Forum de rock6070

En vacances, je choisis toujours les cartes postales les plus moches pour mes potes.
On n'est pas seuls je pense.

Un jour, de Londres, j'avais envoyé une chouette carte postale à mon mec de l'époque. Avec 7 capotes, une par jour de la semaine, en lui disant que je m'amusais beaucoup. Étrangement, il n'a pas trouvé ça drôle.

Coquine !

Un jour, de Londres, j'avais envoyé une chouette carte postale à mon mec de l'époque. Avec 7 capotes, une par jour de la semaine, en lui disant que je m'amusais beaucoup. Étrangement, il n'a pas trouvé ça drôle.
Neuves?

Au départ, oui...

Je rebondis sur ce que disait Witchy Cow plus haut: du coup j'ai ressorti et relu des courriers remontant à l'année 1976, puis 77, 78 ,79 etc, provenant de copines, pour la plupart, rencontrées pendant les vacances sur la côte. C'est surprenant de relir ses écrits ayant plus de 30 ans, mais il reste un charme certain, même si le contenu
peut paraître un brin désuet (maintenant). Ces courriers sont rempli de "tendresse" et important, comme ceux reçu pendant le service militaire, soit par des amis (ies) ou par la famille, reste touchant quoiqu'il arrive maintenant, et va peut être me décider à reprendre contact avec une personne, dont la correspondance à durer trois ans!
Là par contre, une question pour vous: quel est le moyen le plus simple pour faire des recherches et comment faire? Merci

Facebook, le site copains d'avant : http://copainsdavant.linternaute.com/cg ... l/home.php

Oui, et il y a aussi un truc dingue. On découvre dans ces lettres des souvenirs qu'on avait oubliés. Par contre, retrouver des amis d'il y a longtemps peut être fabuleux, très fort, mais aussi décevant parfois. Il y a des personnes qui restent fidèles à elles-mêmes, et d'autres qui changent tellement qu'on n'a finalement plus grand chose à se dire.

Il m'est arrivé un truc dans le genre. Quand j'allais au lycée, j'avais une grande amie d'origine algérienne. Elle s'appelait Myriam. Nous passions tout notre temps ensemble pendant un ou deux ans, puis la vie nous a séparées, je ne sais plus pourquoi. Quand j'allais chez elle, j'y rencontrais sa jeune soeur, Souria. Mais nous devions avoir 15 ans, et Souria peut-être 12, alors elle ne m'intéressait pas, je ne la remarquais pas vraiment.

10 ans plus tard, je m'installe en France et je rencontre par hasard Myriam. Elle m'invite à aller chez elle. Mais le courant ne passe plus entre nous, on n'a étrangement rien à se raconter. Par contre, Souria est là. Et c'est le coup de foudre amical immédiat. Nous sommes devenues les meilleures amies du monde à l'époque où j'habitais là.

Il y a aussi des personnes qui ne sont pas nostalgiques de leur enfance ou adolescence. Tu les retrouves, mais bof, ça ne les intéresse pas plus que ça. Et d'autres, par contre, avec lesquelles ces retrouvailles sont merveilleuses et très fortes. Elles ne font alors plus seulement partie de ton passé, mais bel et bien de ton présent et de ton avenir.

Je n'est jamais éprouvé le besoin de revoir les copains d'avant 1971, je n'ai d'ailleurs pour ainsi dire presque aucuns souvenirs de mon enfance, c'est bizarre, non?

Tout à fait exact, j'ai revu par hasard un grand grand pote de l'époque des mouvements de jeunesse (scoutisme) .. j'étais réellement enchanté de le revoir mais après moins d'une minute, il me balance .. "tu sais, le passé, je n'y attache aucune importance" .. je dois dire que j'étais complètement scié ..

Je n'est jamais éprouvé le besoin de revoir les copains d'avant 1971, je n'ai d'ailleurs pour ainsi dire presque aucuns souvenirs de mon enfance, c'est bizarre, non?
Étrange, pas forcément. Pour ma part, j'ai retrouvé ma meilleure amie de quand j'avais 12 ans. Nous avons fait tellement de conneries monumentales ensemble, mais vraiment monumentales, qu'on n'a pas pu s'oublier. Et je trouve génial de l'avoir retrouvée, savoir ce qu'elle est devenue, correspondre avec elle comme si on se connaissait depuis toujours. Par contre, il y a des tas de gens de mon enfance dont je n'ai plus de souvenirs.

Et il y a l'adolescence. Là encore, ça dépend de la manière selon laquelle on l'a vécue. La mienne a été extrêmement riche, il y a toutefois seulement quelques personnes de cette période que j'ai (avais) envie de retrouver. J'en ai retrouvé, et les liens qui se nouent avec chacun sont différents. Il y a les retrouvailles évidentes, naturelles, comme si le temps n'avait rien effacé, n'avait aucun poids. Il y a ceux dont on est heureux de savoir ce qu'ils sont devenus, mais ça nous suffit. Ceux dont on se rend compte que, finalement, on n'a même pas vraiment envie de le savoir. Et d'autres avec lesquels il se passe quelque chose d'extrêmement fort, comme si la vie nous avait séparés, mais que nous avons encore un bon bout de chemin à faire ensemble. Il y a ceux qui appartiennent vraiment au passé, et ceux pour lesquels c'est pour la vie, qui font partie de notre vie, celle d'hier, d'aujourd'hui et de demain.

Mon amie allemande qui veut que je retourne vivre en Allemagne et que je travaille avec elle, nous nous sommes connues il y a longtemps, nous nous sommes perdues de vue pendant très longtemps. Mais le temps n'a rien effacé. Il y a ceux qui ont vraiment compté et compteront toujours, et les autres qui ont juste traversé un bout de notre route mais avec lesquels ça s'est arrêté là.

Il y a aussi parfois des souvenirs qu'il est préférable de laisser à ce stade-là. On peut garder des souvenirs fabuleux de personnes que, avec le temps, on a idéalisées. Puis on les retrouve et nos illusions s'envolent, on perd alors quelque chose de précieux.

Et il y a aussi quelque chose qui peut arriver quand on retrouve des personnes qu'on a aimées il y a longtemps, à l'adolescence par exemple. Des secrets qui tombent, des choses qu'on ne savait pas, ne voyait pas, parce qu'on peut être tellement aveugle à cet âge-là... Et, des décennies plus tard, on apprend des choses qui réécrivent totalement notre passé, nous le font voir sous un angle différent. Bousculent nos convictions, et ça peut être tellement dingue que ça en est fabuleux.

Comme retrouver, dans un bouquin que tu avais prêté à une copine et que tu n'as ré-ouvert que quelques années plus tard, une déclaration enflammée alors que tu étais amoureux d'elle et n'avais pas osé lui dire.

Hé hé, par exemple... Je trouve ça vraiment fabuleux. Quand nos croyances, nos souvenirs, notre histoire branlent après tellement d'années. À quel point c'est extraordinaire de les voir à travers les yeux des autres, de se rendre compte à quel point l'adolescence est un âge où on peut être aveugle, et tout le chemin qu'on a parcouru depuis. J'aime quand les choses ne restent pas figées dans le temps.

Merci Witchy Cow pour le lien. Je reprend aussi un terme que tu as utilisé: "précieux", c'est exactement cela, un vrai trésor en somme. Tous ces bons souvenirs, certains très flou avec le temps, voir même oublié, et tout d'un coup qui remontent à la surface, et là je me suis même surpris à sourire! Il faut je pense avoir un côté sentimental
pour conserver ses courriers, c'est rassurant quelque part je crois, et il ne me viendrai pas à l'idée de m'en séparer.
C'est vrai aussi que de revoir des gens après tant d'années cela peut être tout l'un ou tout l'autre... casse gueule, voir même choquant ou dérangeant: un exemple pas très marrant, comme cette personne qui avait été abandonnée enfant, placé... etc, et qui m'avait confié à l'époque, après lui avoir demander si un jour elle envisagait de
reprendre contact avec eux: réponse, non, absolument pas, j'aurais trop peur d'être déçu... Effectivement c'est risqué dans ce cas présent.

Je peux comprendre ça. D’un autre côté, en vivant avec la peur d’être déçu, il vit aussi avec des questions sans réponsse toute sa vie... Mais c’est un choix personnel que seule la personne concernée peut prendre.

Dans le cas de retrouvailles entre amis ou anciens amours, l’important est sans doute de ne pas avoir trop d’attentes pour éviter la déception. Après, il se passe ce qui doit se passer. C’est la magie, ou un moment sympa sans plus, ou la déception.

Quant à conserver ses courriers, oui, il y a sûrement un côté sentimental. Ça fait partie de notre histoire. Pour ma part, ça s’est fait comme ça, sans y réfléchir. Je recevais des lettres, je les gardais. Jeter une lettre qu’on m’avait écrite personnellement devait me sembler être un acte irrespectueux. Je suis heureuse en tout cas aujourd’hui de les avoir toutes conservées, même si je ne vis pas plongée dans le passé et qu’il est très rare que je les relise. Mais récemment, en retrouvant quelques personnes, j’ai relu leurs lettres, et c’est assez émouvant.