Je m’étonne un peu que notre bonne sorcière quadrupède, si folkeuse et si sentimentale, ne vous ait point encore entretenu de ce disque. Voilà deux jours qu’il tourne et retourne, et deux jours que mon enchantement dure et persiste. C’est à Laurent, que je salue très bas, que je dois cette découverte... et cette résurrection!
Il y a une éternité que je n’avais été séduit par un album récent: depuis “Boys For Pele”, janvier 1996, date à laquelle je me suis assoupi. Que dire?... C’est beau, pur, sincère, empli de langueurs nocturnes et de rêveuses délicatesses. Pas d’électricité, de batterie, de sons synthétiques, toute la saveur d’un folk féerique et médiéval s’y exhale sans kitsch et sans faux-pas, et l’orchestration est au diapason: chatoyante, opaline, alternant des lueurs de flûte, d’harmonium, de violoncelle; ou de clochettes et de banjo, avec le merveilleux “Courting Autumn”; de sitar aussi avec “Ca' The Yowes”, traditionnel écossais; un sitar lent, sinueux, étrangement supplétif. Ce sont là deux chanson favorites auxquelles j’ajouterais un autre traditionnel — anglais cette fois —, “Cold Blows The Wind” (plus connu sous le nom de “The Unquiet Grave”), une ballade qu’elle chante avec vibrante émotion et qui renforce le tribut au passé qui distingue cet album.
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