Yes est un groupe Anglais de Progressive Rock formé à Londres en 1968 et généralement considéré comme l'un des archétypes des groupes du genre.
Bien que la composition du groupe ait changé au fil des ans, les scissions occasionnels au sein du groupe et l'évolution constante des tendances de leur musique, la formation existe donc depuis plus de quarante ans et conserve encore de nombreux adeptes.
Les membres fondateurs Jon Anderson et Chris Squire peuvent être considérés, à juste titre, comme le noyau du groupe avec Steve Howe. En fait, Anderson a participé à tous les albums sauf un ("Drama"), tandis que Squire a participé à tous les albums officiels de Yes.
Rick Wakeman, d'un autre côté, a quitté et réintégré le groupe au moins quatre fois.
La musique du groupe mélange les structures symphoniques et autres 'classiques' avec leur propre style de musique Rock, qui est marqué par de forts contrastes dynamiques, des chants longs, des paroles abstraites, et un 'étalage' de prouesses instrumentales.
Bien que le seul membre constant du groupe ait été le bassiste Chris Squire (né Christopher Russell Edward "Chris" Squire le 4 Mars 1948), remarqué pour son jeu très mélodique et discursif, ainsi que son utilisation précoce des effets électroniques, Yes est aussi généralement reconnu pour le haut registre distinctif du chanteur Jon Anderson (né John Roy Anderson le 25 Octobre 1944) et l'éclectisme musical d'une succession d'excellents guitaristes:
Peter Banks (né Peter William Brockbanks le 15 Juillet 1947 à Barnet, dans le North London), Steve Howe (né Stephen James "Steve" Howe le 8 avril 1947 àHolloway, dans le North London), Trevor Rabin (né Charles Trevor Rabin le 13 Janvier 1954), et l'Américain Billy Sherwood (né William "Billy" Wyman Sherwood le 14 Mars 1965 à Las Vegas, dans le Nevada),
de claviéristes:
Tony Kaye (né Anthony John Selridge le 11 Janvier 1946 à Leicester), Rick Wakeman (né Richard Christopher Wakeman le 18 Mai 1949 à Perivale, à London), Patrick Moraz (né Patrick Philippe Moraz le 24 Juin 1944 à Villars-Ste-Croix, dans le comté de Morges, en Suisse), Geoff Downes (né Geoffrey Downes le 25 août 1952 à Stockport, à Manchester), et le Russe Igor Khoroshev (né Igor Petrovich Khoroshev le 14 Juillet 1965 à Moscou),
et de batteurs:
Bill Bruford (né William Scott Bruford le 17 Mai 1949 à Sevenoaks, dans le Kent), et Alan White (né le 14 Juin 1949).
Plusieurs membres de Yes sont devenus de célèbres musiciens et même chefs d'orchestre de leur propre volonté, et le line up de 1980 a été brièvement dirigé par la future star de la production Trevor Horn (né Trevor Charles Horn le 15 Juillet 1949).
Les membres du groupe Squire, Howe et White ont été tout récemment en tournée (sur la In The Present Tour de la fin 2008 et début 2009) avec un line up mettant en vedette un nouveau chanteur Benoît David et le claviériste Oliver Wakeman, fils de Rick Wakeman.
Yes a donc été formé en 1968 par le chanteur Jon Anderson et le bassiste Chris Squire.
Anderson avait déjà enregistré un single en 1964 en tant que membre de The Warriors, un groupe de Beat formé par son frère Tony, et plus tard, il chantera sur deux 45 tours pour le label Parlophone sous le pseudonyme de Hans Christian.
Il a aussi été brièvement membre du groupe The Gun.
Squire avait été un membre de The Syn, un groupe de flower pop qui a enregistré quelques singles pour le label Deram (un, "14-Hour Technicolor Dream", célébrant le "happening" qui s'est tenu à l'Alexandra Palace les 29 et Avril 30, 1967).
Après l'éclatement de The Syn, Squire a passé un an au développement de sa technique de jeu basse, fortement influencé par le bassiste des Who, John Entwistle.
En Mai 1968, il rencontre Anderson dans un night-club de Soho, 'La Chasse', où Anderson travaillait.
Les deux se trouvent un intérêt commun dans l'harmonie vocale et commencent à travailler ensemble peu après.
À l'époque, Squire était dans un groupe appelé Mabel Greer's Toyshop avec le guitariste Clive Bailey et le batteur Bob Hagger, et Anderson a été invité à chanter avec le groupe.
Hagger fut bientôt remplacé par Bill Bruford, un amateur de Jazz qui avait joué seulement trois concerts avec Savoy Brown avant de partir, et qui a été recruté grâce à une annonce qu'il avait mis en Melody Maker.
Une formation antérieure de Toyshop Greer's Mabel avait été marquée par le guitariste Peter Banks qui avait déjà travaillé avec Squire dans The Syn et qui, maintenant se trouvait remplaçanr de Bailey.
Enfin, le groupe s'et également élargi pour inclure un organiste et pianiste occasionnel, Tony Kaye, un musicien de formation classique, qui avait abandonné ses études pour poursuivre le Rock and Roll et il avait déjà été dans une série de groupes sans succès (Johnny Taylor's Star Combo, The Federals, et Jimmy Winston and His Reflections).
En quête d'un nom commercialement plus utile pour le groupe, Toyshop Greer's Mabel est vite devenu Yes.
Banks avait proposé ce nom de trois lettres, argant que cela se démarquerait plus sur les affiches.
Le nouveau groupe, rebaptisé Yes, fait son premier spectacle à East Mersea Youth Camp en Angleterre le 4 Août 1968.
Peu après, ils jouent en première partie de Cream pour leur concert d'adieu en 1968 au Royal Albert Hall.
Dès le départ, influencé par des groupes comme 1-2-3 (plus tard Clouds), le groupe obtient une réputation de prendre les chansons des autres et de les changer de façon drastique en compositions étirées et progressives.
En Septembre 1968, Yes remplace au pied levé Sly & the Family Stone à Blaise's et à la suite de cette apparition, le groupe acquiert une résidence à The Marquee club.
Peu de temps après, ils font leur première apparition dans la programation de la radio de John Peel, et lorsque le chroniqueur du Melody Maker Tony Wilson, les classe, avec Led Zeppelin, comme les deux groupes les plus susceptibles de réussir ("Most Likely to Succeed"), il semble que leur avenir est assuré.
Yes fut ainsi, au début des années 1970, la première figure de proue du Rock Progressif.
Leur premier album, simplement intitulé "Yes", sorti le 25 Juillet 1969, ne reflète que très peu l'orientation musicale que le groupe suivra dans les années suivantes.
Les harmonies vocales d'Anderson et Squire ont cependant été une marque immédiate du son du groupe.
Optimisme et regard vague sur le futur du monde sont livrés avec une belle combinaison de mélodie et de virtuosité.
Certains morceaux sont assez Jazzy comme la reprise de "I See You" de The Byrds et la chanson qui finit le disque, "Survival" présente des harmonies vocales dans une construction habile.
On y trouve aussi une excellente reprise de "Every Little Thing" des Beatles.
A Noter que l'album reçoit un avis favorable de Lester Bangs dans 'Rolling Stone magazine' qui décrit le groupe comme prometteur, l'album affichant un "sens du style, du goût et de la subtilité" ("sense of style, taste and subtlety").
Leurs compositions gagnent en personnalité lorsque, en 1970, le groupe sort son deuxième album "Time and a Word", cette fois accompagné par un orchestre de 30 musiciens.
Ce LP possède des compositions originales et surtout deux reprises, "Everydays" de Stephen Stills (à l'origine enregistré par Buffalo Springfield) et "No Opportunity Necessary, No Experience Needed" de Richie Havens (dans une version remaniée, on trouve notamment des extraits de la chanson du thème du film "The Big Country").
Bien que musicalement exceptionnelle en termes de prestation mélodique, l'orchestre (et le claviériste Tony Kaye) accable Banks et une grande partie du travail vocal, laissant "Time and a Word" quelque peu inégal.
Banks est particulièrement insatisfait de l'album, ainsi que du limogeage du premier manager de Yes, Roy Flynn, plus tard dans l'année.
Des tensions se développent au sein du groupe, ce qui entraîne l'éviction de Banks par Anderson et Squire, avant la sortie de "Time and a Word" (il jouera par la suite brièvement dans Blodwyn Pig avant de lancer son propre groupe de rock progressif Flash).
Steve Howe, ancien guitariste de Tomorrow, remplace Banks dans Yes, et se retrouve sur la photo de la couverture de la version américaine de l'album, bien que n'ayant pas joué dessus.
Mais c'est avec "The Yes Album" (1971) que leur musique prend un réel tournant progressif.
Juste avant l'enregistrement de cet album, Steve Howe remplace Peter Banks à la guitare.
Le nouveau style du groupe fusionné sur ce LP est acclamé par la critique.
"The Yes Album" a été écrit ensemble dans une maison de campagne louée dans le Devon.
C'est le premier enregistrement de Yes à être entièrement constitué de compositions originales, qui sont sensiblement plus longues et plus ambitieuses que celles des deux albums précédents.
Howe s'est rapidement imposé à part entière dans le son de Yes, ajoutant aux compositions du groupe des infuences de guitare Classique et Country et jouant d'un plus large éventail d'instruments tels que la vihuela 12 cordes Portugaise.
"The Yes Album" finit par unir Yes à leur producteur et ingénieur Eddie Offord dont l'atelier d'expertise a été un facteur clé dans la création du son de Yes.
En 1971, Tony Kaye quitte le groupe.
Bien que certains rapports attestent qu'il a été congédié, d'autres indiquent qu'il a quitté Yes volontairement.
Il est généralement indiqué que la décision avait à voir avec sa réticence à utiliser le synthétiseur Moog émergeant et autre technologie de clavier moderne, car il ne se considérait que comme un organiste.
Kaye plus tard, formera le groupe Badger et il rejoindra Yes au début des années 1980: entre les deux, il a été invité dans le 'Flash' de Peter Banks (un groupe parfois accusé d'avoir volé le son musical de Yes, un son que Banks de et Kaye avaient eux-mêmes contribué à créer).
Kaye a été remplacé par un autre musicien de formation classique, l'étoile montante du clavier, Rick Wakeman qui venait de quitter the Strawbs et il était un musicien de studio très prisé, ayant déjà joué avec T. Rex, David Bowie et Lou Reed.
Wakeman s'introduit dans le groupe en jouant des claviers à un niveau beaucoup plus élevé de compétence technique (il devient ainsi l'arrangeur musical officieux du groupe) et il s'avére être le parfait complément de Steve Howe à la fois comme soliste et musicien d'ensemble.
En outre, cela implique l'utilisation du Minimoog synthétiseur (dont Kaye n'avait joué qu'avec réticence), et une autre addition essentielle à l'instrumentation du groupe: le Mellotron.
Avec ses cheveux blonds qui coule et sa cape à paillettes, et entouré par ses claviers, Wakeman fournit également un fort accent visuel sur scène.
L'album suivant, "Fragile", est, notament, le premier de leurs albums dont la pochette est illustrée par Roger Dean.
Ce premier album avec le nouveau line up sort en 1971 entre dans le Top Ten en Amérique. Musicalement, l'album continue à développer l'intérêt croissant pour Yes dans les sons et les structures de la musique classique, notamment les travaux de Sibelius et Stravinsky (bien que Wakeman contribue également à un arrangement pour clavier électrique du troisième mouvement d'une Symphonie de Brahms).
L'album est aussi remarquable pour présenter le travail de chaque membre dans une série de solo (ou presque en solo) qui met en valeur, par exemple, la composition de guitare classique de Howe "Mood for a Day" et de multiples parties de basse de Squire en overdub sur "The Fish".
"Fragile" marque donc le début d'une très longue collaboration du groupe avec l'artiste Roger Dean, qui a conçu le logo du groupe et leurs pochettes d'album, ainsi que leurs décors avec le frère de Dean Martin.
En Février 1972, Yes enregistre un morceau qui ne paraitra sur aucun album, une interprétation dynamique de dix minutes de "America" de Paul Simon (qui n'apparaîtra que sur l'album 1972 "The New Age of Atlantic", une compilation de plusieurs groupes dans le catalogue d'Atlantic Records).
Cette chanson est un élément des concerts de Yes depuis les premiers jours du groupe (une nouvelle version contenant Kaye apparaît sur le coffret "Word Is Live" ).
Alors que Wakeman joue la plupart des parties de clavier sur l'enregistrement, il n'était pas particulièrement enthousiaste à ce sujet et la partie de Mellotron à la fin du morceau est effectivement joué par Bill Bruford.
L'album suivant "Close to the Edge", sorti en 1972, contient trois chansons, dont le morceau titre d'une durée de 18 minutes, est construit comme un morceau classique du XIXe siècle.
Il a été enregistré après un long passage en studio et il a solidifié le modèle de la musique de Yes pour le reste de la décennie.
C'est de loin l'effort le plus ambitieux du groupe à ce jour, composé de trois compositions de longue haleine.
La chanson titre prend toute une face de l'album et elle est construite en forme de sonate classique, même si elle s'appuie sur des éléments combinés de la musique classique, Rock Psychédélique, Pop, Jazz et enregistrements ambiens pour créer le son final.
Comme son prédécesseur, "Close To The Edge" atteint le Top Ten aux Etats-Unis.
Certains auditeurs considèrent l'album comme le point culminant de tout le genre Rock Progressif.
Dès la sortie de l'album, Bill Bruford décide de quitter le groupe pour intégrer King Crimson, trouvant qu'il est devenu trop compliqué de composer. Anderson et Squire sont devenus très exigeants et tiennent à la juste répartition dans la composition des morceaux.
Il est remplacé par l'ancien batteur du Plastic Ono Band, Alan White, qui apporte une approche plus classique du Rock (une nette différence par rapport aux influences jazzies de Bruford).
Ami d'Anderson et de Offord, White a siégé derrière les fûts pour Yes une fois au cours des semaines avant le départ Bruford, et il a joué plusieurs mois pour le groupe avant Septembre 1972, date de sortie de "Close to the Edge". (Après avoir essayé les uns et les autres pendant trois mois, Squire a menacé de jeter White par la fenêtre s'il ne faisait pas l'affaire.)
White apprend donc le répertoire ambitieux du groupe pendant une période de trois jours avant de se lancer sur le circuit.
Il est depuis resté avec le groupe depuis plus de trente ans et a maintenu une réputation d'avoir une collaboration "terre à terre dans son attitude".
À ce moment-là, Yes commence à apprécier l'énorme succès commercial et critique du monde entier.
Ils sont également devenus l'une des attractions de concert les plus populaires de l'époque, profitant des énormes progrès dans la technologie de la musique live qui se déroulaient à cette époque.
Les musiciens de Yes étaient particulièrement vifs et rapides à embrasser et à développer cette technologie, et ils ont été renommés pour leur grande qualité tant pour le son que l'éclairage.
Après avoir soutenu Iron Butterfly sur une tournée Européenne en 1971, ils ont en fait acheté l'ensemble du système du pavillon de PA afin qu'ils puissent prendre le contrôle de leur propre son.
Les premières tournées qui suivent avec White ont été enregistrées et immortalisées en vue de la sortie prochaine d'un triple album live de collection "Yessongs", enregistré pendant leurs tournées Américaines et Britanniques en Novembre et Décembre 1972.
L'album inclut également deux enregistrements antérieurs (1972) avec Bruford, "Long Distance Runaround" et "Perpetual Change" (cette dernière avec un long solo de batterie de Bruford), et un autre long passage où Bruford appuie le solo de basse de Chris Squire sur "The Fish".
"Yessongs" a été un projet extrêmement ambitieux et sans doute un pari majeur pour le label, Atlantic Records. C'était l'un des premiers triple album de l'histoire du Rock, avec des versions live de morceaux originaux issus des trois précédents albums studio.
Présenté dans l'un des paquetages les plus somptueux à ce jour, ce triple album est orné par l'oeuvre de Roger Dean représentée à travers une couverture gatefold triples, continuant le design de concepts cosmico-organique des deux précédents albums .
L'album est un autre best-seller et a été récemment élu parmi les vingt premiers enregistrements live de tous les temps.
Une vidéo de la tournée, publié sous le même nom, présente des images de concert (avec Howe recueillant une grande quantité de l'attention parce que son beau-frère était rédacteur en chef) mêlées à des effets psychédéliques et visuels.
En 1973, le groupe sort le très controversé double album "Tales from Topographic Oceans".
Lors de la tournée de cet album, le groupe joue tout l'album "Close to the Edge", suivi de tout l'album "Tales from Topographic Oceans".
"Tales from Topographic Oceans" marque un changement dans la fortune du groupe et il polarise les fans et les critiques.
Venant après une vaste tournée, l'album est décrit plus tard par Jon Anderson comme "le point de rencontre d'idéaux élevés et de faible énergie".
Basé sur une interprétation des écritures Shastriques par Anderson (à partir d'une référence au sein du livre de Paramahansa Yogananda, 'Autobiographie d'un yogi'), "Tales from Topographic Oceans" reste l'effort de Yes le plus ambitieux techniquement à ce jour.
Bien que les compositions étendues soient désormais une caractéristique de Yes, chacune des quatre compositions sur le nouvel album duré pendant environ 20 minutes et prend toute une face.
"Tales from Topographic Oceans" obtient des critiques mitigées et laisse le sentiment que le groupe commence à faire de la surextension.
C'est pourtant un autre succès dans les Charts, devenant le quatrième Disque d'Or du groupe consécutivement, atteignant le sommet des Charts au Royaume Uni et grimpant au Numéro 6 aux États Unis (soutenus par les pré-commandes des fans enthousiastes).
De façon plus significative, Rick Wakeman n'est pas vraiment content de l'album, et à ce jour, il est critique pour une grande partie de celui-ci.
Les fans ont beaucoup apprécié la savante mise en scène de la tournée d'album comme source d'inspiration pour le film 'faux documentaire', "This Is Spinal Tap", qui va jusqu'à imiter certains des incidents survenus sur le tournée de "Tales" avec des modifications humoristiques assez minimales.
A cette époque, Wakeman se développe également une jeune carrière en solo sur la force de son travail avec Yes et de son statut de "claviériste célébre".
Son scepticisme à propos de l'album se trouve dans le fait que certaines sections de composition ont été 'saignées à mort", et qu'il y a beaucoup de rembourrage musical.
Les différents politiques, les perspectives et le mode de vie entre lui et le reste du groupe le conduisent à quitter Yes, à la fin de la tournée "Tales" en 1974.
Wakeman a ensuite une longue et productive carrière solo comprenant des musiques de films, des projets avec son English Rock Ensemble et des collaborations avec d'autres artistes, et il rejoint Yes à plusieurs reprises.
En 1976, Wakeman s'implique dans une tentative de former un nouveau trio appelé British Bulldog, avec son ancien compère de Yes, Bill Bruford et un ami de Bruford, un ancien membre de King Crimson, John Wetton, mais le projet ne réussit pas à décoller, même si cela conduit ensuite indirectement à la formation d'un groupe de la deuxième vague de Rock Progressif, UK.
Yes auditionne plusieurs musiciens pour prendre le relais de Wakeman, dont Eddie Jobson de Roxy Music et Jean Roussel, ancien claviériste de Cat Stevens.
Pendant plusieurs semaines, le groupe répéte même avec le Multi-instrumentiste Vangelis Papathanassiou (ancien membre de Aphrodite's Child et qui, plus tard, atteindra une notoriété sous son propre nom, Vangelis), ce qui s'avére être musicalement intéressant mais finalement échoue.
Vangelis restera pourtant en contact avec Jon Anderson, pour exploiter les talents vocaux de ce dernier pour son album 1976 "Heaven And Hell" et faire équipe avec lui plus tard, en 1979 comme Jon and Vangelis.
Wakeman quitte le groupe après la tournée, remplacé par le Suisse Patrick Moraz, un musicien de jazz électrique caractéristique qui avait précédemment fait partie du trio Refugee, aux côtés de deux anciens membres de The Nice.
Le groupe sort alors en 1974 le très chaotique "Relayer", sur lequel figure "The Gates of Delirium", un autre morceau d'une vingtaine de minutes, une sorte de bataille cosmique, véritable épopée, basée sur le roman "Guerre et Paix" de Léon Tolstoï, considéré par certains comme l'apothéose du Rock Progressif.
Dans les faits, Moraz est arrivé assez tard dans Yes pendant les sessions pour le prochain album du groupe, "Relayer", qui a été enregistré dans le studio de la propre maison de Chris Squire.
Il s'inscrit tout d'abord parfaitement bien dans l'orientation que Yes poursuivait avec l'album, c'est à dire le contexte Jazz-Fusion.
Il faut dire que pendant ces dernières tournées, Yes avait croisé la route avec des groupes de Fusion comme Return to Forever et Mahavishnu Orchestra.
L'album est beaucoup plus énergique que "Tales from Topographic Oceans", démontrant un jeu d'ensemble puissant et de nouveaux ingrédients musicaux tels que la guitare flamenco électrique et mettant davantage l'accent sur les percussions bizarres (y compris un support de pièces d'automobile trouvé).
Suite à une longue tournée à travers les années1975 et 1976, le groupe fait une pause tandis que chaque membre du groupe sort son album solo.
Dans le même temps, un album compilation "Yesterdays" a été publié, contenant des morceaux des deux premiers albums ainsi que leur version 1972 de "America".
A l'Automne 1976, le groupe rentre une première fois en studio et alors que les morceaux sont à un stade quasiment achevés, Patrick Moraz est remercié.
Début 1977, le groupe se reforme, avec, de nouveau, Wakeman aux claviers, et, cette fois, sort l'album "Going for the One".
Pour celui-ci, il existe une certaine confusion sur la chaîne des événements qui se sont succèdés, qui finalement aboutit au licenciement de Moraz par le groupe pour être remplacé par Rick Wakeman.
Il semblerait que le groupe ait perdu ses illusions avec l'approche jazzy de Moraz lorsqu'elle est appliquée au répertoire 'pré Relayer' (y compris son utilisation extensive du 'pitch-bending').
On a également dit qu'il ne rentrait pas facilement dans la façon de travailler du groupe et la communication.
Le mérite de Moraz sur le disque se trouve sur une grande partie de la musique de "Going for the One", et Howe a fait remarquer que le groupe "cherchait à enlever autant de Patrick à partir des chansons que possible", donc il semblerait bien que Moraz ait effectivement contribué aux séances initiales.
En définitive, Moraz fini au sommet de l'ambigu "merci à ..." liste sur la pochette.
Moraz continuera à avoir du succès en se joignant à The Moody Blues peu de temps après son départ de Yes.
A ce moment-là, Wakeman partage le management avec Yes, et il a été suggéré que cela avait joué un rôle important dans l'organisation de son retour.
Après une quantité considérable de négociation, il finit par rejoindre le groupe comme musicien de session de base.
Wakeman redevient un membre du groupe permanent après avoir entendu et avoir été impressionné par le nouveau matériel, qu'il considérait comme étant plus énergique et plus intéressante que "Tales from Topographic Oceans".
Outre le morceau de 15 minute "Awaken", la plupart des chansons sur "Going for the One" sont relativement courtes, mêmr le madrigalesque "Wonderous Stories" (qui était sorti en single au Royaume-Uni en 1977 et avait atteint le Top Ten).
"Going for the One" est aussi le premier album, depuis The Yes Album, à ne pas présenter une nouvelle oeuvre de Roger Dean, bien qu'il affiche le logo que Dean a conçu. Au lieu de cela, l'œuvre de la pochette a été gérée par la firme de conception Hipgnosis.
En 1978, "Tormato" sort au moment où le Punk Rock est en plein essort en Grande Bretagne, au cours duquel Yes a souvent été critiqué par la presse musicale comme représentant les excès les plus boursouflés du Rock Progressif du début des années 1970.
Ironiquement, Cet album et le précèdant ont été un grand succès commercial, et Yes, finalement, a survécu à presque tous les groupes de cette époque.
"Tormato" voit le groupe poursuivre son mouvement vers des chansons plus courtes, jouées avec le sentiment d'aborder un nouveau style de Rock plus serré.
On découvre un début de modification des aspects du son Yes, avec Wakeman remplaçant son Mellotron par un autre clavier, l'infortuné Birotron, et Squire expérimentant toujours plus avec un 'harmoniser' et des 'pédales Mu-tron'.
Les membres du groupe eux-mêmes ont, par la suite, déclaré qu'ils n'étaient pas sûrs d'une partie du matériel sur l'album. Cela s'étend au style de production qui est géré collectivement par le groupe et révèle des désaccords au stade de mixage.
La pochette de l'album voit de grands changements, avec encore Hipgnosis qui prend un nouveau tour avec une combinaison de photographie manipulée et des éléments graphiques en lieu et place de l'approche traditionnelle de Roger Dean.
Malgré les critiques interne et externe de l'album, c'est le premier LP de Yes à atteindre le statut de Platine, et le groupe entame des tournées de soutien réussies en 1978 et 1979, alors que seulement quelques coupures, habituellement "Future Times / Rejoice", "Circus of Heaven" et "Don't Kill the Whale", sont jouées lors des shows.
En Octobre 1979, Yes est convoqué à Paris par le producteur de Queen et de The Cars, Roy Thomas Baker.
Il existe un certain nombre de déclarations faites par les membres du groupe et des rumeurs pour comprendre pourquoi les sessions n'ont pas abouti à un album officiel.
L'insatisfaction avec l'approche de Baker est souvent citée (avec la sortie de certaines des demos des sessions sur le remaster de "Drama" confirmant que Baker semble décidé à appliquer les sons hermétiquement compressés et volontairement artificiels qui l'avaient conduit au grand succès commercial avec The Cars).
Plus important encore, il existe maintenant un écart de musique dans le groupe même entre Anderson et Wakeman, d'un côté et Howe, Squire, et White de l'autre, avec les trois derniers privilégiant désormais un son Rock plus lourd et les deux premiers préférant une approche plus fantaisiste et plus délicate.
En particulier, Howe, Squire, et White ont révèlé plus tard, en 1980, qu'aucun des trois n'avaient aimé la musique qu'Anderson avait offert au groupe, la jugeant trop légère et manquant singulièrement d'une lourdeur que le trio assumait pendant leur temps libre passé ensemble.
Des Bootlegs de ces sessions suggèrent que Howe et les autres ont eu raison de leur description de la musique d'Anderson, dont certaines chansons ont été jouées en tournée de Yes, mais jamais enregistrées, et dont certaines semblent en 1980 se trouver sur son album solo "Song of Seven".
En Décembre 1979, les sessions de Paris prennent fin lorsque White se casse le pied, et les enregistrements sont purement et simplement abandonnés.
Quand le groupe se réuni de nouveau pour examiner leur prochain déplacement, des différents musicaux, plus des dissensions internes (principalement entre Anderson et le reste du groupe, avec l'abstention de Wakeman) empêche Yes de progresser.
Il y a aussi une forte spéculation qu'il existe une brouille sur des questions financières, qui visent surtout Anderson qui dépense plus que sa juste part les fonds du groupe.
Les revendications et les demandes reconventionnelles font que, en Mai 1980, la situation atteint sa conclusion avec le départ d'Anderson de Yes, car aucun accord n'a pu être atteint sur la direction musicale et la rémunération financière.
Avec le départ d'Anderson, Rick Wakeman emboîte le pas, en pensant que Yes ne peut pas continuer sans sa voix primaire.
Le groupe éclate donc plus ou moins avec le départ de Anderson et Wakeman, mais ils sont, à la surprise générale, remplacés par deux membres du groupe The Buggles, Geoff Downes et Trevor Horn.
C'est sur la suggestion de son manager Brian Lane que Squire invite ce duo de synth pop, le claviériste Geoffrey Downes et le chanteur Trevor Horn pour l'aider sur un nouvel album de Yes.
Sous le nom de The Buggles, Downes et Horn avaient récemment connus un énorme succès, un Hit mondial avec leur single "Video Killed the Radio Star", et l'idée de départ était pour eux d'aider à créer un nouveau matériel et ils avaient déjà fait une chanson intitulée "We Can Fly From Here" qui avait été écrite dans l'esprit de Yes.
À leur grande surprise, ils sont donc invités à se joindre à Yes comme membres à temps complet. Ils acceptent l'invitation et jouent sur l'album "Drama" en 1980 (sur lequel "We Can Fly From Here" n'est pas inclus).
"Drama" fait manifestement preuve d'un son plus lourd et plus dur que le Yes enregistré avec Anderson en 1979, ouvrant avec un long morceau dans un style Rock Hard intutilé "Machine Messiah".
Bien que "Drama" soit bien accueilli par de nombreux fans, et souvent considéré comme l'un des plus beaux moments pour le trio Squire, Howe et White, en dépit de la contribution Horn / Downes, de nombreux autres partisans de Yes trouvent qu'il manque les paroles uniques et le style vocal d'Anderson.
Les illustrations de la pochette de l'album (l'album a été surnommé "Panthers" par certains fans, d'après les chats noirs figurants sur la pochette signée Roger Dean) font sourciller car la pochette de l'intérieur fait également preuve d'un style un peu maison des horreurs dans la photo et le graphisme, une anomalie qui rendent perplexes certains fans.
Le groupe entreprend une tournée Nord Américaine en Septembre 1980. Le consensus général est que Horn soit véritablement le chanteur du nouveau matériel en tournée (bien qu'il n'ait aucune expérience à la tête d'un groupe du calibre de Yes en public), mais il a de gros problèmes avec le matériel classique de Yes, car ce n'est pas dans sa gamme de chant.
Lorsque le groupe rentre en Angleterre plus tard en 1980, la presse Anglaise a accumulé beaucoup de critiques sur Horn et Yes.
Après la tournée 'Drama Tour', Yes est de retour en Angleterre pour déterminer sa prochaine étape (dont une partie implique le renvoi de leur manager à long terme, Brian Lane).
En fin de compte, Trevor Horn les quitte pour poursuivre une carrière dans la production musicale, et le groupe commence à se désintégrer réellement pour de bon et il se sépare officiellement.
C'est ainsi que, en 1980, Squire et White font équipe avec le guitariste de Led Zeppelin, Jimmy Page pour former un power trio surnommé XYZ ("eX-Yes-Zeppelin").
L'ancien chanteur de Led Zeppelin, Robert Plant devait également être impliqué, mais le projet n'a pas abouti.
XYZ a produit quelques demos, des éléments de ce qui semble plus tard se retrouver dans la musique de Yes (notamment "Mind Drive" de "Keys to Ascension 2", et "Can You Imagine", de "Magnification").
Mais, des conflits créatifs mettent rapidement un terme à l'existence de ce supergroupe, et Squire et White se retrouvent une fois de plus sans groupe.
Le départ de White et de Squire laisse Downes et Howe comme les seuls membres restants de Yes. Ils choisissent de ne pas continuer avec le groupe, et se séparent. Une annonce est faite par le management du groupe à la fin Mars 1981, confirmant que YES n'existe plus.
Deux autres albums sortent pour clôturer, apparemment, la carrière de Yes, l'album live "Yesshows" (couvrant la période pré Drama, tournées de soutien de "Relayer", "Going for the One" et "Tormato")
et la compilation "Classic Yes".
Howe et Downes partent alors former le supergroupe Asia avec John Wetton, ancien bassiste chanteur de King Crimson et Carl Palmer, ancien batteur de Emerson, Lake And Palmer.
Début 1981, un guitariste de Jazz Rock prometteur, originaire d'Afrique du Sud, nommé Trevor Rabin (ex Rabbitt) vend ses compositions solo à un directeur de A&R chez Atlantic Records, qui lui suggère de rencontrer Squire et White.
Plus tard en 1981, Squire et White publient un single de Noël intitulé "Run With the Fox" en duo, (avec Squire au chant sur des textes de Pete Sinfield, ancien parolier de King Crimson et Emerson, Lake And Palmer), un Heavy Rock qui reçoit une bonne antenne à la radio à travers les années 80 et début des années 90 au moment de Noël.
Depuis qu'il avait quitté Rabbitt, Rabin avait sorti trois albums solo et développé une carrière parallèle de producteur de disques (avec, par exemple, Manfred Mann) et il a été brièvement considéré comme un membre de Asia.
Il fut un compositeur prolifique, avec une compréhension de la musique populaire.
Ces facteurs équipent le concept de Squire pour un nouveau groupe. L'organiste original de Yes, Tony Kaye est ensuite invité à participer car Squire estime que l'approche de la texture de Kaye aux claviers conviendrait parfaitement au groupe.
La formation en résultant est baptisée Cinema et se compose de Squire, White, Kaye, et Rabin.
Initialement, le chant est partagé entre Rabin et Squire, mais Rabin est le chanteur principal.
Un autre ancien membre de Yes, Trevor Horn, participe au projet en tant que chanteur principal potentiel de remplacement mais il opte finalement pour produire les sessions à la place.
Le groupe reste alors sous pression pour trouver un véritable chanteur acceptable.
Pendant ce temps, Jon Anderson a poursuivi sa carrière solo, après avoir enregistré deux albums solo ("Song of Seven" et "Animation") depuis son départ du groupe.
Il a obtenu de bien meilleurs résultats avec le Projet "Jon and Vangelis" qui le réunit avec Vangelis Papathanassiou en 1979 afin de produire deux albums.
En 1979, "Short Stories" qui génére au Royaume Uni un Hit single "I Hear You Now", et en 1981, "The Friends of Mr Cairo" qui à son tour, produit un hit FM en Amérique du Nord "Friends Of Mr Cairo" et un autre Hit au Royaume Uni "I'll Find My Way Home".
Malgré ce succès, Anderson a plus tard avoué qu'il avait terriblement regrété Yes.
Cinema enregistre des demos et le groupe par la suite entre en studio pour enregistrer un album complet.
Le matériel initial est prometteur et le disque comprend une chanson avec un riff accrocheur appelée "Owner of a Lonely Heart".
A ce stade, Rabin joue les parties de guitare et la plupart des claviers lors de l'enregistrement proprement dit de l'album en studio car Tony Kaye est parti après environ six mois de répétitions, en raison d'accrochages avec le producteur Trevor Horn.
Au début de 1983, Anderson rencontre Chris Squire lors d'une fête à Los Angeles.
Squire saisit l'occasion pour lui faire écouter quelques-unes des demos de Cinema.
Voyant que Anderson est assez impressionné par la nouvelle approche du groupe dans des chansons comme "Leave It", Squire l'invite à ajouter sa voix sur le nouveau projet.
La participation d'Anderson avec Cinema est d'abord relativement mineure, impliquant de ne chanter que dans les dernières semaines de production.
Comme il s'intégre facilement dans le groupe, il ré-écrit aussi les paroles.
À ce stade, la maison de disques décide qu'il serait logiquement plus commercial sur le marché que l'album sorte sous le nom de Yes, contre les protestations du guitariste Trevor Rabin.
Avec Squire et son style musical personnel, White est assuré que certains aspects du style d'origine de Yes est resté (notamment les harmonies vocales et les racines des compositions).
L'album qui en découle, intitulé "90125", sorti en 1983, marque un changement radical par rapport à leur ancien son: plus simple, plus dur, moins progressif et plus pop, avec des effets électroniques modernes.
La chanson "Owner of a Lonely Heart", tirée de cet album, est le seul numéro 1 que n'aura jamais Yes.
"90125" s'impose rapidement comme une rupture radicale avec leur son précèdant.
Bien que celui-ci montre la marque harmonique chère au groupe, ce sont maintenant des chansons courtes plus appliquées, plus incisives avec des pointes de Pop distinctes et alliées au Rock le plus dur joué par la guitare de Rabin.
Rabin apporte également un style d'arrangement beaucoup plus dense grâce à son travail sur sa Les Paul et, de ce fait, beaucoup plus adapté aux attentes de la Pop contemporaine.
En tant que producteur, Trevor Horn mixe l'album avec des effets modernes électroniques et numériques et il joue également un rôle de premier plan dans les arrangements vocaux (contribuant même avec sa propre voix à différents points du disque, notamment sur la prédominance du chant à Cappella sur "Leave It").
La musique de l'album est de la Power¨Pop qui varie habilement comme "Owner of a Lonely Heart", proche du Heavy Metal comme "City Of Love", avec des riffs énergiques minimalistes sur "Changes" et un final dans la forme plus classique de Yes dans "Hearts".
Cet album se révèle être le plus grand succès commercial de Yes et de loin, car "90125" se vend finalement à plus de six millions d'exemplaires et obtient un nouveau bail sur la vie de Yes, qui tourne plus d'un an pour sa promotion.
La tournée '90125 Tour' est ainsi la plus lucrative financièrement parlant dans l'histoire du groupe, et rend tous les membres, ainsi que le management de Yes, extrêmement riches.
Le clip vidéo de "Owner of a Lonely Heart" révèle également une brève brouille personnelle à l'intérieur de Yes.
Durant la période promotionnelle pour la chanson, Tony Kaye (qui a eu des conflits continuels avec le producteur Trevor Horn durant les sessions d'enregistrement) avait quitté le groupe après la fin de "90125", mais avant la publication de cet album, et avait été remplacé par Eddie Jobson.
Cela aboutit à ce que Jobson apparaisse dans la version originale de la vidéo de la chanson.
Jobson rapporte sur son propre site, qu'il a d'abord été approché pour remplacer Kaye et alors (comme les relations se sont arrangées entre Yes et Kaye) pour partager les fonctions de claviériste.
Jobson refuse, et il quitte le groupe quand Kaye revient.
Yes a aussi sorti deux Hits singles avec "Leave It" et "It Can Happen", et obtient un 'Grammy Award' pour 'Best Instrumental Rock' ( "Cinema", un court morceau fortement comprimé et complexe enregistré live en studio), suggérant que la groupe n'a pas totalement abandonné sa musicalité en faveur d'un succès commercial, comme certains fans l'allèguent.
"90125" a également donné naissance à une vidéo du concert (dirigé par un jeune sorti de l'école de cinéma appelé Steven Soderbergh), "9012Live", et un mini-album live, "9012Live: The Solos", qui présente deux chansons entières du groupe ( "Hold On" et "Changes") et une série de performances en solo (Anderson exécutant "Soon" tiré de "The Gates of Delirium", Squire effectuant une version solo de "Amazing Grace" Rabin exécutant un morceau McLaughlin-esque de guitare acoustique sur "Solly's Beard").
L'album comporte aussi un long duo batterie basse appelé "Whitefish" dans lequel Squire et White font un medley de musique de "The Fish", "Tempus Fugit" et "Sound Chaser".
À partir de cette époque, l'histoire du groupe devient très désorganisée, avec deux formations coexistantes.
Le possesseur légal du nom de Yes est la formation de "90125" (connue familièrement sous l'appellation "YesWest" et installée à Los Angeles aux États-Unis), mais sans Anderson, qui se désiste pour former Anderson Bruford Wakeman Howe (connu sous l'autre appellation "YesEast" et basé au Royaume-Uni) avec d'autres anciens membres du groupe.
En 1986, Yes commence à enregistrer "Big Generator".
Malheureusement, les problèmes de relations interpersonnelles (principalement entre Rabin et Anderson) durent jusqu'à l'achèvement de l'album en temps opportun et, finalement, Trevor Rabin prend une part dans sa production finale.
Sorti en 1987, l'album, pourtant dans la même veine que le précèdent, n'obtient pourtant pas le même succès commercial.
Il se vend malgré tout bien, avec plus de deux millions d'exemplaires.
Certains fans considérent "Big Generator" plus fidèle à l'ancien son de Yes que l'abum précèdent en raison d'un effort concentré pour enregistrer des chansons plus longues telles que "I'm Running" et "Shoot High, Aim Low" ajoutées à des airs plus Pop.
Le morceau de Trevor Rabin "Love Will Find A Way" entre moyennement bien dans les Charts, ainsi que "The Rhythm of Love" d'inspiration Beach Boys qui atteint à peine le Top 40 aux États-Unis.
La tournée 1988 se termine par un concert au Madison Square Garden dans le cadre des célébrations du quarantième anniversaire de Atlantic Records, mais laisse les membres de Yes épuisés et frustrés.
Jon Anderson se lasse de la direction musicale du "nouveau" line-up de Yes et veut que le groupe revienne à un son classique.
À la suite de la tournée 1988, Anderson, affirmant qu'il ne resterait jamais dans le groupe uniquement pour de l'argent, commence à travailler avec d'anciens membres de Yes comme Rick Wakeman, Steve Howe, et Bill Bruford.
Certains membres de ce groupe (en particulier Bill Bruford) veulent absolument se différencier du nom de Yes.
Comme il s'avére que les anciens membres de Yes sont contractuellement incapables d'utiliser le nom, car Squire, White, Kaye, Rabin (et, ironiquement, Anderson) détiennent les droits, datant du contrat de "90125".
Par la suite, le nouveau groupe se fait appelé 'Anderson Bruford Wakeman Howe', ou tout simplement ABWH.
Le projet comprend aussi Tony Levin à la basse, amené par Bruford après que les deux aient travaillé ensemble dans King Crimson.
Faisant appel aux anciens et nouveaux fans de Yes, leur album "Anderson Bruford Wakeman Howe" de 1989 met en vedette "Brother of Mine", une vidéo populaire à MTV et devient Disque d'Or aux Etats-Unis.
Toutefois, ils n'ont pas tous enregistrer ensemble comme au début des années 70 et au lieu de cela, leurs morceaux ont été classés et mis en place sur l'album par Anderson.
Howe a déclaré publiquement qu'il était malheureux avec le mixage de ses guitares sur l'album (une version de "Fist of Fire" avec plus de guitares de Howe laissé intact apparaitra finalement sur le Coffret "In a Word" en 2001).
Il est également intéressant de noter que, selon Bruford, les quatre crédits d'écriture ne reflètent pas le processus d'écriture réelle et c'est plutôt une incitation à voir les hommes de l'ancien Yes prendre part aux séances d'enregistrement.
Après la sortie de l'album, les batailles juridiques (déclenchées par Atlantic Records), suivent bientôt sur le titre de la tournée de ABWH, "An Evening of Yes Music Plus", un enregistrement live (qui sortira en 1993) où figure un collègue de Bruford appelé Jeff Berlin à la place de bassiste car Tony Levin a été forcé de s'arrêter pendant deux semaines pour cause de maladie.
En outre, les sessions live ont été augmentées par un deuxième claviériste Julian Colbeck et le guitariste Milton McDonald.
La tournée alterne entre la musique de AWBH et celle du Yes classique et chaque nuit commence par un court solo de chacun des quatre membres.
Pendant ce temps, Yes travaillait à faire un nouvel album pour succèder à "Big Generator".
Le groupe était à la recherche d'un nouveau chanteur, l'ancien chanteur de Supertramp, Roger Hodgson avait rejeté le poste.
Hodgson aurait apprécié de travailler avec le groupe mais il pense qu'il n'était pas judicieux de tenter de faire passer cette musique comme celle de Yes.
Le groupe collabore alors avec le compositeur Billy Sherwood de World Trade.
Lors de la présentation du nouvel album de ABWH (qui sera appelé "Dialogue"), Arista, le nouveau label de ABWH, notifie au groupe qu'ils ne l'éditeraient pas, car ils estiment que le matériel est trop faible, et encourage ABWH à rechercher des auteurs compositeurs à l'extérieur.
Anderson entretient alors Trevor Rabin de la situation.
Rabin envoie à Anderson une cassette demo de quatre chansons, et indique au groupe qu'il peut en avoir une, mais qu'il doit renvoyer les autres.
Anderson en choisit une, "Lift Me Up", pour l'utiliser, et contacte Arista, qui, écoutant les quatre chansons, les veulent toutes, une demande que Rabin n'accepte pas.
Arista sent la possibilité d'une re-union commerciale de Yes, et suggére au groupe 'YesWest' (avec Jon Anderson au chant) de prendre note des quatre chansons à ajouter à ce nouvel album, qui sera publié sous le nom de Yes.
Cela pourrait aboutir à la fin, pour Yes, d'avoir de nouveaux albums publiés par Atlantic Records après plus de vingt années après leur contrat d'enregistrement initial.
A partir du début de 1991, des appels téléphoniques se sont faits, les avocats se sont apaisés, et des accords ont été trouvés, avec 'YesWest' afin de rejoindre ABWH pour l'album "Union".
Chaque groupe fait ses propres chansons, avec Jon Anderson qui chante sur tous les morceaux.
Chris Squire est même choriste sur quelques-uns des morceaux de ABWH (avec Tony Levin à la basse sur ces chansons).
Une tournée mondiale "Mega-Yes" réunit les huit membres du groupe sur une même scène pendant une courte durée avec le line-up Anderson, Squire, Howe, Rabin, Kaye, Wakeman, Bruford, et White.
L'album est clairement une combinaison un peu forcée de la musique des deux line ups, puisque aucune des chansons sur "Union" ne réunit les huit membres à la fois, deux tiers des compositions sont effectivement de ABWH, tandis que Trevor Rabin et Chris Squire contribuent à quatre chansons (dont une collaboration avec Billy Sherwood).
Presque tout le groupe a publiquement déclaré avoir détesté le produit fini à cause du producteur Jonathan Elias et l'implication de musiciens de studio par Jon Anderson sur les morceaux de ABWH (les quatre chansons fournies par Rabin ont toutes été enregistrées et produites par le line up 'YesWest') après les premières séances.
Bruford a désavoué l'album en entier, et Wakeman, qui aurait été incapable de reconnaître un seul de ses travaux au clavier dans le montage final a jeté son exemplaire de l'album de sa limousine. Il est entré sur le disque en se référant à l'entreprise entière comme "Onion" (oignon), car il fait pleurer quand il pense à ce sujet.
Le producteur Jonathan Elias de son côté déclare publiquement dans une interview que Jon Anderson en tant que producteur associé était au courant des musiciens de studio et qu'il avait même désiré leurs contributions, en raison de l'hostilité entre certains membres du groupe à l'époque (notamment entre Anderson et Howe et Wakeman).
La tournée 'Union Tour' elle-même comprenait des morceaux couvrant toute la carrière du groupe, et cela a été l'une des plus grosses recettes des tournées de concerts de 1991 et 1992.
L'album lui-même a obtenu de bons résultats, avec environ 1,5 millions d'exemplaires vendus dans le monde.
Lorsque le 'Union Tour' s'est fini en 1992, Bill Bruford et Steve Howe ont enregistré un album de musique instrumentale de Yes, réinterprété par un orchestre pour RCA Victor, qui contenait la voix de Jon Anderson sur deux des chansons.
Intitulé "Symphonic Music of Yes", le disque offre de nouvelles présentations de chansons de Yes.
Les arrangements des cordes ont été effectuées par David Palmer, et le disque a été produit par Alan Parsons.
Après la sortie de cet album, Bill Bruford choisit de ne pas rester impliqué dans les futures possibilités de Yes.
Jon Anderson commence à écrire avec Howe et Rabin séparément, mais finalement le premier n'est pas demandé pour figurer sur le prochain album par le label (Victory Music).
Victory Music avait approché Rabin avec une proposition visant à produire un album uniquement avec le line up de "90125", à laquelle Rabin a d'abord répliqué en demandant à Wakeman d'être inclus.
En 1993, le refus de Wakeman de quitter son management aux longs états de service a également signifié qu'il ne pourrait pas jouer sur le nouvel album, qui alors était en phase de production (Rabin et Wakeman ont tous deux exprimé le regret de n'avoir jamais joué ensemble sur un album de Yes, à l'exception du patchwork de "Union", alors que Rabin avait été invité sur l'album de Wakeman "Return to the Centre of the Earth" en 1999.
Yes étant revenu à son populaire line up de 1980 avec Jon Anderson, Chris Squire, Trevor Rabin, Tony Kaye, et Alan White, il sort un nouvel album intitulé "Talk" en 1994, sur Victory Music, l'une des plus faibles ventes du groupe, éventuellement et partiellement due à la hausse subite de la popularité de la musique Grunge à cette époque.
Ni le label, ni les stations de radio Américaines ne fournissent beaucoup de promotion pour "The Calling", pourtant peut-être leur plus fort single depuis "Owner of a Lonely Heart".
David Letterman avait entendu la chanson pendant qu'il conduisait et il avait immédiatement tenté de trouver ce 'nouveau groupe' pour les faire apparaître dans son émission, ce qu'ils firent le 20 Juin 1994, quelques jours seulement pendant leur tournée 'Talk Tour', en interprétant "Walls" de "Talk").
Certains des fruits du travail du groupe avec Roger Hodgson figurent également sur l'album.
Sur la tournée 1994, le guitariste chanteur Billy Sherwood, qui a co-écrit "The More We Live" de "Union" avec Squire, se joint au groupe en tant que sixième membre.
Le 'Talk Tour' possède un système de son novateur par lequel les fans au concert peuvent écouter sur les radios FM portatives en se branchant vers une fréquence spécifique pour entendre une plus grande gamme dynamique et des effets stéréo pendant les concerts.
À la fin de 1994, Tony Kaye, Trevor Rabin, et Billy Sherwood partent, avec Rabin en passe de devenir un grand compositeur de musiques de films à succès et Kaye prenant sa retraite (il reviendra ensuite en jouant de l'orgue Hammond sur plusieurs titres de la production de Sherwood 'Return to the Dark Side of the Moon' en 2006 et travaillera ensuite à d'autres projets avec Sherwood).
Après cela, le groupe se retrouve sous sa formation la plus classique (Anderson, Squire, White, Howe, Wakeman) pour une soirée de trois performances live dans la ville Californienne de San Luis Obispo en 1996.
Le groupe signe un contrat brièvement avec CMC International Records qui sort l'album "Keys To Ascension" (1996) un album live tiré de ces shows, incluant aussi deux nouveaux morceaux, et un DVD live sous le même nom.
Le line-up décide de rester ensemble et des nouvelles sessions d'enregistrement suivent.
Même si à un moment, le nouveau matériel est sorti sous forme d'un album studio autonome, qui avait comme titre de travail "Know", il a finalement été publié emballés avec le reste du matériel Live de 1996 sur "Keys to Ascension 2", la nouvelle musique ainsi créée étant mêlée à des enregistrements live sur ces deux albums.
Le nouveau matériel studio tiré de ces deux albums a ensuite été regroupé sur un CD single intitulé "Key Studio".
Wakeman quitte le groupe encore une fois avant la sortie de "Keys to Ascension 2" et il sera remplacé aux claviers par le Russe Igor Khoroshev, tandis que Billy Sherwood prendra la place de second guitariste.
Dans un besoin constant de matériel pour un nouvel album studio, Chris Squire se tourne vers un projet intitulé "Conspiracy", qu'il avait travaillé avec Billy Sherwood, et avec la contribution d'Alan White.
Squire et Sherwood retravaillent les demos existantes de Conspiracy et les enregistrements pour en faire des chansons de Yes, et ils ajoutent un nouveau matériel.
Jon Anderson et Steve Howe participent moins à l'écriture et à la production à ce stade, et ils exprimeront leur mécontentements à ce sujet plus tard.
La participation pleine et entière de Sherwood à l'écriture, la production et le rendement de la musique le conduisent à rejoindre formellement le groupe, à la fin des sessions, en tant que claviériste, chanteur harmonique et second guitariste.
En tournée, il se concentrera plus sur les chœurs et la guitare, pour jouer épauler Steve Howe et exécuter les solos sur les chansons de l'ère Rabin (Howe refusant de les faire lui-même, affirmant que son style ne s'inscrirait pas dans ces solos).
Le nouvel album, "Open Your Eyes" sort en 1997.
Ce disque, ainsi que les futurs albums à venir, sortiront désormais sur le label Beyond Music pour veiller à ce que Yes ait plus d'un mot à dire dans l'emballage et le titrage des albums.
Le morceau titre et un autre, "New State of Mind", reçoivent une bonne quantité de temps d'antenne à la radio.
La tournée qui suit ne présente que quelques morceaux du nouvel album, mais, surtout, elle se concentre sur la relance de vieux morceaux tels que "Siberian Khatru", et cela est beaucoup aprécié par le public.
Le retour de Steve Howe sur la tournée Yes, accentuant plus lourdement encore l'emphase sur l'ére de la musique de Yes des années 1970, est considéré comme un développement passionnant par de nombreux fans.
La tournée met particulièrement en vedette le claviériste Russe Igor Khoroshev, qui avait joué sur quelques-uns des morceaux de "Open Your Eyes".
Khoroshev continue à travailler avec le groupe, devenant un membre à part entière au moment où le groupe enregistre son album suivant, "The Ladder", sorti en 1999.
Ce dernier album marque un retour à des compositions plus progressives.
Ce sera le dernier album sur lequel le producteur de disques Bruce Fairbairn travaillera avant sa mort prématurée.
Cela rappelle à de nombreux fans le son du groupe des années 1970, en grande partie à cause de l'approche classique de Khoroshev sur les claviers, même si Alan White introduit également une forte influence de la World Music (avec le groupe expérimentant des arrangements Latinesques et avec le multi instrumentiste Randy Raine-Reusch contribuant aux textures de l'album).
Le rôle de Sherwood continue d'être limité aussi bien au niveau du chant que de la guitare.
"Homeworld (The Ladder)", un morceau de "The Ladder", a été spécialement écrit pour Relic Entertainment's Homeworld, jeu d'ordinateur de stratégie en temps réel et il est utilisé comme thème de crédits et générique de fin. Il est intéressant de noter que le groupe déclare qu'ils ont écrit la chanson non pas parce que les développeurs du jeu leur ont demandé de le faire, mais parce qu'ils ont aimé plusieurs aspects du jeu lui-même.
La tournée de 1999 aboutit à un DVD live de la performance à la Las Vegas House of Blues...Et même un CD un peu plus tard.
Sherwood, trouvant la politique intérieure de Yes inconfortable, quitte le groupe avant le '2000 Masterworks tour' qui présente un renouveau de la période Moraz avec le long morceau "The Gates of Delirium" (extrait de l'album Relayer).
Peu avant l'enregistrement programmé du prochain album de Yes, Khoroshev quitte le groupe au milieu d'un nuage de controverse sur sa conduite en coulisse (qui comprendrait une accusation d'agression sexuelle).
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