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Les Wild Angels sont un groupe de rock and roll revival anglais qui s'est formé en 1967, avec, à sa tête Mal Gray, chanteur à la voix éraillée dont le profil se mariait à merveille avec l'esprit 50's parfaitement authentique de la formation. Moins encore que Sha Na Na qui parodiait ces années avec sérieux (! ?) si je puis dire, les Wild Angels cultivaient la légende avec un soin jaloux (ils ont souvent accompagné Gene Vincent), à mille lieues de ces pseudo groupes de revival qui, dans les années 50, n'étaient même pas encore un germe d'idée de procréation dans la tête de leur géniteur.
Nous sommes en 1972. Mal Gray est parti rejoindre un autre groupe de revival anglais
the Rock And Roll All Stars. La place vacante est aussitôt occupée par le bassiste/guitariste du groupe (sur certains morceaux il tient la basse et sur d'autres la guitare), Keeth Read. Et c'est tant mieux, car avec son copain pianiste et âme du groupe Bill Kingston (celui qui tient la valise sur la pochette), le groupe va pondre son meilleur album et, je dirai même, l'un des meilleurs albums de rock and roll
pur qui m'aient été donné d'écouter.
Et, pour vous faire saliver, voici la track list de ce 33 tours :
face A :
Brand new cadillac - Peggy Sue - Jo Jo Ann - Walk don't run (instrumental) - Endless sleep - It's keep's raining - Roll over Beethoven -
face B :
It'ill be me - Crazy country hop - I fought the law - Memphis Tennessee - Feel so bad - Lawdy miss Clawdy - My way
Dès l'entame de l'album, l'on sent que l'on va passer un moment ébouissant.
"Brand new Cadillac" avec ses guitares en léger écho ouvre les hostilités, bientôt suivi par une version sublime de "
Peggy Sue" agrémentée de choeurs légers, "
Jo Jo Ann" (une création du groupe) que l'on croirait tout droit issu des 50's avec ses wap do wap, "
Walk don't run", célèbre instrumental des Ventures ici dépoussiéré et dont le rythme décoifferait un chauve, etc ...
Je pourrais égrenner chaque morceau et vous dire qu'il est parfait. Mais à quoi bon ? Alors, par petites touches, j'évoquerai tout d'abord "
It's keep's raining" de Fats Domino qui est le seul """slow""" du disque. Son tempo chaloupé traité à la sauce piquante Louisianaise est parfaitement restitué grâce aux amours conjuguées de la guitare et du piano. Puis, citons "
I fought the law", magistral, solide, agrémenté d'une assise rythmique d'acier, que dis-je d'airain !

Et "
it ill be me" ? du Jerry Lee Lewis énervé avec des arpèges de piano à foison ...
L'album s'achève sur un "
my way" d'Eddie Cochran plus vrai que nature et vous laisse pantois d'admiration.
Loin de ces groupes pastiches ridicules qui veulent faire comme à l'époque avec contrebasse, bananes gominées et tout l'attirail, les Wild Angels offrent une sonorité estampillée 70's et leurs reprises en sont magnifiées. Un peu comme un vieux meuble qui retrouve tout son éclat d'antan grâce à la magie d'un ébéniste amoureux ...
La photo de la pochette le laisse augurer : les Wild Angels ne sont pas là pour se tourner le doigt dans le fion jusqu'à faire l'hélicoptère. Ils n'ont pas de message subliminal à faire passer et ne sont pas en proie à des interrogations philosophico-maniaco-dépressives.
Reste que ce disque a de la classe, de la très grande classe. Les arrangements sont mitonnés aux petits oignons et ces lascars connaissent le rock and roll sur le bout de leurs sticky fingers.
