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Forum de rock6070 • Afficher le sujet - Chouette article sur Led Zepp en français

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 Sujet du message: Chouette article sur Led Zepp en français
MessagePosté: Jeu Mar 06, 2008 2:09 am 
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Le tour d'une oeuvre; Musiques, samedi 15 décembre 2007, p. 40
Rock'n'roll altitude


Hugo Cassavetti

Les fans en rêvaient : disparu en 1980, Led Zeppelin s'est reformé le temps d'un concert. Dépassant les Beatles ou les Stones, c'était le plus fabuleux groupe des années 70. Son fondateur, Jimmy Page, raconte.

Le 4 août 1979, dans l'immense étendue déserte de Knebworth, John « Bonzo » Bonham regarde de loin son groupe jouer sur la scène du grand festival anglais. Installé à la batterie, son fils de 13 ans, Jason, s'évertue à reproduire les roulements et frappes insensés de son père. « Pour la première fois, je peux voir à quoi ressemble Led Zeppelin ! » observe le batteur, estomaqué, quelques heures avant le concert triomphal de son groupe devant 200 000 personnes. Bonham n'a hélas plus que quelques mois à vivre.

« En général, les groupes de rock ne sont que le champ de bataille d'un épuisant conflit d'ego. La musique de Led Zeppelin, elle, a été le fruit d'un colossal ego collectif ! Car nous voulions tous les quatre la même chose. » Presque quarante ans après sa conception, Jimmy Page, l'incarnation du « guitar hero », évoque, avec ferveur et émotion, son bébé, son groupe, qui fut aux années 70 ce que les Beatles furent aux sixties : le prince régnant, le modèle incontournable, l'icône intouchable. Pourquoi reparler de Led Zeppelin aujourd'hui ? Le quatuor s'est dissous en 1980, au terme de douze années d'activité, folles, insensées, destructrices. Mais il est des frénésies qui ne s'éteignent jamais. Led Zeppelin fut le plus grand groupe des années 70, en popularité comme en puissance, et son aura n'en est que plus intense aujourd'hui. A la brûlante réalité de l'époque - leurs disques et leurs concerts monstrueux, excitants, époustouflants - s'est substitué le mythe, tout aussi impressionnant. Comme l'hypothèse d'une reformation des Beatles donnait jadis lieu aux plus délirantes spéculations, celle de Led Zeppelin hantait les rêves de millions de fans de tous âges. Plus de 25 millions de demandes de billets (par Internet) pour leur concert à Londres ce 10 décembre (en hommage à Ahmet Ertegun, patron du label Atlantic), pour seulement 20 000 places disponibles ! Chaque billet est devenu un sésame aussi convoité que le fameux ticket d'or de Willy Wonka... Jusqu'à ces retrouvailles inespérées, Jimmy Page rongeait son frein, se contentant de retravailler le son de ses éternels classiques (Dazed and confused, Whole Lotta Love, Stairway to heaven, Kash­mir...), republiés sur des disques comme Mothership, cette compilation qu'il vient de superviser. « Ça n'a rien à voir avec de la basse exploitation, affirme Page, 63 ans, les cheveux blancs, mince et élancé comme au premier jour. Sinon, il suffirait, comme les héritiers Hendrix, de sortir des bandes live au kilomètre. Moi, je veux servir au mieux cette musique que nous avons conçue avec méticulosité et passion. »

En 1968, Jimmy Page était la star des musiciens de studio outre-Manche, prêtant sa guitare depuis des années déjà à des enregistrements des Kinks, des Who et autres héros de la révolution pop anglaise. Il s'était aussi retrouvé à la tête des prodiges du blues british, les Yardbirds, succédant à Eric Clapton et Jeff Beck. C'est pour relancer les Yardbirds qu'il recruta d'abord John Paul Jones, autre jeune vétéran des studios, bassiste, pianiste et arrangeur émérite (She's a rainbow, des Stones, ou Hurdy Gurdy Man, de Donovan, c'était lui). « Nous en avions assez de travailler pour les autres, se souviennent-ils à l'unisson. Nous voulions être ceux par qui la musique allait changer radicalement. » Restait à trouver un chanteur et un batteur : la paire de dandys londoniens débusqua deux gamins mal dégrossis du nord de l'Angleterre, Robert Plant, longiligne géant à l'invraisemblable voix suraiguë de bluesman écorché, et John Bonham, bûcheron de la batterie à l'endurance inouïe. « Je ne comprends pas que Bonzo n'ait pas été découvert plus tôt, raconte Jimmy Page. C'est lui, le moteur, l'homme qui a enclenché, dès la première répétition, le turbo Zeppelin. La voix incroyable de Robert décolla aussitôt, John et moi n'avions qu'à embrayer. Rien ne pouvait nous arrêter. Nous avons ensuite toujours joué ainsi, en se courant après. Et jamais l'un de nous n'était semé. »

Au crépuscule des années 60, ces quatre blancs-becs anglais gavés du blues de Robert Johnson et du rock'n'roll d'Elvis Presley, de la soul de James Brown et du folk de Bert Jansch allaient transformer les vaillants essais de leurs prédé­cesseurs (Rolling Stones, Cream et le Jeff Beck Group) en inventant le « blues moderne ». Qu'on appellerait désormais le rock, tout simplement (les mots « hard », « heavy » ou « progressif » étant proposés en option). La suite tient du grand spectacle, de l'opéra décadent, du conte de fées, du film d'horreur. Tels des Huns électriques, les quatre garçons dans la tornade dévastent tout sur leur passage. Court-circuitant les médias, Led Zeppelin se produit n'importe où, sûr de son effet, piloté d'une main de fer par son ancien catcheur de manager, le terrifiant Peter Grant - malheur à qui se met en travers de ses protégés. En dix-huit mois et trois albums, Led Zeppelin conquiert l'Amérique puis, dans la foulée, le reste du monde. « Vulgaires, primaires, pervers, dangereux, limités », leurs détracteurs ne manquent pas d'arguments pour tenter de casser ce veau d'or du binaire qui attire dans son sillage des hordes de plus en plus massives de jeunes gens en quête de sensations fortes... Plus puissants, plus virtuoses, plus sensuels, plus arrogants, les membres de Led Zeppelin laissent loin derrière les Stones et explosent un à un les records d'affluence détenus par les Beatles. Et même leurs plus virulents opposants se rendent à l'évidence : de Led Zeppelin I au IV, leurs premiers albums ne comportent aucun déchet. Mieux, ils manifestent un extraordinaire éclectisme, balayant avec une rare cohérence un paysage musical allant du folk le plus ouvragé et lyrique au hard-rock le plus saignant et épique.

C'est au milieu des années 70 que tout bascule : désormais unanimement célébré et toujours aussi brillant côté scène, le groupe voit son précieux équilibre se disloquer dans le privé. A la drogue et à l'alcool qui viennent embrumer les esprits s'ajoute une troublante série de tragédies qui, si elle nourrit parfois la musique d'une grave et profonde résonance, sonne aussi le glas de l'âge d'or. Un terrible accident de voiture cloue Plant dans un fauteuil roulant pendant un an. Puis le décès brutal de son fils de 6 ans, victime d'un virus respiratoire, alors que le chanteur retrouve la scène de l'autre côté de l'Atlantique, grippe définitivement la machine : à moitié détruit, Plant se dit que le prix de la gloire est vraiment trop élevé. La mort de son ami d'enfance, Bonham, (littéralement) étouffé par la vodka, achève de jeter une ombre funeste sur le groupe. Son moteur éteint, le rêve de Page est brisé. Led Zeppelin n'a plus qu'à se séparer.

Il aura donc fallu une bonne cause commune, et ce concert à Londres, pour décider les intéressés (et surtout Robert Plant, le plus réticent) et voir, enfin, un fantasme se réaliser : un répertoire quasi parfait revenir à la vie sur une scène. Rock'n'roll, Black Dog, When the levee breaks, No quarter... tous ces standards qui, tels des défis au temps, n'ont rien perdu de leur rare intensité; tous ces riffs, ces solos, ces cris et ces rythmiques infernales que les jeunes musiciens, génération après génération, n'ont de cesse de vouloir imiter (peine perdue), interprétés, une dernière fois, par ceux qui les ont créés... Ah oui, n'oublions pas : ce 10 décembre, pour accompagner Page, Plant et Jones, officiait à la batterie un certain... Jason Bonham, 41 ans. Sûr que son père aurait aimé voir ça.

Hugo Cassavetti



Encadré(s) :


Après la séparation de Led Zeppelin, tandis que Jimmy Page se cherche en vain un nouvel alter ego vocal, Robert Plant décide de tracer sa route, sans renier son passé, mais déterminé à évoluer. Les années 80 et 90 le verront tâtonner, cherchant patiemment à se construire une personnalité propre. Le déclic semble se produire lors de l'enregistrement, en 2002, de Dreamland, un album de reprises de ses thèmes préférés sur lequel le passionné de rock West Coast 60's et de rythmes orientaux assumera enfin pleinement sa vocation de chanteur affranchi. Si Plant a finalement accepté de remonter sur scène avec Led Zeppelin en ce mois de décembre, c'est pour son ami Ahmet Ertegun et, paradoxalement, parce qu'il a, plus que jamais, d'autres projets qui le stimulent : outre son groupe Strange Sensation, il s'est lancé dans une riche collaboration country roots avec la jeune prodige du renouveau bluegrass, Alison Krauss. Toute son énergie et son enthousiasme semblent investis dans l'album remarquable qu'ils viennent de publier ensemble, Raising Sand (1). A des années-lumière de la furie de Zeppelin, l'Anglais commence tout juste, à 59 ans, à révéler tous les facettes de son faramineux registre vocal, naturel, instinctif. Le 10 décembre n'est pour lui qu'une parenthèse enchantée, l'occasion pour Zeppelin de « tirer sa révérence en beauté ». Ses camarades, comme les fans, rêvent de voir l'expérience se prolonger ? A Plant de décider.


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MessagePosté: Ven Mar 21, 2008 1:19 am 
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Inscription: Mer Sep 12, 2007 2:04 am
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jolie trouvaille, Béa...

CHOUETTE PAPIER coucouz

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