipuler par des journalistes de la presse à scandale après le décès de son fiancé. Comme Buddy, Eddie a effectué sa dernière tournée, celle qui devait lui être fatale, contraint et forcé, non pour des questions d’argent, mais parce qu’il n’aimait rien tant que rester près de sa famille, de ses amis. Les longues tournées n’étaient pas son truc. Le sachant malheureux, Sharon Sheeley l’avait d’ailleurs rejoint sur sa demande expresse en Grande Bretagne. Non, son truc à lui, c’était les studios où il passait un grand nombre d’heures, exploitant au maximum les possibilités techniques qui lui étaient offertes (comme Buddy). Avec son copain le bassiste Connie Smith, il peaufinait ses chansons avant de faire appel aux autres musiciens pour les enregistrer. Ses hobbys à lui étaient la chasse et la pêche avec ses copains de Los Angeles. Comme Buddy, le style musical d’Eddie était terriblement en avance sur son époque. Et puis, comme Buddy, Eddie était dingue de Ray Charles (cf sa fabuleuse reprise de « Hallelujah, I love her so »). Mais les similitudes ne s’arrêtent pas là : comme Buddy, Eddie voulait enregistrer un album complet dédié au Genius (surnom de Ray Charles) et, comme Buddy, Eddie est mort parce que fatigué, il avait décidé de changer de moyen de transport pour rejoindre plus rapidement une destination qu’il n’atteindra jamais.

A) SON STYLE, SA CARRIERE, SON REPERTOIRE :

Rocker novateur tant au niveau des musiques que des paroles, Eddie Cochran était aussi un surdoué de la guitare. Son vaste répertoire comprend un grand nombre d’instrumentaux (« Fourth man Thème – du film « le 3ème homme », le bluesy « Jam Sandwich » au cours duquel la guitare acoustique arbore des sons novateurs, « Hammy blues », etc …).
Ainsi, au cours de sa tournée anglaise de jeunes musiciens comme George Harrison le suivent de ville en ville afin de comprendre son jeu de guitare. Joe Brown raconte qu’il est ébahi et désarçonné par la technique de jeu d’Eddie, totalement différente de ce qu’il fait avec Big Jim Sullivan. Sous le sceau du secret, Eddie lui avait révélé quelques astuces, comme doubler les notes sur une seconde corde, ou remplacer le micro grave de la Gretsch par un Gibson (associé à un ampli Fender). Malgré cela, Joe Brown avoue n’être jamais arrivé à « atteindre la cheville d’Eddie » (SIC). Au bout du compte, bien que les Gretsch envahissent l’Angleterre au début des 60’s, peu de groupes osent s’attaquer au répertoire d’Eddie Cochran, car l’exercice est risqué tant ses versions sont définitives. Certains ont relevé le défi avec brio, comme les Who avec « Summertime blues », dont la version est musicalement supérieure à celle des Blue Cheer selon les spécialistes.
Un style novateur et consensuel : Issu de la hillbilly/country music comme Buddy, les racines du style d’Eddie se trouvent au cœur du country and western des campagnes. Pas la musique country aseptisée. Non, cette country là puise sa sève dans une sorte de folk/blues, tel qu’on le jouait dans les campagnes. Alors bien sûr, héritage oblige, ses premiers titres respirent le rockabilly acoustique avec parfois, au beau milieu, un furieux solo de gratte électrique emprunté à quelque bluesman noir (Sittin in the balcony »). En digne pionnier du rock, Eddie Cochran a repris pas mal de standards et justement, nous allons en profiter pour définir de manière assez originale le style qui était le sien. Prenons, « Long tall Sally » que vous connaissez je pense, tant ce standard a été joué, amplifié et déformé au fil des décennies. Sachant que le rock and roll exprime avant tout une révolte, une colère, un refus de suivre le chemin tout tracé que l’on proposait aux ados des fifties, les rockers de l’époque ont chacun leur mode d’expression à cet égard. Ainsi, Jerry Lee Lewis développe une rage atteignant le paroxysme, tutoyant une folie au cours de laquelle il est capable de tout casser (cf son album monumental et incontournable « live at the Star Club d’Hambourg »). Sur ce titre qu’il a composé en partie, Little Richard, lui, nous gratifie d’une colère théâtrale, tragi-comique qui peut même prêter à rire tant elle est maniérée et androgyne. Gene Vincent, pour sa part, exprime une colère haletante parfois suffocante et l’on a l’impression qu’il est touché au plus profond de ses tripes. L’état dépressif qui le ronge est palpable et l’on craint qu’il ne passe de vie à trépas à force d’expurger ce mal-être dont il ne peut guérir. Quant à Eddie Cochran sa colère froide, avare de mots, engendre des répliques cinglantes à glacer le sang tant elles paraissent coupantes comme une lame de rasoir. Son rock claque comme un fouet et laisse des traces indélébiles. Il ne se regarde pas le nombril, il chante et joue point. Son « Long tall Sally » est fait de cette colère économe en mots et en électricité, mais il fait mouche.
Au contraire de nombreux interprètes « monolithiques » de rock and roll comme les revivalistes Crazy Cavan and the rythm’rockers par exemple, sa musique brille par son actualité et agrège des fans venus de tous horizons. Il n’est pas exagéré de dire qu’il a inventé le folk/rock (« little lou ») et qu’il était de toute façon un folksinger car ses nombreux morceaux à la guitare acoustique en sont autant de preuves irréfutables. Darrell Higham, co-auteur de « don’t forget me » disait même, en novembre 2003, qu’Eddie Cochran avait inventé le punk rock et qu’il suffisait, pour s’en convaincre, d’écouter son tube « somethin’else » (1959) – « elle est terrible » par Johnny Hallyday.
Mais certains titres d’Eddie dégoulinent aussi de blues et de rythm’n’blues, car, comme dit précédemment, il admirait Ray Charles et, à la fin de sa vie, ses chansons s’étaient sérieusement étoffées instrumentalement parlant.
Ajoutons, que beaucoup de groupes anglais et américains des 60 et 70’s ont dû écouter attentivement les chansons d’Eddie, car la marque de fabrique « Cochran » se retrouve dans une foultitude de leurs titres. Deux exemples vite fait sur un seul morceau : l’instrumental « Eddie’s blues » :

- John Fogerty (Creedence) s’en est trèèèèès largement inspiré pour jouer de la gratte sur l’instrumental « side 0’the road » ( Willy and the Poor Boys )
-Raymond Douglas Davies maître de la destinée des Kinks, sous ses airs de vieille lady anglaise, est un petit canaillou, car il a exagérément trempé ses doigts dans le pot de confiture « Eddie’s Blues » pour trouver le goût et la texture du fabuleux instrumental « running round town » (album « Percy »).
Et je pourrais ainsi multiplier par 100 ces exemples, mais l’on tomberait vite dans le hors sujet.

Une carrière, un répertoire riches et prometteurs :

Eddie cochran est né Edward Ray Cochrane le 3 octobre 1938 à Albert Lee dans le Minnesota (USA). Demeurant à Oklahoma City, il apprend seul les rudiments de la guitare et sait s’entourer de musiciens chevronnés qui lui enseignent la maîtrise de l’instrument. Pour se faire les dents, il intègre des groupes tels que Jewel and Eddie (Eddie Daniels pas Cochran) ou the Kelly Four, accompagne soit en solo soit en rythmique des chanteurs comme Bob Denton ou encore le steel guitarist Chuck Foreman, Puis, après avoir joué et chanté en duo avec Hank Cochran (aucun lien de parenté !) sur des titres tels que « latch on », « I’m ready », etc …, il vole de ses propres ailes et enregistre pour Liberty « Skinny Jim », son premier simple en 1956. La suite est connue : “Sittin on the balcony”, « C’mon everybody », « Twenty Flight rock », « Summertime blues », “My way”, “Three steps to heaven” ....
Sharon Sheeley est auteur compositrice et fréquentait déjà le milieu musical depuis un moment avant de rencontrer Eddie. Elle a ainsi écrit ou co-écrit plusieurs titres d’Eddie, comme le mega tube « Something Else », ou « Cherished memories ». Pour Ricky Nelson, elle avait brodé le splendide « Poor little fool » (1) et tricoté « Dum dum » pour Brenda Lee.
Parallèlement à sa carrière discographique, Eddie est très vite approché par le monde cinématographique, puisque la Warner le recrute dès 1957, pour « Untamed Youth », un film dont la vedette est la blonde incendiaire Mamie Van Doren. Non seulement il en compose la musique, mais il y tient également un rôle. Ce film connaît un grand succès dans le circuit des drive-in et Eddie Cochran commence à apparaître comme un sérieux rival d’Elvis « the pelvis » Presley. Puis, il participe au très célèbre « the girl can’t help it » - la blonde et moi -, chef d’œuvre incontesté du film rock. Tom Ewell et Jayne Mansfield y tiennent les rôles principaux. Soyons francs : ce long métrage n’intéresse pas les jeunes pour l’histoire, mais pour la liste étourdissante de vedettes qui tiennent l’affiche (Little Richard, Eddie Fontaine, Julie London, Gene Vincent et les Blue Caps, Fats Domino, les Platters, etc … et bien sûr Eddie Cochran !).
Eddie voit sa notoriété grimper en flèche. Il classe ainsi dans les charts « Sittin on the balcony » (2), son premier véritable tube. En 1958, Eddie fait son ultime apparition au cinéma. Il s’agit du film « Go, Johnny go » que créé Alan Freed, pour Chuck Berry car il est son manager. Accessoirement, Alan Freed veut faire coup double avec son jeune poulain Jimmy Clanton (3). Eddie Cochran y interprète « Teenage Heaven » et le slow ma-gni-fi-que « I remember » qui a été écarté au montage.
Enfin, Buddy Holly qui fut son compagnon de tournées avait confié à Eddie qu’il projetait de tourner un film avec lui.
B) SA PERSONNALITE :

De l’avis de tous, Eddie Cochran était un garçon simple, sympathique, qui n’avait pas la grosse tête. Pour preuve, alors que sa notoriété lui aurait permis de jouer à la diva, lui il allait faire les chœurs ou jouer de la guitare sur tel ou tel autre titre, sans demander à être crédité. Il aimait rendre service, faire plaisir et apporter une contribution désintéressée à un jeune artiste.
Néanmoins, au contraire de son grand pote Gene Vincent, Eddie Cochran n’était ni malléable ni influençable. Il savait exactement ce qu’il voulait, prenait beaucoup de distance avec le show business US et ses impératifs financiers. Les journalistes étaient impressionnés par son intelligence et ses réparties. Si un titre ne le satisfaisait pas et quand bien même son producteur insistait, Eddie restait campé sur ses positions et le rejetait. C’est la raison pour laquelle, après sa mort, une telle quantité d’inédits est parue. Il paraît d’ailleurs qu’il en reste encore pas mal dans les tiroirs !!
C) QUELQUES « ANECDOTES » :
• « C’mon everybody » était initialement sorti sous le titre « Let’s get together »
• Sharon Sheeley racontait que quelques jours avant sa mort, dans un hôtel en Angleterre, Eddie s’était réveillé en pleine nuit et avait hurlé dans les couloirs : « je vais mourir, je sens que je vais mourir ! ». Le ton était glaçant, bizarre, mélancolique. Lui qui ne pouvait plus écouter une seule chanson de Buddy Holly depuis sa mort, avait demandé à Sharon de lui acheter très vite des disques de Buddy. Elle ajoutait que ses derniers jours furent vraiment étranges. D’ailleurs, il avait interprété « Three Stars », chanson dans laquelle il rendait un hommage ému à son ami Buddy et à ses deux compagnons d’infortune, le Big Bopper et Ritchie Valens. Ecoutez attentivement, ce titre qui, au contraire des death songs, n’est accompagné que d’une guitare acoustique. Eddie la finit pratiquement en sanglots. La production a judicieusement couvert son désarroi et sa gorge nouée par des chœurs discrets. Une minute de plus et Eddie se serait révélé incapable de mener ce titre à son terme.
• Eddie n’a sorti qu’un seul album de son vivant : « Singing to my baby ». Le deuxième qui devait voir le jour en mai 1960, a été rebaptisé « Memorial album ». En comparaison, son grand ami Gene Vincent en avait déjà fait 6 pour Capitol au cours d’une période à peine supérieure.
• Sharon Sheeley n’a jamais pu admettre la mort d’Eddie. Elle dit qu’il est simplement parti pour une grande tournée et qu’il reviendra.
• Le dernier succès d’Eddie Cochran s’appelle « Three steps to heaven ». Il est parfois des titres maudits ....

D) SA FIN BRUTALE :

Là aussi, l’on peut trouver quelques similitudes avec les circonstances de la disparition de Buddy Holly. Figurez-vous qu’Eddie n’aurait jamais dû faire partie de cette tournée anglaise. En effet, Larry Parnes, célèbre manager des années 50/60, avait eu l’idée d’organiser une tournée britannique pour une star du rock américain. Son choix s’était d’abord porté sur Elvis Presley, mais comme les poches du Colonel Parker n’étaient jamais assez grandes, le projet aurait coûté bien trop cher. Le correspondant de Larry Parnes aux States avait alors proposé Gene Vincent qui, nul n’étant prophète en son pays, était une mega star en Angleterre. Gene Vincent signa donc un contrat pour une tournée de 4 mois dans le royaume de la perfide Albion de février à avril 1960.
Peu de temps après, le destin devait mettre en œuvre un terrible compte à rebours. En effet, ce fameux contact rappelle Larry Parnes pour lui proposer une seconde vedette du rock, Eddie Cochran. Bien que ce rajout ne soit pas très judicieux financièrement parlant, Larry accepte. Mais il n’a pas à le regretter, car dès la mise en vente des billets, les réservations affichent complet. D’ailleurs, le succès est tel, que Larry Parnes élabore à la hâte un projet de nouvelle tournée qu’il fait signer à Gene et Eddie. Le périple anglais « bis » doit débuter au mois de mai 1960 et inclut même un détour à PARIS pour un Olympia exceptionnel. C’est seul, diminué physiquement et la mort dans l’âme, que Gene Vincent accomplira cette tournée car …..

Ce 17 avril 1960, Gene Vincent et Eddie Cochran son fatigués des déplacements en train. Gene souffre atrocement de sa jambe (séquelles d’un accident de moto). Eddie, sa fiancée et Gene décident alors de faire le trajet BRISTOL – LONDRES à bord d’un taxi. A l’époque, aucune autoroute ne reliait ces 2 villes. Il pleut, la chaussée est glissante. Eddie et Sharon prennent place à l’arrière de la Ford Consul, tandis que Gene s’asseoit à côté du chauffeur. Ce dernier roule vite, bien trop vite. A plusieurs reprises, Eddie lui intime l’ordre de ralentir, mais le conducteur n’obéit pas. A l’entrée de CHIPPENHAM, la voiture passe sous un pont et son pilote en perd soudain le contrôle. Le taxi percute violemment un lampadaire. Sharon et Eddie sont éjectés sur le bas-côté. Blessés, les occupants sont conduits au Saint Martin Hospital de BRISTOL. Plus gravement atteint, Eddie y décèdera (récit de Sharon Shelley à la presse).
E) CE QUE EDDIE COCHRAN SERAIT DEVENU :

Il faut bien comprendre tout d’abord, que le rock and roll était dominé de la tête et des épaules par Elvis Presley que je n’ai, soit dit en passant, jamais considéré comme un pionnier au sens stricto sensu du terme. Pourquoi ? Et bien, parce que la carrière d’Elvis était dirigée d’une main de fer par le Colonel Parker, homme d’affaires aussi avisé que malin, qui décidait de tout. Les auteurs- compositeurs, comme Doc Pomus et Mort Schuman proposaient des titres et leurs Majestés levaient ou baissaient le pouce, à l’instar des dirigeants romains dans les arènes. Des types comme Chuck Berry, Buddy Holly, Little Richard (Penniman) ou Eddie Cochran allaient eux-mêmes au charbon. Cela n’enlève pas à Elvis Presley le mérite d’avoir donné une âme, un physique et une voix au rock and roll, étant entendu que de surcroît, il a su, comme Eddie Cochran, comme Buddy Holly, comme Jerry Lee Lewis, comme Bill Haley mais avec la notoriété planétaire en plus, marier les styles blanc et noir, véritable prouesse artistique et même culturelle pour un musicien élevé au biberon de la country music (on disait country and western à l’époque).
Donc Eddie Cochran était une valeur montante, tandis que son ami Gene Vincent voyait inexorablement pâlir son étoile aux States. Il vivait, le Gene, sur les restes de « Bop a Lula » ou de « Blue Jean Bop ». Toutefois, Eddie comme Gene étaient de véritables idoles en Grande Bretagne. Ainsi Eddie serait incontestablement devenu une grande star en Europe. Peu avant son décès, il s’était séparé de Jerry Capehart, auteur ou co-auteur de la plupart de ses tubes (encore un point commun avec Buddy qui était sur le point de dire bye bye à Norman Petty !). Eddie avait aussi commencé à se lancer dans la production pour le petit label Freedom, filiale de Liberty (sa maison de disques). Nul doute qu’il aurait épousé Sharon Sheeley avec laquelle il aurait formé un duo d’auteurs-compositeurs particulièrement fertiles. Puisque l’on est dans les
« aurait … », Eddie aurait sans doute enrichi ou aseptisé sa musique, sans jamais, tout le monde en reste persuadé l’affadir. Aurait-il connu le même succès aux USA qu’en Europe ? Peut-être, car l’homme ne manquait ni de talent, ni de ressources.
En définitive, d’aucuns supputent qu’Eddie Cochran aurait mené une carrière à peu près semblable à celle de Paul Anka, à savoir producteur, auteur- compositeur à succès et interprète original. D’autres trouvent cette comparaison timide, n’hésitant pas à dire qu’il aurait peut-être détrôné le King.
Toujours est-il, qu’il aurait (et ça c’est sûr) réorienté la carrière de Gene Vincent, lequel ne serait peut-être pas descendu aussi vite dans les tréfonds des abus en tous genres (alcool notamment). Eddie aurait-il pu venir à bout des démons destructeurs qui gangrenaient Gene ? Pas si sûr …
J’ai pu réaliser cette chronique, grâce notamment à l’article de Didier DELCOURT, paru dans JukeBox Magazine du mois d’avril 2000, pages 7 à 11 sous le titre « remember me ». Cependant, je n’ai pas emprunté son style rédactionnel (ses infos à lui, mes phrases à moi)


F) LE TRIBUT :

Beatles, Rolling Stones, pop, hard rock, prog, psyché, kraut, etc ... tous ces groupes, tous ces styles n’existeraient sans doute pas aujourd’hui, si des pionniers comme Eddie Cochran n’en avaient intelligemment creusé les fondations et érigé les bases solides. Après, l’on peut bâtir la maison choucroute (4) dessus, ça devient le kraut rock, ou la maison avant-gardiste mêlant coins obscurs, perdus dans des volutes naturelles ou chimiques et lieux de convivialité, ça devient le psyché, ou encore la maison traditionnelle, carrée, sans fioritures ni couleurs et brute de décoffrage, ça devient du hard rock, voire la maison écolo garantie sans herbicides, ni pesticides ni conservateurs qui devient le folk rock.
Alors, connaître le rock and roll et ses pionniers c’est comme marcher. Une jambe est toujours derrière pour assurer l’équilibre du corps quand l’autre jambe va de l’avant. Celui qui ne veut pas garder une jambe en arrière se casse la gueule.

G) Albums recommandés :

Comme pour Buddy Holly, choisissez un double LP ou un double CD. Le commerce en regorge à pas cher. Exemple : un CD 32 titres de Liberty (of course) intitulé « Somethin ‘ Else » de 2004 acheté neuf …. 4,99 euros dans un commerce par chez moi.
Si vous voulez vraiment connaître de manière exhaustive le répertoire riche et varié d’Eddie Cochran, il faut le prendre sur vinyl. Ainsi, la collection EDDIE COCHRAN STORY, parue en 5 volumes début 70 chez Liberty (du n° LBF 83 430 au n° LBF 83 434) augmentée du LP UAS 29 163 intitulé « THE LEGENDARY EDDIE COCHRAN » où figurent des titres inédits des débuts de l’artiste ainsi que les diverses participations (chant, guitare) qui ont précédé. Cette parution a été « adoubée » en quelque sorte par le Gilbert DUMAS, EDDIE COCHRAN MEMORIAL FAN CLUB qui est (était ??) basé à CRETEIL (94).
Bien sûr, de multiples coffrets sont récemment sortis, mais ils sont réservés à mon sens aux véritables fans collectionneurs. Alors pourquoi payer plus cher ?

H) LEXIQUE :
(1) « poor little fool », excellent titre composé par Sharon Sheeley pour Ricky Nelson
http://www.youtube.com/watch?v=9hrwJvdPtwI

(2) « sittin on the balcony », premier hit d’Eddie Cochranhttp://www.youtube.com/watch?v=Fbqp6ryEsbw

(3) Jimmy Clanton, le jeune poulain d’Alan Freed avec “Angel face”http://www.youtube.com/watch?v=d18sWRXrc6A

(4) maison choucroute : cette appellation donnée aux maisons de style alsacien par les touristes est entrée dans le langage courant

Maintenant, vous reste une chose à faire : vous procurer un disque d’Eddie Cochran. Et vous n’avez aucune excuse, quelles que soient vos préférences ou inclinaisons musicales. Un thérapie pareille devrait être remboursée à 100% par la Sécurité Sociale bordel !

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Les postillons et les grossièretés sont des intempéries du langage, irrémédiablement classés catastrophes naturelles.
(chansonnier de cabaret, d'après une idée originale de Jules Renard)


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MessagePosté: Lun Fév 16, 2009 10:18 pm 
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2) « sittin on the balcony », premier hit d’Eddie Cochran

http://www.youtube.com/watch?v=Fbqp6ryEsbw

Jimmy Clanton, le jeune poulain d’Alan Freed avec “Angel face”

http://www.youtube.com/watch?v=d18sWRXrc6A

voilà, c'est mieux comme ça :roll:

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MessagePosté: Mar Fév 17, 2009 2:00 am 
encore du beau travail, on oublie trop souvent ici de parler des pionniers oupez


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MessagePosté: Mar Fév 17, 2009 2:04 am 
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Effectivement, surtout que pour moi, c'était le meilleur avec Chuck Berry et Little Richard tout de suite derrière. Merci Blueridgerangers

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Il est parfaitement superflu de connaître les choses dont on parle. Je dirais même que la sincérité en général dénote un certain manque d'imagination.


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MessagePosté: Mar Fév 17, 2009 2:05 pm 
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Encore une chronique merveilleusement documentée et à l'écriture soignée. Quel plaisir de te lire ! oupez

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MessagePosté: Mar Fév 17, 2009 3:45 pm 
Encore une chronique merveilleusement documentée et à l'écriture soignée. Quel plaisir de te lire ! oupezEt une brassée de fleurs de ma part aussi.
De plus, Cochran avait une sacrée dégaine, un vrai modèle.


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MessagePosté: Mar Fév 17, 2009 4:11 pm 
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Localisation: LUTTERBACH (68)
merci à vous tous, présents (lou, Algernon, Unclephil, J-B) ou à venir :oops: coucouz
Le grand bavard que je suis ("gwatch machena" en patois phonétique alsacien, qui veut dire machine à paroles et, si l'on veut vraiment affiner la traduction, machine à débiter des lieux communs ou des conneries ... :roll: ) essaie de rendre concret son flot de paroles en le mettant au service de tous. Ce fut du boulot, mais quand on le fait avec plaisir ce n'est plus du boulot dancezz

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MessagePosté: Mar Fév 17, 2009 5:00 pm 
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Messages: 669
J'aime beaucoup Eddie Cochran, mais je dirais pas que c'était le meilleur. Notamment niveau ballades, s'il s'en sort mieux que Johnny Burnette & The Rock'Roll Trio, il a malgré tout fait pas mal de trucs assez fades et surproduits dans le genre crooner doo-wop (même si y'en a deux ou trois potables dans le lot, type "I Remember", "Three Stars"...), il n'avait pas la versatilité de Buddy Holly ou d'Elvis au début par exemple.

Reste que les morceaux up et mid-tempo sont imbattables (et notamment les moins connus "Week End", "Heart-Breaking Mama" avec Skeets McDonald, "Nervous Breakdown", "Rock & Roll Blues"...)

En plus de ce qui a été recommandé, je conseillerais la compile "Forever Rockin" chez Proper qui en plus d'avoir une chouette pochette compile ses performances pour la télé britannique, ses enregistrements avec Gene Vincent et les Cochran Brothers. Ca permet d'entendre Eddie live, avec une production moins sage et plus crue qu'en studio.


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MessagePosté: Mar Fév 17, 2009 9:19 pm 
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Inscription: Ven Fév 13, 2009 9:56 pm
Messages: 57
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waouw merci pour cette bio beau boulot


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MessagePosté: Mar Fév 17, 2009 10:57 pm 
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Inscription: Sam Juin 07, 2008 12:22 pm
Messages: 227
Localisation: garageland
Un grand merci pour cette chronique. Bravo pour le style et la passion. oupez


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