Après quelques hésitations, j'ai décidé de vous présenter:
Scorpions: "Lonesome Crow" -1972 Brain Records 1001


Je sais que certains sont réfractaires au groupe, mais je me demande si ces gens-là connaissent leur tout premier opus!
Face 1:
1-I'm Going Mad – 4:52
2-It All Depends – 3:23
3-Leave Me – 5:02
4-In Search of the Peace of Mind – 4:56
Face 2:
5-Inheritance – 4:37
6-Action – 3:53
7-Lonesome Crow – 13:39
Loin de ballade plus ou moins sirupeuse comme "Wind Of Change" et des Hard Rock tape-à-l'oeil des années 80, cet album est une petite pépite de musique Hard Psyché aussi rare que précieuse!
pour le téléchargement:http://www.mediafire.com/?zmmdize2zkwou
http://www.mediafire.com/?44ve42wj0cxrx9kComposition du groupe:Klaus Meine – chant
Michael Schenker – Lead Guitar
Rudolf Schenker – Guitare rythmique
Wolfgang Dziony – batterie
Lothar Heimberg – basse
Produit par Conny Plank, producteur légendaire peu enclin à la musique saturée, "Lonesome Crow" est radicalement différent de ce que fera l'orchestre par la suite, leur musique étant beaucoup plus Space Rock Psychédélique, que Hard ou même Heavy.
Alors que Rudolf Schenker est plus un compositeur et un bon guitariste rythmique au combien métronomique mais un bien piètre soliste, son frère Michael montre déjà d'exceptionnelles prédispositions à la lead.
Pour tout dire, en une quarantaine de minutes, l'album nous offre sept titres, dont la chanson titre, "Lonesome Crow" de plus de treize minutes, durée imposante pour un morceau que le groupe ne touchera pratiquement plus, sauf, bien sûr, en live.
Enregistré en à peu près six jours avec Conny Plank, la référence indispensable à ce moment-là au niveau production en République Fédérale Allemande, cet album est à prendre tout bonnement pour ce qu'il est, c'est à dire un instantané pour un groupe débutant, encore à la recherche de sa véritable identité et souffrant, comme la plupart des autres formations Germaniques de l'époque, d'un énorme complexe vis à vis de l'Angleterre et ses groupes plus ou moins mythiques!
Cet album mélange des ambiances Rock Progressif dans un style que Yes ne renierait pas avec une bonne dose de Hard Psyché avec des superbes chorus comme, par exemple, l'intro débridée de "I'm going mad", des vocalises parfois (trop?!) expérimentales de Klaus Meine, mais pleines de promesses, et on y retrouve aussi les prémisces de leur album suivant "Fly to the Rainbow", avec un morceau comme "In search of the peace of mind", seul titre de "Lonesome Crow" à se trouver sur le mythique album live enregistré plus tard au Japon "Tokyo Tapes".
Certains titres ne sont cependant pas parfaits, alors que d'autres font figure de prouesses comme "Lonesome Crow" qui reste un des titres phares de l'album.
Ce premier disque de Scorpions n'est bien évidemment pas leur meilleur et c'est bien normal car le groupe tatonne encore quelque peu et les morceaux sont parfois bancals dans leurs conceptions. On y trouve quand même un fond musical qui fera la marque du groupe au cours des années 1970, l'album ayant un son plus profondément enraciné dans les années 70, et ayant aussi sans doute plus en commun avec des groupes comme Iron Butterfly, Black Sabbath, Cream ou même the Jimi Hendrix Experience.
"Lonesome Crow" dégage une ambiance assez étrange, voir inquiétante, et avec relativement peu de moyens, il est intéressant et agréable à écouter. La première chanson "I'm Going Mad" annonce la couleur générale de l'album et les quelques rifs de guitare laissent déjà présager le futur virage Hard Rock que prendra le groupe par la suite avec un certain brio, surtout avec le guitariste Ulrich (Uli) Jon Roth.
Seul le titre "In Search of the Peace of Mind" sera récupéré pour la première compilation du groupe en 1978. Néanmoins, l'album comprend d'autres titres de caractère comme "I'm Going Mad", "Leave Me" et "Inheritance".
Rien à dire non plus sur les deux monstrueuses fins de face, "In Search Of The Peace Of Mind" qui sera sublimée sur le double live "Tokyo Tapes" de 1978 et "Lonesome Crow", chanson-fleuve qui est vraiment énorme.
Klaus Meine chante déjà bien, et les frères Schenker (Rudolf étant un des piliers perpétuels avec Meine) assurent. La rythmique est, quand à elle, assez efficace, même si les meilleurs bassiste et batteur du groupe (respectivement Francis Buchholz et Herman Rarebell) ne sont pas encore présents.
Micheal Schenker, le lead guitariste prodige de la flying V, sera débauché àprès la sortie de cet album par Phil Moog, chanteur de UFO pour rejoindre son groupe en remplacement de Bernie Marsden. Quant à Klaus et Rudolf, il leur faudra trouver un successeur... et quel successeur!
Mais ceci est une autre histoire!...
A noter que ce premier album est non seulement particulièrement apprécié par les inconditionnels de la formation pour son originalité, mais qu'il fut le tout premier à paraitre sur le nouveau label Brain en 1972 et il portait le numéro 1001 dans leur célèbre catalogue.
A vous d'en juger...