Exactement. Tu ne pars pas pour deux semaines et tu reviens. Tu pars pour de bon, tu as ensuite tout un océan et 6000 bornes qui te séparent de la possibilité de faire demi-tour parce que tu te demandes si tu n'as pas oublié d'éteindre le gaz. Hé hé...
Mais bon, ça doit être vachement plus galère quand tu as une famille, des gamins, devoir organiser pour plusieurs, penser à l'école, rassurer les mômes, bla bla bla. Je n'ai pas ce problème. Mais quand même, il faut sans doute avoir vécu l'expatriation, surtout pour une aussi longue durée (15 ans de vie au Québec dans mon cas) pour vraiment comprendre tout ce que ça implique. Il n'y a pas que le côté matériel, les formalités. Il y a aussi le deuil à faire d'un pays, d'une culture, d'un mode de vie qu'on a fait sien. Et quand on a quitté un continent pendant 15 ans, accepter aussi le fait qu'y retourner, ce n'est pas retrouver ses marques comme si rien n'avait changé. Ne surtout pas s'attendre à ce que le temps se soit arrêté pendant toutes ces années.
Je suis bien consciente que l'Allemagne a dû beaucoup changer depuis que je n'y vis plus, il est très important de se préparer aussi psychologiquement à ces facteurs-là. Consciente aussi que parfais, le Québec me manquera. Ses particularités, tout est tellement différent par rapport à l'Europe. Et puis je serai proche de Londres, de Berlin, de Paris, mais de nouveau très très loin de New-York. Le facteur géographique aussi. Bref, beaucoup de choses, c'est toute une adaptation, ou réadaptation.
Tu sais que Guillaume II n'est plus au pouvoir, au moins?
Et qu'Adolf tient la France.
Je vois que tu as bien réfléchie au problème. Quitter un environnement pour toujours est psychologiquement difficile même si ça vient de toi (l'idée de partir). Tu vas surement quitter des amis, des collègues, un certain confort qui sera forcément différent en Allemagne et que tu ne pourras retrouver ici.