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Forum de rock6070 • Afficher le sujet - Judy Collins — “In My Life” (Juin 1966)

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 Sujet du message: Judy Collins — “In My Life” (Juin 1966)
MessagePosté: Ven Aoû 24, 2007 10:39 pm 
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Mon troisième album de Judy Collins en dix ans, après “Judy Collins' Fifth Album” et “Who Knows Where The Times Goes”. Sa voix et sa manière de chanter sont saisissantes et les arrangements, “classiques”, de Joshua Rifkin sont magnifiques!

Au côté des habituelles reprises au folk et au répertoire de ceux dont elle s’est faite le champion (Bob Dylan, Leonard Cohen), on découvre des titres empruntés au théâtre; à celui de Bertold Brecht (“L’Opéra de Quat’ Sous”) avec “Pirate Jenny”; de Peter Weiss (“Marat/Sade”) avec “Homage to Marat”; ou encore au cabaret rive gauche avec “La colombe”, hymne pacifiste que Jacques Brel écrivit en 1959, alors que des contingents d’appelés partaient pour l’Algérie; elle déploie pour ces trois-là une puissance d’expression phénoménale, une ardeur qui m’éblouissent bien au-delà de ce que j’avais imaginé. Détails:

1/ Tom Thumb's blues: Le “Just like Tom Thumb's blues” de Dylan, paru l’année d’avant sur “Highway 61 Revisited” complètement métamorphosé, alenti, bucolique, porté seulement par une basse, deux flûtes traversières et une harpe, chanté avec une douceur aérienne et gracieuse. «I cannot move, My fingers are all in a knot, I haven’t got the strength, To get up and take another shot».

2/ Hard Lovin' Loser: Un titre de Richard Fariña, emprunté à “Reflections in a Crystal Wind” — paru lui aussi l’année d’avant —, un titre rythm’n’ blues, up tempo et désopilant qu’elle chante avec une ferveur et un “débraillé” presque torride. «He's the kind of soldier got no sense of direction, And they send him in the jungle alone, But when the frost's on the pumpkin and the litle girls are jumpin', He's a hard loving son of a gun»

3/ Pirate Jenny: Une des chansons de (“L’Opéra de Quat’ Sous”). L’orchestration est le parfait écho d’une de ces représentations épiques, elle sent les portants de la scène, le jeu insolite et distancié des comédiens, la gouaille féroce de Lotte Lenya. «By noontime the dock, Is all swarmin’ with men, Comin’ out from the ghostly freighter, And they move in the shadows, Where no one can see, And they’re chainin’ up people, And bringin’ ‘em to me, Askin me: “Kill them now, or later?”»

4/ Suzanne: Le célèbre “Suzanne”, chanté ici pour la première fois (“Songs of Leonard Cohen” ne paraîtra qu’en décembre de l’année suivante): un flot d’arpèges de guitares sur lequel Judy laisse voguer sa voix, sculptant la mélodie avec une douceur radieuse, vivant et rendant vivant ce mystérieux poème. «Suzanne takes you down to her place by the river, You can hear the boats go by, You can spend the night forever, And you know that she's half crazy, But that's why you want to be there».

5/ La colombe: Une adaptation d’une des premières chansons de Jacques Brel (elle figure sur son quatrième 25 cm aux côtés de “La valse à mille temps” et “Ne me quitte pas”). Avec un violoncelle opiniâtre, un sourd roulement de basses, des vrilles orageuses de guitare. Joshua Rifkin imprime des accents plus dramatiques, plus lugubres que ceux de François Rauber qui, s’inspirant du “Sacre du Printemps”, se répand en mille couleurs vibrantes. «Nous n'irons plus au bois la colombe est blessée, Nous n'allons pas au bois nous allons la tuer» devient «The dove has torn her wings so no more songs of love, We are not here to sing, we're here to kill the dove»; Judy clame ces vers pathétiques avec une élan superbe, égalant Brel dans l’intensité des sentiments.

6/ Marat/Sade* (Homage to Marat; Marat we’re poor; People’s reaction; Poor old Marat): Extraite de la pièce de Peter Weiss, dirigée en 1964 par Peter Brook — œuvre satirique où sont joués les personnages de l’Ami du Peuple et du Divin Marquis —, cette chanson est en fait un medley, un pot-pourri comme l’on dit par chez nous. Sur un rythme de sarabande ponctuée de cuivres, de clarinette, de coups de cymbales et de grosse-caisse, alternant fanfare, chœurs et lenteurs solennelles, se déploie un fougueux et truculent plaidoyer pour la souveraineté du peuple ainsi que — comme l’indique le titre —, un puissant hommage à Marat. Judy, outre sa foi libertaire, laisse percer quelques verdeurs de langage: «Fighting all the gentry and fighting every priest, The businessman, the bourgeois, the military beast, Marat always ready to stifle every scheme of the sons of the arse licking dying regime».

7/ I Think It's Going to Rain Today: Une chanson de Randy Newman qui figurera sur son premier L.P., “Randy Newman Creates Something New Under The Sun” (1968). Une ballade tendre et fluide, aux violons rêveurs et délicats, où se mêle un piano mélancolique. Les paroles évoquent la détresse et la solitude. «Bright before me the signs implore me, To help the needy and show them the way , Human kindness overflowing, And I think it's going to rain today».

8/ Sunny Goodge Street: Une adorable et pimpante reprise d’un des plus belles réussites de Donovan (elle figure sur “Fairytale”, son deuxième album, paru en octobre 1965). Si elle conserve son parfum de romance d’avant-guerre, elle n’a pas les accents de jazz qui font le charme particulier de l’original. Affermissant son rythme de valse, l’ensemençant de fines clochettes, de la-la-las printaniers et l’enrubannant d’une gracieuse flûte à bec, elle lui imprime de meilleures manières, un côté “petit doigt en l’air” très séduisant. «The magician, he sparkles in satin and velvet, You gaze at his splendour with eyes you've not used yet, I tell you his name is Love, Love, Love».

9/ Liverpool Lullaby: C’est une chanson de Stan Kelly, expert en informatique et grande figure du folk anglais. Il la composa en 1960. En fait, il ne composa que les paroles, empruntant la mélodie à un traditionnel connu sous le non de “The Sandgate Dandle” ou “Dollia” et venant, non de Liverpool, mais de la région de Tyneside (à l’Est, au bord de la mer du Nord). Elle est aussi reprise en cette année 1966, en Angleterre, par The Ian Campbell Folk Group; elle le sera de nouveau, en 1969, par Cilla Black. Avec cet accordéon plaintif et brumeux qui s’élève au début, la guitare sèche qui prend le relais, la voix de Judy qui se découpe claire et sincère, on est immédiatement porté vers des cieux de clémente tristesse; c’est le parfait contrepoint de “Sunny Goodge Street”, involvant, lénitif mais pétri d’une cruelle réalité. «Oh you are a mucky kid, Dirty as a dustbin lid, When he finds out the things you did, You'll get a belt from your dad, Oh you have your father's nose, So crimson in the dark it glows, If you're not asleep when the boozers close, You'll get a belt from your dad»

10/ Dress Rehearsal Rag: Une longue et sombre ballade de Leonard Cohen (qu’il n’enregistrera qu’en mars 1971 sur “Songs of Love and Hate”). Délivrée sur des accords cavalcadant de piano, traversée par des clameurs de trompette, rompue par un passage plus romantique correspondant aux souvenirs d’une liaison amoureuse, c’est une chanson sinistre que l’on a comparée à “Gloomy Sunday” pour ses allusions au suicide. Judy la chante avec des accents amères et vibrants. «Now if you can manage to get, Your trembling fingers to behave, Why don't you try unwrapping, A stainless steel razor blade?».

11/ In My Life: L’une des plus délicates chansons des Beatles (elle figure sur “Rubber Soul”, décembre 1965). Alentie, paisible, chanté avec une grande justesse et une grande simplicité sur de sobres accords de guitare (exit le faux clavecin de George Martin et la frappe guillerette de Ringo Starr), elle exalte la belle nostalgie des paroles. «There are places I'll remember [...], All these places have their meanings, With lovers and friends I still can recall, Some are dead and some are living, In my life I've loved them all»

* Raccourci pour: “The Persecution and Assassination of Jean-Paul Marat as Performed by the Inmates of the Asylum of Charenton Under the Direction of the Marquis de Sade”

That’s all folks!

Prochaine acquisition:

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Carcamousse
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 Sujet du message: Re: Judy Collins — “In My Life” (Juin 1966)
MessagePosté: Mer Aoû 17, 2011 12:58 am 
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Inscription: Lun Déc 22, 2008 10:16 pm
Messages: 31936
Localisation: Acme Factory
Deux autres chansons de Jacques Brel dont une adaptée en anglais par Mort Shuman.
Judy Collins sur l'album "Whales and nightingales" (1970).

"Sons of"

"Marieke"

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Il est parfaitement superflu de connaître les choses dont on parle. Je dirais même que la sincérité en général dénote un certain manque d'imagination.


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