Je me décide à refaire entièrement cette analyse:
et comme la discographie de Tempest est indissociable, vous aurez une chronique pour trois albums!
Tempest fut un éphémère supergroupe composé de la crème de la scène Blues Rock Progressif de la période post Cream en Grande-Bretagne.
Ce groupe a été créé en Eté 1972 par Mark Clarke (né le 25 Juillet 1950, Liverpool, dans le Lancashire, en Angleterre), et Jon Hiseman (né Philip John Hiseman le 21 Juin 1944, à Blackheath, à Londres, en Angleterre) après la disparition du groupe de jazz-rock Colosseum en Octobre 1971. Leur chanteur, Paul Williams, avait déjà joué avec Zoot Money, John Mayall et Juicy Lucy.
Le guitariste Allan Holdsworth est largement considéré comme l'un des meilleurs guitaristes de jazz fusion, mais n'a jamais vraiment reçu la reconnaissance qu'il aurait mérité. Il a appris la musique par l'intermédiaire de son père, qui était pianiste. Tout d'abord joueur de saxophone, il n'a pas touché à la guitare avant d'avoir 17 ans, mais il a appris rapidement à en jouer.
Il venait de quitter Nucleus quand il fut contacté par Jon Hiseman.
Les albums du groupe montrent Hiseman s'éloigner du jazz-rock de Colosseum en faveur d'une sorte de Power Heavy Rock avec Tempest.
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Titres:
1. Gorgon
2. Foyers of Fun
3. Dark House
4. Brothers
5. Up and On
6. Grey and Black
7. Strangeher
8. Upon Tomorrow
Ce line-up, composé de Allan Holdsworth (né le 6 août 1946 , à Bradford, dans le West Riding of Yorkshire, en Angleterre) à la guitare, au chant et au violon, de Mark Clarke, à la basse, au chant et aux claviers, de Jon Hiseman, à la batterie et de Paul Williams au chant , à la guitare et aux claviers, a enregistré en 1973 un premier album intitulé "Jon Hiseman's Tempest", enregistré au Air London Recording Studios en Novembre 1972 et produit par Jon Hiseman, et surtout fait des tournées sur le continent et ouvert pour Rory Gallagher aux États-Unis.
La musique de Tempest continue là où celle de Colosseum avait fini et elle a beaucoup de similitudes avec le travail de Jack Bruce en particulier sur Dark House. C'est grâce à l'écriture de Hiseman. La musique est un peu plus rock que celle de Colosseum et la section rythmique Clarke et Hiseman fournit une base solide pour les solistes au travail.
A son écoute, on sent toute l'urgence d'un quatuor avec les riffs de guitare se succèdent, Williams rugit aidé par la voix haute de Clarke dans les choeurs et la ryhmique se paye la part du lion, et Hiseman ne ménage pas sa peine !
"Gorgon" commence sur une touche acoustique avec un chant en sous marin, mais ce n'est qu'un leurre car bientôt Holdsworth fait parler la poudre et le titre se transforme petit à petit en un brûlot dans un style Hendrixien.
"Foyer Of Fun" est un Heavy Blues Rock qui pourrait nous faire penser à un Cream quelque peu survitaminé grâce à son riff bien trempé car Holdworth est à l'aise aussi bien dans le Rock que le Blues ou le Jazz.
"Dark House" est un titre beaucoup plus calme et appaisant où on peut entendre un synthé à l'arrière plan. Mais malgré tout cela, Tempest est surtout orienté vers la guitare. Quand on possède un Holdsworth dans ses rangs, on peut se le permettre!
Le morceau suivant "Brothers" est une chanson plus jazz-rock, voire presque funky, en tous cas très rythmique où chaque musicien montre son savoir faire, sans jamais en faire de trop. Des accalmies, des changements de rythmes et de tonalités rendent ce titre tout à fait atypique et surprenant.
"Up And On", est un morceau des plus originaux et contrastés où la guitare de Holdsworth nous propose une successions de solos remarquables sur une structure parfaitement complexe, malgré une mélodie pourtant évidente.
Après cinq titres pratiquement tous composés par Holdsworth et Hiseman, le titre qui suit est composé par Clarke, et c'est une ballade "Grey And Black" où Mark Clarke assure le chant principal de sa voix douce et claire, et Williams accompagne la mélodie au piano électrique.
Le superbe morceau "Strangeher" est une autre composition de Clarke dans un style pratiquement Boogie Jazz avec un riff de duo guitare/voix irrésistible où Holdsworth se surpasse une nouvelle fois, tandis que Williams s'égosille.
Le titre qui cloture l'album, "Upon Tomorrow", se trouve être un inédit de Colosseum, signé Clempson/Hiseman. Après une longue introduction au violon, posée sur une rythmique subtilement épaulée par le piano électrique de Williams, la composition se réveille un peu dans un style très early seventies. C'est indéniablement le titre le plus prog et atmosphérique de l'album.
L'album est publié en Janvier 1973.
Williams quitte le groupe en Juin 1973 quivi par Holdsworth un mois plus tard.
Holdsworth part rejoindre Soft Machine, puis Gong et Bruford avant d'aterrir plus tard avec Level 42.
Malgré la disparition de deux membres, tous n'est pas perdu pour Tempest.
Titres:
1. Foyers of Fun
2. Gorgon
3. Up And On
4. Grey And Black
5. Brothers
6. Round About Golders Green - Strangeher
Juste avant leur concert au Queen Elizabeth Hall, le 27 Mai 1973, Tempest devient brièvement un quintette.
Dans l'intervalle où Ollie Halsall a été introduit à la guitare, et leur première performance live 'BBC Radio One's Spectacular concerts pop', le 2 Juin sur l'Hippodrome de Golders Green, marque l'amorce du changement de line-up avec Williams, Holdsworth et Halsall sur la même scène.
Comme on peut l'entendre, le duel de guitares à deux volets, permet à Holdsworth et Halsall, particulièrement évident sur la version de "Strangeher", de rendre très attractif la bande sonore de ce show, et l'importance croissante du partenariat entre ces deux guitaristes hors norme fait allusion à toutes sortes de possibilités offertes et autres spéculation pour l'orientation future de Tempest.
Malheureusement, les choses ne sont pas ce qu"elles semblent être. Il est apparu que Halsall était là pour prendre la relève de Holdsworth car celui-ci ne s'est jamais senti vraiment heureux dans ce groupe car il voulait jouer plus de Jazz.
Le spectacle devait réellement être fascinant
Le concert a été enregistré et sortira plus tard sur un LP officiel:
Très bon concert à écouter religieusement...
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Titres:
1. Funeral Empire
2. Paperback Writer
3. Stargazer
4. Dance to My Tune
5. Living in Fear
6. Yeah, Yeah, Yeah
7. Waiting for a Miracle
8. Turn Around
Une aide leur vient sous la forme d'Ollie Halsall (anciennement du groupe de soul psychédélique Timebox, qui devint Patto,et plus tard de Boxer et même des Rutles) qui non seulement manipule toutes les fonctions de la guitare en studio et en concert (Tempest a joué sous un déluge au Reading Festival en Août 1973), mais aussi contribué à plusieurs belles chansons de "Living In Fear": "Funeral Empire", la préfèrée du public en live, "Yeah Yeah Yeah" (co écrit avec Jon Hiseman), "Waiting For A Miracle" et, bien sûr, la chanson titre.
"Living In Fear", comme son prédécesseur sorti sur Bronze Records, a été enregistré au Studios Air de Londres un an exactement après les sessions d'Hiver du premier album de Tempest, même s'il n'a pas été dans les magasins avant le début de 1974.
Le producteur en était Gerry Bron, (le légendaire producteur de Colosseum et Uriah Heep) tandis que l'ingénieur n'était autre que Geoff Emerick, renommé par son travail auprès des Beatles (pur hasard, "Living In Fear" est doté d'une reprise orageuse du "Paperback Writer" de Lennon et McCartney). En fait, sur l'original figure cet épitaphe "Nos sincères remerciements à Geoff Emerick, dont le superbe génie de l'enregistrement nous a laissé libre de jouer la musique". Et c'était vraiment de la jolie musique.
La section rythmique ne cesse de construire pour la guitare de Halsall des rythmes complexes à utiliser comme trampoline pour ses improvisations.
En mettant l'accent sur les prouesses de l'écriture du nouvel arrivant Halsall, ainsi que le déjà bien établi Hiseman, les huit morceaux qui composent ce LP sont des merveilles de hard-rock contemporain du genre de groupes comme Deep Purple et Black Sabbath, ainsi que des ensembles plus underground comme The Pink Fairies , Blodwyn Pig et the Edgar Broughton Band, mais avec quelques avancées dans le Jazz.
L'album ouvre sur "Funeral Empire" basé autour d'un riff pré-métal que ne renierait pas un groupe moderne tel que Metallica. Le riff tranchant qui commence "Stargazer" est étrangement similaire à celui du "Trampled Underfoot" de Led Zeppelin de "Physical Graffiti", un LP qui ne sortira que bien plus tard. Messieurs Plant and Page étaient-ils au courant du second album de Tempest? "Dance To My Tune" a un rythme obsèdant à la "Highway Star" de Deep Purple alors que "Living In Fear" lui-même comporte quelques éclairs Hendrixiens dans le jeu de guitare. "Yeah Yeah Yeah" aurait été assez bon pour être un succès si il avait été publié en simple. "Waiting For A Miracle" commence de façon folkoriqueme avant de se changer en une avalanche de sons. Enfin, "Turn Around" met en vedette Mark Clarke avec un jeu de basse simple mais inventif, Jon Hiseman jouant une multitude de rythmes et Ollie Halsall enflammant sa guitare.
Tempest est un trio d'énergie brute, trop souvent négligé dans la course à la renommée de Cream et de la Jimi Hendrix Experience.
Cela dura à peine assez longtemps pour consolider leur réputation avant que le groupe ne se sépare au milieu de l'année 1974.
Un an plus tard Hiseman forme Colosseum II. Auparavant, Mark Clarke a été brièvement intégré Uriah Heep.
vous pouvez retrouver entièrement la discographie du groupe sur l'anthologie officielle "Under the Blossom: The Anthology", absolument indispensable!
sources: Paul Lester, David Wells, Allusson Hubert