Cozy Powell Un cogneur de fou, des bras de camionneur, un tempérament de feu et une énergie débordante peuvent décrire Cozy Powell, le batteur. Je ne veux pas vous faire une biographie d’un groupe mais bien du monsieur – hommage à mon pseudonyme. Baladons nous à travers quatre décennies de rock, avec un batteur qui restera l’un des meilleurs de sa génération par sa puissance et son jeu si particulier (reconnaissable entre mille).
Colin Flooks, de son vrai nom, nait le 29 décembre 1947 à Cirencester dans le Gloucestershire. Très jeune, il commence à jouer de la batterie. Il rejoint plusieurs orchestres scolaires de sa ville. Enfant agité, il est peu intéressé par l’école qu’il quitte rapidement à seize ans pour entrer dans la vie active. En 1965 il rejoint son premier véritable groupe, The Sorcerers.
The Sorcerers est un jeune groupe de Birmingham mené par l’organiste Pete Ball et formé autour de Ken Aston au chant, Roy Black à la basse, Chris Moore à la guitare et bien sur Colin Powell à la batterie. Cette formation va bien tôt partir en Allemagne pour jouer dans le circuit des clubs germaniques comme beaucoup d’autres jeunes groupes anglais du milieu des années 60. Pete Ball est issu d’une famille de musiciens. Dennis (Denny) joue dans le groupe The Mayfair set du chanteur Danny King et Dave est guitariste dans le groupe The Madding Crowd. Dès 1966, The Sorcerers signe chez Saba (label allemand) pour un single (Sweet Love / With you). Puis en 1967, il signe avec un obscur label allemand de Düsseldorf, Kerston Records avec lequel ils enregistrent un seul single, chanté en allemand sur la face A (Baby lass uns tanzen gehn / I love a girl from Heidelberg). Enfin sous le label Paletten (absolument inconnu aujourd’hui) ils enregistrent la reprise des Young Rascals, Love is a beautiful thing. Après trois ans passés en Allemagne, The Sorcerers retrouve l’Angleterre et les clubs de Birmingham en 1968.
Young blood (~1968)
Rapidement, The Sorcerers change de nom et deviennent Young blood qui signe en mars 1968 avec Pyle Records. Ils travaillèrent sans relâche, louant de nombreuses salles de répétition, notamment dans le quartier de Weoley Castle square. Bien tôt un premier single est publié. L’énergique Green Light (signé Eddy Grant des Equals) est associé, en face B, avec Don’t leave me in the dark, une composition accréditée à Dennis Ball, le frère de Pete, membre de The Mayfair set. Malgré l’échec de ce premier single chez Pyle Records, la maison de disque en édita encore trois autres dont la reprise des Archies, Bang-shang-a-lang et celle des Beatles, The Continuing story of bungalow bill entre 1968 et 1969. Pendant ce temps, Colin Powell prend le pseudonyme Cozy en hommage à Cozy Pole célèbre batteur de jazz américain qui connu le succès avec le single Topsy part 2 en 1958. Le style pop et l’image « bubblegum » de Young blood ennuie Cozy développant déjà un style puissant qui ne colle pas au caractère du groupe. Ainsi il décide de quitter Young blood pour rejoindre une jeune formation créé conjointement avec Ace Kefford et Dennis Ball. Au sein de Young Blood, il sera remplacé par Mac Poole. Ainsi cette formation s’appellera Hush.

Ace Kefford Stand
Dans cette nouvelle aventure, Cozy Powell voit une belle opportunité en travaillant avec l’ex The Move, Ace Kefford. Ce dernier vient de quitter The Move, l’un des groupes les plus populaires d’Angleterre, suite à une dépression nerveuse. Tout d’abord il souhaita enregistrer un album solo produit par Tony Visconti (sur lequel travailla Jimmy Page) avant de fonder l’Ace Kefford Stand avec son ancien ami et collègue Dennis Ball. Dave Ball sera aussi de la partie. Dès le 2 septembre 1968 le groupe est signé par Atlantic et enregistre la reprise de For your love (le tube des Yardbirds). Il change de nom pour devenir Big Bertha. Cozy Powell était alors jusque là et depuis son départ de Young blood, considéré comme un musicien de studio. Il s’était lié d’amitié avec de grands noms du rock (Robert Plant, John Bonham, Noddy Holder ou encore Tony Iommi). Avec Big Bertha, il redevient un véritable musicien de groupe et retrouve bien tôt la scène. Ils publient un unique single (Munich City) en 1970 en Allemagne. Plus récemment un album live fut publié, enregistré dans un petit club de Hambourg, le 3 décembre 1970. En parallèle et face aux difficultés d’avancer de Big Bertha, Cozy devient batteur de remplacement en studio et sur scène pour un grand nombre de groupes londoniens. Plusieurs évènements majeurs se succèdent à commencer par sa collaboration avec Jeff Beck dès le mois d’avril 1970. Après émis le souhait de rencontrer Jeff Beck à sa maison de management, Powell et Denny Ball le rencontre dans un club du Nord de Londres. Les deux musiciens seront invités par Beck dans son cottage du Kent. Powell rejoint le temps d’un concert pendant le Festival de l’Ile de Wight 1970, Tony Joe White. Tout au début de l’année, Big Bertha est reformé à la demande United Artists. Dave et Denny Ball sont de nouveau de la partie pour une série de concerts dans le nord de l’Allemagne.
Avec le Jeff Beck Group, Cozy Powell entre dans la coure des grands. Jeff Beck termine une longue convalescence suite à son accident de voiture. Il vient de louper Carmine Appice et Tim Bogert pour sa nouvelle section rythmique. Les deux là ont créé Cactus, leader de la scène heavy metal américaine. Connu du milieu, Powell est engagé par l’un des meilleurs guitaristes au monde en pleine reconstruction. Tout deux ont une passion pour la musique et les voitures. Beck et Powell se retrouve en avril 1971 et décollent pour les Etats Unis où ils commencent à travailler dans les studios de la Motown – la célèbre maison de disque – avec leurs musiciens. Insatisfait, on n’a jamais entendu le résultat de cette session. Beck finalise son projet autour de Bobby Tench (chant), Max Middleton (clavier) et Clive Chaman (basse). Alex Ligertwood est d’abord approché pour tenir la place de chanteur. Mais Bobby fera une grosse impression à Jeff Beck. Il devient ainsi le chanteur du second Jeff Beck Group. Ce groupe enregistre deux albums. Rough and Ready est enregistré d’avril à juillet 1971. Alex Ligertwood est encore dans les rangs mais il ne satisfait pas Jeff qui engage au dernier moment Bobby Tench. La même line-up enregistre un second disque éponyme enregistré au TMI studio de Memphis en janvier 1972. Le Jeff Beck Group est officiellement dissout le 24 juillet 1972. Installé aux Etats Unis, Cozy Powell fait un passage éclair dans Spirit en septembre et octobre 1972.
Fort de cette expérience, Cozy Powell fonde en novembre 1972 un nouveau groupe avec les frères Ball (Dennis et Dave) et un certain Frank Aiello, chanteur d’exception. Initialement appelé The Beast, Bedlam parcourt le circuit des clubs londoniens et a l’opportunité d’enregistré un album sous le label Chrysalis produit par Felix Pappalardi sorti en août 1973. Bedlam ouvre plusieurs fois pour Black Sabbath à cette période. Cozy Powell multiplie les sessions en studio avec notamment Harvey Andrews en 1972 pour l’album Winter of songs. L’année 1973 est particulièrement chargée. En plus de la sortie de l’album de Bedlam, il a l’occasion de signer un single sous son nom, encouragé par le producteur Mickie Most, intitulé Dance with the devil. Ce single connait un succès immense en Angleterre, atteignant la 3ème des charts. Il est probable qu’il quitte Bedlam pour cette aventure solo.
Ce succès l’encourage à créer le Cozy Powell’s Hammer en avril 1974. Il s’entoure de très bons musiciens. Bernie Marsden à la guitare, Clive Chaman à la basse (ancien Jeff Beck group), Frank Aiello au chant et Don Airey rejoignent Cozy. Clive ne reste pas et il sera très vite remplacé par Neil Murray. La formation ne connait pas le succès escompté avec les deux singles publiés. Na na na / Mistral atteint tout de même la 10ème place des charts et The Man in the black est encore publié. Or il connait un succès moindre. Cozy n’arrive pas à se concentrer pleinement à Cozy Powell’s Hammer et multiplie les sessions studios. Il est demandé par un grand nombre de musiciens tels que par Murray Head, par le clavier de Ten Years After, Chick Churchill, participe surement à des sessions avec Ashton et Lord. Il met fin à son groupe en avril 1975. Un nouveau projet – Strange brew – voit le jour avec son ami Clem Clempson qui vient de quitter Humble Pie. Mais le guitariste se casse le poignet et ajourne l’histoire du groupe.
Cozy Powell's hammer