Vaste sujet que le conditionnel. Même les grammairiens ont du mal à trouver un terrain d'entente. Mais enfin, on peut essayer de comprendre le fonctionnement (la logique) de la langue.
Le conditionnel est affaire de projection dans le futur : dans l'exemple de JB
"Si je gagnais au loto samedi prochain, je m'achèterais une Bentley".
Ce "je gagnais", c'est de l'imparfait, alors que la phrase est une projection dans le futur.En fait, ici, on admet que, dans le futur (qui devient notre nouveau repère temporel, le locuteur a gagné, que ferait-il ? Le futur se réalise (son gain), son achat devient donc possible.
En utilisant "si", je me projette dans le futur (ce qui deviendrait mon réel, d'où
l'emploi de l'indicatif, mode du réel)... Puis, je vois ce que je fais "Je m'achèterais" une Bentley (
emploi du conditionnel, mode du possible)
A mes lycéens, je donne souvent l'exemple des films/livres de Science-fiction : on projette le spectateur en 2050 (l'irréel devient le réel du film/livre) et donc l'impossible, voler dans des vaisseaux spatiaux, devient possible) et surtout est accepté par le spectateur/lecteur. La condition est ici explicite ("si") mais parfois implicite (absence de "si").
J'ai conscience qu'il s'agit d'une notion très difficile (à expliquer par des mots, seulement) et encore, ce n'est que la partie émergée de l'iceberg.
