Les Miscellanées du Rock Par Jean-Eric Perrin, Jérôme Rey, Gilles Verlant, Editions Fetjaine, 2009, 320 pages.
Comme pour la musique populaire en général, le grand livre sur le rock et la pop musique n’est pas pour demain.
Il n’a pas fallu pourtant moins de trois auteurs pour ce livre dont l’indigence est soulignée directement en quatrième de couverture avec la définition même de Miscellanées : « recueil d’écrits divers littéraire ou scientifiques ». Or dans cet ouvrage en fragments disparates il n’y a rien de littéraire ou de scientifique. Une nouvelle fois le rock est traité par l’anecdotique le plus plat et le plus insipide.
Personnellement je n’ai rien contre les listes stupides lorsqu’elles sont animées d’un esprit dada, futuristes ou surréalistes car elles possèdent une sorte de puissance poétique révélatrice de l’absurde du quotidien. Néanmoins dans 'Miscellanées du Rock' elles tombent comme des merdes à plat les unes sur les autres…
Mais le pire est à venir lorsque le livre se pare d’une forme de critique conseil, élitiste, et que les auteurs, se lâchent en inepties sur un style musical qu' ils abhorrent, en titrant : ‘La plaie des années 1970’
Je cite (page 219) : « Le rock progressif régnait en maître sur la pop du milieu des années 1970. Sa prétention, sa vaine virtuosité, sa logorrhée, ses constructions et arrangements alambiqués, la longueur épuisante de ses morceaux et ses centres d’intérêt fantastico-science-fictionnesques firent beaucoup de dégâts. Mais ignorer complètement le genre ou le vouer aux gémonies relèverait du révisionnisme le plus néo-stalinien : le prog rock nous a quand même offert quelques grands moments, signés Yes (Roundabout), Van Der Graaf Generator (Theme 1), Jethro Tull (Locomotiv Breath), Emerson Lake et Palmer (Hoedown, Lucky Man), Hawkwind (Silver Machine), Procol Harum (A Salty Dog), Mike Oldfield (Tubular Bells), Electric Light Orchestra (10538 Overture), Genesis (« The lam Lies Down on Broadway, etc.
Méfiez-vous en revanche de Barclay James Harvest, Curved Aid, Nucleus, Colosseum, Gentle Giant, Magna Carta, Pavlov’s Dog, Camel, Absolute Elsewhere, Druid, Renaissance, Comus, Esperanto, Fruupp, Firefall, Klaatu, Mandala Band et Seventh Wave. Notez que le rock progressif fit aussi des ravages sur le continent avex Wallace Collection (Belgique), Machiavel (Belgique), Aphrodite’s Child (Grèce, avec Demis Roussos et Vangelis, album 666 en 1969), PFM (Italie), Focus (Hollande), Kayak (Hollande), sans parler des 17000 groupes des pays de l’Est dont la culture musicale s’arrêtait au Foxtrot de Genesis. »
Les albums cultes sont, comme à l’accoutumé, mis sur un piédestal, au dépend de groupes confidentiels tel Camel, Renaissance ou Focus qui sont allègrement insultés. Les vrais connaisseurs apprécieront certainement d’apprendre que Firefall (country rock), Klaatu (pop), Magna Carta (folk rock), Aphrodite’s Child (pop rock) entre autres …, sont des groupes de musique progressive. Manifestement, toute la musique néo-progressive est méprisée au travers d’une ignorance des plus crasses.
Un monument de conneries qui peut permettre de conclure que désormais n’importe qui peut écrire sur n’importe quoi du moment qu’il y mette le verbe.
Ne soyez donc pas surpris que je me mette à publier un livre de cuisine.
Dernière édition par Belou le Ven Fév 12, 2010 8:17 pm, édité 1 fois.
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