En France, faut savoir qu'on a une institution cinématographique qui s'appelle Les Césars. Une cérémonie soporifique où les professionnels de la profession s'auto-congratulent durant 3 longues et pénibles heures et, accessoirement, se remettent des prix de prestige comme le meilleur film, le meilleur acteur, enfin bref, vous voyez le genre.
Une bande de petits rigolos sévit depuis maintenant 5 ans et a pris le système a contre-pied en proposant une cérémonie alternative où, bien évidemment, aucun dignitaire du régime cinématographie français n'ose mettre les pieds.
j'ai nommé, les Gérards.
autrement dit, le pire du pire du cinoche franchouillard
voici donc le palmarès 2010 issu de la cérémonie qui s'est déroulée hier soir au Théatre des Mathurins
-Gérard de l’acteur qui vient manger le pain des Français : Sergi Lopez
-Gérard du film avec des petits chiens ou des grosses chiennes: Coco avant Channel, de Anne Fontaine avec Audrey Tautou.
-Gérard de la grosse comédie qui tâche comme on en tournait du temps des Charlots avec Paul Préboist et Alice Sapritch, sauf qu’on est en 2010 : La Baltringue avec Vincent Lagaffe
- Gérard de Madame la grande actrice qui va s’encannailler dans une comédie de ploucs pour casser son image de vieille bourgeoise coincée du cul: Carole Bouquet dans Protéger et servir
-Gérard du film pas nul mais pas bien. Pas nul hein, mais pas bien. Mais pas nul pour autant. Mais pas bien non plus. Mais pas nul. Ceci dit, pas bien. Voyez ? Gainsbourg (vie héroïque) avec Eric Elmosnino.
- Gérard de l’acteur qui a un nom de maladie : Anna Mouglalis
-Gérard du film qui parle d’une meuf qui fait moyennement envie, et du coup le film, bah, c’est pareil: Mademoiselle Chambon, avec Sandrine Kiberlain
- Gérard de l’acteur que c’est pas qu’on l’aime pas, mais on en a un peu marre de voir sa gueule partout : Kad Merad.
- Gérard du titre gay : Ne te retourne pas, de Marina de Van
-Gérard d’un article vraisemblablement adapté d’un article de Marie-Claire : Une semaine sur deux, (et la moitié des vacances scolaires) avec Mathilde Seigner
-Gérard de l’acteur dont on espère qu’il n’aura jamais de premier rôle quand on voit comment il se débrouille avec les seconds : Manu Payet, dans RTT
-Gérard du réalisateur qui continue à faire des films en toute impunité malgré un CV déjà passablement chargé : Luc Besson avec Arthur et la vengeance de Maltazard
- Gérard du film que quand tu vas le voir, dans la salle t’as l’impression d’être dans un wagon du rer D, un samedi soir à Villiers le Bel : Banlieue 13 ultimatum de Patrick Alessandrin
-Gérard de l’actrice dont le mari s’est tellement couvert de ridicule que ses réseaux ne lui permettent plus le moindre rôle, pas même un tapin dans le film de Lagaf’ : Arielle Dombasle dans rien.
-Gérard de l’actrice qui ne bénéficie pas définitivement pas des réseaux de son beau-frère: Valéria Bruni-Tedeschi dans Les Regrets
-Gérard du désespoir féminin : Virginie Efira dans Le Siffleur
-Gérard du désespoir masculin: Frank Dubosc dans Cinéman
-Gérard du plus mauvais film : Cinéman de Yann Moix
Et pour rajouter une dose de piment dans une soirée qui n'en manque pas, l'équipe des Gérard a demandé officiellement la création de nouvelles instances dans le monde de l'audiovisuel, notamment celles-ci, qui seront, n'en doutons-pas, d'un grand intérêt industriel
le Fion : Fonds pour l’Immatriculation des Oeuvres Numériques les Putes : Programmes Unificateurs de Tarifications Européennes les Pédé : Pôle Européen des Documentaires Environnementaux
Amis du bon goût, bien le bonjour !
_________________ The world is full of kings and queens Who blind your eyes and steal your dreams
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