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Il est des albums français qui n’ont strictement rien à envier à la production anglo-saxonne ou américaine.
« Si on recommençait » de l’improbable quatuor de circonstance M.E.K.S. en est la preuve flagrante. En 1978, les talentueux Jacques MERCIER, Gilbert EINAUDI, Serge KOOLENN et Henri SERE avaient déjà tous un long passé de musicien. Quatre expériences, quatre « pros » dont le C.V. fait état de groupes français comme les ROCKERS, les PITEULS, IL ETAIT UNE FOIS, DYNASTIE CRISIS, LONG DISTANCE, les JETS ou les JERRY ROLL, et d’artistes aussi divers que Noël Deschamps, Carlos ou Antoine dont ils avaient été les accompagnateurs. Nos lascars connaissaient par cœur la signification du mot bide et savaient apprécier en gourmet les succès dont ils pouvaient s’auréoler.
L’album 33 tours, se compose de deux parties : la face A, est quasi exclusivement consacrée aux reprises de morceaux créés par les groupes auxquels ils avaient appartenu jadis.
La face B, laisse la part belle aux créations originales.
L’ensemble sonne tour à tour folk, folk-rock, et bluesy.
Face A :
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Je travaille à la caisse (créé par les JERRY ROLL en 1968) LEAD VOCAL : G. EINAUDI
Folk /Rock mélodieux, gorgé de guitares acoustiques et électriques. Les chœurs sont bien sûr au diapason sur ce titre qui connaît un final quelque peu jazzy.
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La cornemuse : (créé par les JETS en 1965) LEAD VOCAL : Henri SERE
Rock énergique tendance « and roll » qui n’est pas sans rappeler TRIANGLE ou les MARTIN CIRCUS première formule jusqu’au solo d’harmonica qui rappelle aux connaisseurs que le père SERE est un country-rock man.
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Litanies : « le jour se lève, l’horloge a sonné … » (créé par DYNASTIE CRISIS en 1970) LEAD VOCAL : Serge KOOLENN
Rock/Jazz aux soli de saxo inventifs, épaulé il est vrai par un orgue opportuniste.
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Voilà qu’il pleut (créé par IL ETAIT UNE FOIS en 1974) LEAD VOCAL : Jacques MERCIER
Traité façon prog sur fond de violon et de synthé, cette chanson mélancolique est peut-être, je dis peut-être le titre le plus faiblard du disque, tant il tranche avec le reste de la production.
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Si on recommençait : Production originale de M.E.K.S. qu’il qualifie de hard blues, je dirai plutôt Folk/blues, si j’en juge par l’enrobage musical somme toute délicat guitares acoustiques/électriques.
FACE B :
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La vie belle : le style est qualifié de « zboulala ». Moi je dirai plutôt rock/blues, mais enfin chacun son trip ! la guitare acoustique couplé à l’orgue me rappelle furieusement le « Pendulum » de Creedence sur cette chanson qui coule comme la vie belle.
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Jane : Les chœurs magnifiques copient les Beach Boys, tandis que les guitares se rappellent au bon souvenir des groupes Californiens des années 70. Un folk/blues un peu évanescent, tout juste dévergondé par des maracas qui rendent les soli de guitares lumineux.
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Pour les filles que l’on a aimées : voilà une ballade country rock rafraîchissante comme je les aime. Elle N’affiche aucun complexe à se voir comparée aux meilleurs productions des Flying Burritos.
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Loin de chez moi : Country/folk aux guitares acoustiques lumineuses, enluminée de chouap et ouhhhh du plus bel effet. Guitare électrique exhalant un capiteux parfum de Californie. C’est « California on my mind » comme le chantait Tony Joe White.
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Doux oiseaux de jeunesse : Amorce difficile (prises en live dans le studio), accords de grattes sèches et voilà que le dernier titre démarre folk, trèèèèès folk, pour virer folk-rock grâce à la fée électricité qui ferraille dur pour faire entendre ses riffs face à ses sœurs acoustiques qui ne s’en laissent pas conter. Et puis, patatrac, l'on se retrouve d’un coup d’un seul vers la prog, la vraie prog, avec les violons "désaccordés" et tout et tout.
Et dire que j’ai trouvé ce disque en 1980, dans un bac de soldeur, à un prix inversement proportionnel à ses qualités. J’aime cet album que je viens de retrouver dans la discothèque de ma cave. Œuvre oubliée, couverte de la poussière des années qui passent et qui nous voient courir après des chimères "vinyliques" alors que là, tout près de nous, gisent des merveilles qui ne demandent qu’à être ressuscitées sous la pointe d’un diamant … ou quand un joyau rencontre la pierre la plus pure ….